Intolérances alimentaires : causes, symptômes et solutions

Une personne ouvre un frigo et en sort une bouteille de lait à moitié pleine
Contrairement aux allergies alimentaires qui déclenchent une réaction immunitaire parfois grave, l'intolérance alimentaire est liée à un problème digestif empêchant le corps de traiter certaines substances correctement. Cette distinction est importante pour adapter le diagnostic et le traitement. Dans cet article, découvrez les types d'intolérances alimentaires, leurs symptômes, les méthodes de diagnostic, les conséquences d'une prise en charge tardive et les stratégies pour maintenir une alimentation équilibrée et une bonne santé.

Qu'est-ce qu'une intolérance alimentaire ?

L'intolérance alimentaire est généralement causée par l'incapacité du corps à digérer certaines substances alimentaires. Par exemple, l'intolérance au lactose résulte d'une insuffisance de lactase, l'enzyme nécessaire pour décomposer le lactose, un sucre présent dans le lait. De même, la sensibilité au gluten, souvent confondue avec la maladie cœliaque, se manifeste par des symptômes digestifs similaires, mais sans provoquer de dommages aux intestins ni de réaction immunitaire.

Les symptômes d'une intolérance alimentaire se limitent souvent à la sphère digestive. Ces symptômes ne sont généralement pas immédiats et peuvent survenir plusieurs heures après la consommation de l'aliment incriminé.

Il est indispensable de bien distinguer l'intolérance alimentaire de l'allergie alimentaire, car leurs traitements diffèrent. Alors qu'une allergie alimentaire peut être potentiellement mortelle et nécessite l'évitement total de l'allergène, une intolérance alimentaire peut souvent être gérée en limitant la consommation de l'aliment en question, en utilisant des substituts ou en prenant des enzymes digestives.

trigger

Les principaux types d'intolérances alimentaires

Les intolérances alimentaires peuvent être causées par divers aliments et substances, mais certaines sont plus fréquentes que d'autres.  

Intolérance au lactose  

Cette intolérance résulte d'un déficit en lactase, l'enzyme nécessaire pour digérer le lactose, un sucre présent dans le lait et les produits laitiers. Elle touche environ 80 % de la population mondiale de plus de 7 ans, et se manifeste par des symptômes tels que des ballonnements, des diarrhées, des flatulences et des douleurs abdominales.

Intolérance au gluten

Le gluten est une protéine présente dans le blé, l'orge, le seigle et le triticale. L'intolérance au gluten est différente de la maladie cœliaque, qui est une maladie chronique d'origine immunologique. Les symptômes comprennent des douleurs abdominales, des ballonnements, des diarrhées et parfois des manifestations cutanées ou des maux de tête.

Intolérance au fructose

Le fructose est un sucre naturellement présent dans les fruits et certains aliments transformés. L'intolérance au fructose provoque des troubles digestifs tels que des ballonnements, des gaz, des diarrhées et des douleurs abdominales, similaires aux symptômes de l'intolérance au lactose.

Intolérance aux sulfites

Les sulfites sont des additifs alimentaires couramment utilisés dans les vins, les bières et certains aliments transformés. Ils peuvent entraîner des symptômes tels que des douleurs abdominales, des diarrhées, des éruptions cutanées et, dans les cas graves, des difficultés respiratoires.

Intolérance à la tyramine et à l'histamine

La tyramine et l'histamine sont des amines biogènes présentes dans certains aliments comme le fromage bleu, le saucisson, le chocolat et certains fruits et légumes. Ces substances peuvent provoquer des maux de tête, des douleurs abdominales, des nausées et des réactions cutanées.

Ces intolérances varient en intensité et en symptômes selon la sensibilité individuelle et la quantité de l'aliment consommé. Il est indispensable de les identifier et de les gérer correctement pour prévenir les inconforts et les complications potentielles.

Comment diagnostiquer une intolérance alimentaire ?

