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Migraine : symptômes, déclencheurs et traitements
Migraine : symptômes, déclencheurs et traitements
Mis à jour le 
17
.
05
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2024
Article relu par la Direction Médicale de MédecinDirect
Migraine symptômes traitements
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La migraine est un mal de tête pulsatile ou une céphalée qui se caractérise par des crises répétées. C’est une maladie qui touche 15 % de la population mondiale. Pour certains migraineux, les crises peuvent fortement empiéter la qualité de vie. Qu’est-ce qui déclenche la migraine ? Existe-t-il des traitements ? Cet article détaille tout ce qu’il faut savoir sur le sujet.

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Qu'est-ce que la migraine ?

La migraine est une maladie chronique qui survient par crises récurrentes. En France, cette maladie neurologique touche 12 % des adultes et 5 à 10 % des enfants, soit 11 millions de personnes. La migraine se caractérise par :

  • une intensité variable, mais forte ;
  • une récurrence ;
  • des pulsations ;
  • une unilatéralité.
Le saviez-vous ? Selon l’Assurance maladie, les femmes sont 2 à 3 fois plus touchées que les hommes par les migraines.

La migraine est parfois accompagnée de symptômes sensoriels appelés auras. Il existe deux principaux types de crises migraineuses : les crises avec aura et les crises sans aura.

La migraine avec aura

Chez 20 à 30 % des migraineux, les crises migraineuses sont précédées d’un trouble neurologique transitoire entièrement réversible. Les auras sont constituées de troubles :

  • visuels ;
  • sensitifs ;
  • du langage et/ou de la parole ;
  • moteurs.

Dans 90 % des cas, les migraineux ont des troubles visuels : vision de points, de taches brillantes, de trous dans le champ de vision. Dans de rares cas, il peut s’agir de fourmillements ou d’engourdissement d’une main ou de la face, ou encore de difficultés à s’exprimer. Pour être qualifiée de migraine avec aura, la crise doit avoir au moins trois des caractéristiques suivantes :

  • être suivie dans les 60 minutes d’une céphalée ;
  • être positif (apparition de taches dans le champ visuel par exemple) ;
  • être unilatéral ;
  • avoir une durée de 5 à 60 minutes pour chaque symptôme ;
  • avoir deux ou trois symptômes qui surviennent successivement ;
  • avoir au moins un symptôme qui se développe progressivement sur 5 minutes ou plus.

La migraine sans aura

Les crises migraineuses sans aura se caractérisent par une céphalée modérée ou sévère qui peut durer entre 4 et 72 heures. Ces crises sont associées à des nausées et/ou vomissements, et/ou à une photophobie et une phonophobie (hypersensibilité à la lumière et au bruit). Pour être qualifiée de migraine sans aura, la crise doit en outre présenter au moins deux des quatre caractéristiques suivantes :

  • douleur aggravée par le mouvement (la personne ne peut par exemple plus monter des escaliers) ;
  • gêne dans les activités du fait de l’intensité de la douleur ;
  • manifestation d’un seul côté du crâne (topographie unilatérale) ;
  • sensation de battements du cœur dans la tête (migraine pulsatile).

Bon à savoir : la migraine avec aura est trois fois moins fréquente que la migraine sans aura.

Les autres types de migraines

Outre les migraines avec et sans aura, d’autres types de migraines peuvent être relevées :

  • la migraine hémiplégique familiale : l’hérédité de la maladie est monogénique (ne dépend que d’un seul gène). Une personne atteinte a 50 % de risque de transmettre la mutation génétique à chacun de ses enfants. A ce jour, quatre gènes de la mutation hémiplégique sont connus : CACNA1A, ATP1A2, SCN1A et PRRT2. En plus des symptômes communs, près de 70 % des personnes souffrant de migraine hémiplégique familiale ressentent aussi : vertiges, instabilité, diplopie, acouphènes, baisse de l'audition, confusion ou perte de connaissance ;
  • la migraine basilaire : elle se manifeste par des étourdissements et des vertiges, des troubles auditifs et visuels et des picotements suivis d’une céphalée derrière le crâne (et non au niveau des tempes) ;
  • la migraine menstruelle ou cataméniale : elle est déclenchée par la chute du taux d’œstrogènes en fin de cycle ;

Symptômes de la migraine

Les crises migraineuses sont accompagnées d’un ou de plusieurs des symptômes suivants :

  • douleur migraineuse modérée ou intense et toujours pulsatile ;
  • nausées et vomissements ;
  • pâleur du visage ;
  • difficulté à supporter le bruit (phonophobie), la lumière (photophobie) ou les odeurs (osmophobie) ;
  • fatigue ;
  • bâillements répétés ;
  • troubles de la concentration et de l’humeur.

Migraine : causes et facteurs déclencheurs

Les migraines surviennent du fait d’une hyperexcitabilité électrique des neurones. La douleur qui en découle résulte d’une dilatation des vaisseaux cérébraux (artères des méninges) provoquée par une stimulation anormale des nerfs qui innervent les vaisseaux méningés. La migraine découle donc d’un phénomène neurovasculaire. Les causes et facteurs déclenchant les migraines diffèrent d’une personne à une autre. Il s’agit de :

  • facteurs sensoriels : bruit, odeurs, lumières clignotantes (comme dans les boîtes de nuit) ;
  • facteurs hormonaux : diminution du taux d’œstrogènes en fin de cycle menstruel ;
  • la consommation de certains aliments ;
  • conditions de vie : stress, contrariété, excès ou manque de sommeil, repas sauté ou repas trop copieux, stimulation excessive des sens ;
  • conditions météorologiques : chute brutale de la pression atmosphérique.

Diagnostic et évolution

Diagnostic

Le diagnostic de la migraine est posé lorsque les symptômes sont typiques et que les résultats de l’examen clinique comprenant un examen neurologique sont normaux.

Le médecin peut avoir recours à une IRM ou à une ponction lombaire (rachicentèse) pour écarter d’autres troubles, en cas de présence de certains signes avant-coureurs (céphalées qui commencent après 50 ans, qui s’aggravent soudainement, qui surviennent chez des personnes atteintes de cancer, etc.).

Il est recommandé aux migraineux de tenir un journal des céphalées dans lequel elles notent le nombre de crises et leur moment de survenance, les éventuels déclencheurs et la réponse de leur migraine au traitement. Ces informations permettent d’identifier et d’éliminer si possible les facteurs déclencheurs, et le médecin peut ainsi mieux planifier et ajuster le traitement.

Évolution

Une migraine peut durer quelques heures sans traitement, avant de s’estomper totalement, jusqu’à la prochaine crise. Chez 10 % des personnes, la crise peut durer plus de 2 jours. La fréquence des migraines varie d’un individu à un autre. Certains peuvent n’en avoir que quelques-unes par an, tandis que d’autres en auront plusieurs par mois.

Lorsqu’une personne a moins de 15 jours de céphalées par mois, l’on parle de migraine épisodique. Au-delà, il s’agit d’une migraine chronique. Une consommation excessive de médicaments peut aboutir à une céphalée chronique quotidienne par abus médicamenteux.

Le saviez-vous ? La prise d’antalgiques aggrave très souvent les migraines.

Traitement de la migraine

Il n’existe pas à ce jour de traitement curatif de la migraine. Elle ne peut donc pas être guérie, mais elle peut être maitrisée. Sa prise en charge repose sur le traitement des facteurs déclenchants, le traitement des crises et, pour certains, la prévention de la migraine par un traitement de fond.

Traitements médicamenteux

Pour traiter les crises migraineuses, deux classes thérapeutiques étaient recommandées par la Société française d’études des migraines et céphalées :

  • les triptans : c’est un traitement spécifique de la céphalée migraineuse qui est contre-indiqué en cas de problèmes vasculaires, car il s’agit de vasoconstricteurs. Ils sont plus efficaces s’ils sont pris dès le début de la migraine ;
  • les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : ils sont utilisés pour des migraines légères ou modérées. Ils peuvent être pris seuls ou associés à un triptan.