Diagnostiquer une intolérance alimentaire nécessite une approche méthodique qui combine plusieurs méthodes, car les symptômes peuvent être variés et non spécifiques. Les étapes clés pour identifier une intolérance alimentaire sont :

  • anamnèse clinique : la première étape consiste à recueillir l’historique clinique du patient. Le médecin doit connaître les symptômes, leur fréquence, leur durée, ainsi que les aliments consommés avant leur apparition. Un journal alimentaire dans lequel le patient note ses consommations et les symptômes associés, peut être très utile pour identifier les aliments suspects ;
  • test d’élimination et de réintroduction : cette méthode consiste à retirer l’aliment suspect de l’alimentation pendant une période définie, afin d’observer si les symptômes disparaissent. Ensuite, l’aliment est réintroduit pour vérifier si les symptômes réapparaissent. Cette approche permet de confirmer si l’aliment est bien la cause des symptômes ;
  • tests biologiques : certains tests biologiques peuvent aider à identifier les intolérances alimentaires. Par exemple, le test d’intolérance au lactose mesure la capacité du corps à digérer le lactose ;
  • tests de dépistage spécifiques : pour certaines intolérances, comme l’intolérance au gluten, des tests plus précis peuvent être nécessaires. Par exemple, un test de dépistage du gluten peut inclure une analyse des anticorps présents dans le sang ou une biopsie intestinale pour vérifier les potentiels dommages causés aux villosités intestinales.

Les symptômes des intolérances alimentaires

Les symptômes des intolérances alimentaires peuvent varier considérablement d'une personne à l'autre. Ils dépendent de l'aliment en cause ainsi que de la sensibilité individuelle. Les symptômes les plus courants associés aux intolérances alimentaires sont :

  • symptômes digestifs : les troubles digestifs sont les plus fréquents. Ils comprennent des douleurs abdominales, des ballonnements, des gaz ou flatulences, des diarrhées, et parfois des nausées ou des vomissements. Ces symptômes apparaissent généralement après la consommation de l'aliment incriminé et peuvent se manifester quelques heures, voire quelques jours plus tard ;
  • problèmes de transit intestinal : des épisodes de diarrhée ou de constipation sont courants. La diarrhée peut être acide et pressante, tandis que la constipation peut être liée à une fermentation anormale des substances non digérées ;
  • symptômes cutanés : certaines personnes peuvent présenter des manifestations cutanées comme des éruptions, des démangeaisons ou de l'eczéma. Bien que ces symptômes soient moins fréquents, ils peuvent être très inconfortables ;
  • symptômes généraux : en plus des symptômes digestifs et cutanés, les intolérances alimentaires peuvent entraîner des maux de tête, de la fatigue, des douleurs articulaires ou musculaires, et même des troubles de l'humeur tels que l'irritabilité ou la dépression.
  • symptômes spécifiques à certaines intolérances : certaines intolérances provoquent des symptômes plus spécifiques. Par exemple, l'intolérance au gluten peut causer une perte de poids inexpliquée, des carences en vitamines et minéraux, ainsi que des troubles de croissance chez les enfants. De son côté, l'intolérance au lactose peut entraîner des crampes d'estomac, des nausées, et une odeur d'urine acide due à la fermentation du lactose non digéré.

Il est important de noter que la gravité et la variété des symptômes peuvent varier significativement d'une personne à l'autre. Certains symptômes étant non spécifiques, le diagnostic peut s'avérer complexe. Une consultation avec un professionnel de la santé est recommandée pour identifier correctement l'aliment incriminé et élaborer un plan de traitement adapté.  

Bon à savoir : il est important de lire attentivement les étiquettes des produits alimentaires pour repérer les allergènes cachés. Les réglementations obligent les fabricants à indiquer clairement les allergènes sur les emballages, ce qui aide à éviter les expositions accidentelles.

Les conséquences des intolérances alimentaires non traitées

Les intolérances alimentaires, bien que généralement non dangereuses pour la vie, peuvent avoir des impacts importants sur la santé et sur le quotidien si elles ne sont pas correctement diagnostiquées et prises en charge. Les principales conséquences possibles sont :

  • complications digestives chroniques : une intolérance alimentaire non traitée peut provoquer des troubles digestifs persistants. Ces symptômes chroniques peuvent altérer considérablement la qualité de vie et entraîner une fatigue généralisée ;
  • carences nutritionnelles : éviter certains aliments sans les remplacer adéquatement peut engendrer des carences nutritionnelles. Par exemple, une intolérance au lactose non gérée peut provoquer un déficit en calcium et en vitamine D, essentiels pour la santé des os. De même, une intolérance au gluten non traitée peut entraîner des carences en fer, en vitamine B12 et en d'autres nutriments essentiels ;
  • maladies associées : les intolérances alimentaires non prises en charge peuvent favoriser le développement de maladies plus graves. Par exemple, la maladie cœliaque, une intolérance au gluten, peut entraîner des complications telles que l'ostéoporose, des maladies auto-immunes et des troubles de croissance chez les enfants si elle n'est pas traitée ;
  • troubles extra-intestinaux : les intolérances alimentaires peuvent également avoir des répercussions au-delà du système digestif. Elles peuvent être liées à des troubles comme les migraines, les problèmes ORL (sinusite, otite), l'asthme allergique, ou encore des maladies de peau telles que l'acné ou le psoriasis.
  • impact sur la santé mentale : gérer une intolérance alimentaire non traitée au quotidien peut générer une détresse psychologique, notamment de l'anxiété, la dépression et une fatigue chronique.  
Bon à savoir : maintenir une alimentation équilibrée, même en cas d'intolérances alimentaires, permet de rester en bonne santé.

Comment gérer une intolérance alimentaire ?

Il est possible de gérer l’intolérance alimentaire en :

  • évitant les aliments incriminés : la première étape consiste à éliminer strictement les aliments responsables de l'intolérance. Par exemple, en cas d'intolérance au lactose, il est important de retirer le lait et les produits laitiers de l'alimentation ou d'utiliser des enzymes de lactase pour faciliter la digestion ;
  • substituts alimentaires : pour prévenir les carences nutritionnelles, il est indispensable de trouver des alternatives adaptées. Par exemple, les laits végétaux enrichis en calcium et en vitamine D, comme le lait de soja, d'amande, d'avoine ou de coco, peuvent remplacer le lait de vache. De même, pour l'intolérance au gluten, des produits sans gluten tels que les pâtes au quinoa ou aux pois chiches peuvent être utilisés ;
  • régime d'élimination et de réintroduction : un régime d'élimination permet d'identifier les aliments responsables des symptômes. Cela consiste à supprimer les aliments suspects pendant une période déterminée (généralement de 2 à 6 semaines), puis à les réintroduire un par un pour observer les réactions du corps ;
  • planification diététique personnalisée : collaborer avec un diététicien ou un gastroentérologue peut permettre d'élaborer un plan diététique personnalisé, afin de garantir que tous les besoins nutritionnels sont couverts. Cela inclut un équilibre adéquat entre glucides, lipides et protéines ;
  • vigilance : lorsque vous mangez au restaurant ou en public, il est important d'être vigilant. Informez le personnel du restaurant de vos allergies ou intolérances et demandez les options disponibles.

En appliquant ces stratégies, vous pourrez gérer efficacement une intolérance alimentaire, réduire les symptômes indésirables et maintenir une alimentation variée et équilibrée.

L’avis des experts de MédecinDirect sur les intolérances alimentaires :

Les intolérances alimentaires sont des réactions non immunologiques à certaines substances alimentaires, contrairement aux allergies qui impliquent une réponse immunitaire. La prise en charge des intolérances repose sur l'évitement des aliments responsables, la substitution par des alternatives nutritionnelles appropriées et, parfois, l'utilisation d'enzymes digestives. Il est primordial de conserver une alimentation équilibrée et variée afin de prévenir les carences nutritionnelles. De plus, consulter un professionnel de santé est indispensable pour établir un diagnostic précis et mettre en place un plan de gestion personnalisé de l’intolérance.

   

SOURCES :
  • Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation : le lien
  • Assurance maladie : le lien

 

EN BREF
Retrouvez aussi nos conseils santé sur Youtube

Nos actualités médicales