À ce jour, d’autres traitements spécifiques non vasoconstricteurs ont été mis sur le marché :

  • les gépants (rimegepant, ubrogepant) : ce sont des antagonistes du CGRP, le messager de la douleur libéré par le système trigéminovasculaire. Les gépants sont efficaces et sans toxicité hépatique ;
  • les ditans : il s’agit d’antagonistes sérotoninergiques pour le récepteur 5HT1F. Ce sont des dérivés plus spécifiques des triptans, avec cependant moins d’effets secondaires ;
  • la dihydroergotamine : elle est administrée par voie intraveineuse, sous-cutanée et par spray nasal, pour arrêter les migraines persistantes. Étant un vasoconstricteur, elle n’est pas conseillée aux personnes souffrant d’hypertension artérielle, d’angine de poitrine, etc. ;
  • certains médicaments antiémétiques (prochlorpérazine, métoclopramide) ;
  • des analgésiques opioïdes utilisés en dernier recours chez les personnes souffrant de migraines sévères ;
  • l’onabotulinumtoxine A : elle est injectée dans le cuir chevelu, le front ou le cou, pour traiter les migraines chroniques ;
  • la stimulation magnétique transcrânienne ou la stimulation électrique transcutanée permettent de contrôler la crise, même si l’accessibilité de ces techniques est limitée.

Bon à savoir : très souvent utilisé en automédication, le paracétamol est bien moins efficace que les AINS et les triptans.

Traitements préventifs

Certains médicaments sont utilisés pour prévenir les migraines et peuvent considérablement réduire la fréquence et la sévérité des symptômes :

  • les anticonvulsivants ;
  • les bêtabloquants ;
  • les inhibiteurs des canaux calciques ;
  • les anticorps monoclonaux ;
  • les antidépresseurs tricycliques.

Thérapies complémentaires et alternatives

Dans le cas où le stress est le principal déclencheur des crises de migraine ou lorsque les personnes prennent trop d’antimigraineux, certaines interventions comportementales et autres thérapies complémentaires leur sont recommandées :

  • la relaxation ;
  • le biofeedback qui permet de visualiser les signes vitaux en temps réel et d’apprendre ensuite à les modifier consciemment ;
  • les compléments alimentaires : vitamines, minéraux, acides aminés, etc. ;
  • l’acupuncture qui, selon certaines études, serait tout aussi efficace et avec moins d’effets secondaires que certains agents pharmaceutiques standard ;
  • la thérapie cognitivo-comportementale ;
  • la méditation ;
  • le massage et/ou la thérapie physique pour soulager les tensions musculaires de la tête et du cou ;
  • le yoga.

Prévention de la migraine

La prévention de la migraine peut passer par la prise de médicaments, mais aussi par l’adoption de certains gestes et de certaines pratiques :

  • pratique de techniques de relaxation : méditation, yoga, etc. ;
  • modifications de l'alimentation : élimination les aliments et additifs répertoriés qui déclenchent la migraine, adoption d’une alimentation équilibrée, hydratation correcte ;
  • aménagement de l'environnement pour réduire les stimuli irritants ;
  • avoir un sommeil régulier et suffisant ;
  • faire régulièrement de l’exercice : l’endurance a une efficacité démontrée dans la prévention des migraines (2h30 par semaine de marche rapide, vélo, course ou autre activité d’endurance.

L’avis des experts de MédecinDirect sur la migraine : Il est important de pratiquer une activité physique régulière, de modifier son alimentation et d’apprendre à gérer le stress, pour prévenir les épisodes de migraine. Il est conseillé, dans le cas de la prise d’AINS et/ou de triptans, de ne pas dépasser 8 jours de traitement par mois, au risque de développer des céphalées induites par une surconsommation médicamenteuse. Ne pas hésiter à consulter un médecin si la migraine perturbe la vie sociale, scolaire ou professionnelle.

SOURCES :

  • Assurance maladie : le lien
  • Inserm : le lien
  • Société française d’études des migraines et céphalées : le lien
  • Le Manuel MSD : le lien
  • Headache : le lien
  • CEFALY : le lien