Combien de temps dure une embolie pulmonaire ? Phases de guérison et traitements

Une personne qui a les deux mains croisées sur sa poitrine. On voit sur le bas de son visage (avec une barbe grisonnante) qu'il fait une grimace de douleur. Le haut de son visage n'est pas visible.
Une embolie pulmonaire (EP) est l’obstruction brusque d’une artère pulmonaire par un caillot de sang, généralement issu d’une thrombose veineuse profonde (phlébite). Sans prise en charge rapide, l’EP peut compromettre la circulation pulmonaire et entraîner une défaillance cardiorespiratoire. En France, on estime qu’environ 100 000 cas d’embolie pulmonaire sont recensés chaque année. Pourtant, ses symptômes peuvent être trompeurs, semblables à ceux d’autres pathologies, rendant de ce fait le diagnostic plus complexe parfois. Cet article vise à expliquer les délais de récupération, à décrire les étapes de traitement et à informer sur les risques et facteurs influençant la durée de guérison.

Embolie pulmonaire : combien de temps ça peut durer ?

La durée de l'embolie pulmonaire dépend de plusieurs facteurs, comme :

  • la gravité de l'obstruction pulmonaire ;  
  • la présence d’autres facteurs médicaux ;
  • la réactivité au traitement.  

En général, le temps de guérison et de récupération varie d'un individu à l'autre, mais en suivant attentivement le traitement prescrit par un professionnel de santé, la plupart des patients peuvent s'attendre à une amélioration significative de leurs symptômes et à une réduction du risque de complications à long terme.

La phase aiguë peut durer de 3 à 6 jours, tandis que la phase de traitement prolongé ira de 3 à 6 mois, voire plus.

Bon à savoir : En France, en 2022, 48 489 personnes ont été hospitalisées pour embolie pulmonaire.
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Qu’est-ce qu’une embolie pulmonaire ?

Mécanisme de l’embolie : un caillot dans l’artère pulmonaire

Une embolie pulmonaire survient lorsqu'un caillot sanguin, souvent formé dans les veines profondes des jambes (thrombose veineuse profonde), se détache et migre vers les poumons, obstruant une ou plusieurs artères pulmonaires. Cette obstruction empêche le sang d'atteindre les alvéoles pulmonaires, réduisant de ce fait l'oxygénation du sang et cela met en danger la vie du patient.

Plus simplement, le mécanisme physiopathologique de l’embolie pulmonaire est le suivant :

  • un thrombus (caillot sanguin) se forme dans une veine profonde (souvent dans les membres inférieurs) ;
  • il se détache et remonte vers le cœur droit ;
  • Le cœur l’envoie dans les poumons, où il vient bloquer une artère pulmonaire et perturbe l’oxygénation du sang.

Cette obstruction peut entraîner des symptômes comme :

  • une diminution de l’oxygène dans le sang ;
  • une augmentation du travail cardiaque ;

Symptômes fréquents

Les signes cliniques varient en fonction de la taille du caillot et de l'artère affectée, mais les symptômes les plus souvent rencontrés sont :

  • toux, parfois accompagnée de sang ;

En cas d’association avec une phlébite, d’autres symptômes peuvent apparaître, comme :

  • jambe gonflée, douloureuse, chaude et rouge ;
  • douleur au mollet à la pression.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur plusieurs examens :  

  • scanner thoracique : examen de référence pour visualiser les caillots dans les artères pulmonaires ;
  • scintigraphie pulmonaire : utilisée lorsque le scanner est contre-indiqué ;
  • dosage des D-dimères : test sanguin indiquant la présence de caillots ;
  • échographie des membres inférieurs : pour détecter une thrombose veineuse profonde.
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Quelle est la durée d’une embolie pulmonaire ?

Phase aiguë (de 3 à 10 jours)

La phase aiguë correspond à la période immédiatement après le diagnostic. Selon la gravité, le patient peut être hospitalisé ou suivi en ambulatoire. Le traitement anticoagulant est initié rapidement pour prévenir l'extension du caillot et la formation de nouveaux thrombus.  

Les traitements anticoagulants utilisés comprennent l'héparine de bas poids moléculaire ou le fondaparinux, suivis d'anticoagulants oraux comme les antivitamines K (AVK) ou les anticoagulants oraux directs (AOD).  

Phase de traitement prolongé (3 à 6 mois, voire plus)

Après la phase aiguë, le médicament anticoagulant est poursuivi pour une durée généralement comprise entre 3 et 6 mois. La durée exacte dépend de la cause de l'embolie et des facteurs de risque individuels.  

Par exemple, si l'embolie est provoquée par un facteur de risque transitoire (comme une chirurgie), un traitement de 3 mois peut suffire. En revanche, en cas de cause persistante ou de risque élevé de récidive, le traitement peut être prolongé, voire prescrit à vie.  

Temps de récupération

La récupération complète peut prendre plusieurs semaines à plusieurs mois. La fatigue est un symptôme fréquent pendant la convalescence. Des complications peuvent survenir, notamment l'hypertension pulmonaire chronique thromboembolique. Il s’agit d’une affection rare, mais grave, qui nécessite une prise en charge spécialisée.

Traitement de l’embolie pulmonaire

  • Traitement anticoagulant : le traitement principal de l'embolie pulmonaire est l'administration de médicaments anticoagulants, qui aident à prévenir la formation de nouveaux caillots et à dissoudre les caillots existants. Les médicaments anticoagulants peuvent être administrés par voie injectable ou orale. La durée du traitement anticoagulant varie en fonction de la gravité de l'embolie et de la santé générale du patient, mais elle est généralement d'au moins 3 mois.
  • Thrombolyse : en cas d'embolie pulmonaire grave, la thrombolyse peut être utilisée pour dissoudre rapidement le caillot sanguin. Ce traitement est réservé aux patients qui présentent une embolie pulmonaire grave avec choc ou hypotension artérielle. La thrombolyse consiste en l'injection intraveineuse d'un médicament permettant la dissolution du caillot situé dans l'artère pulmonaire.
  • Embolectomie : l'embolectomie, ou thrombectomie, consiste à enlever chirurgicalement le caillot qui obstrue l'artère pulmonaire. Ce mode de traitement est réservé aux patients atteints d'embolie sévère, menaçant de provoquer un arrêt cardiaque, et chez qui la thrombolyse n'est pas possible ou est demeurée inefficace.
  • Traitement de soutien : en plus des traitements spécifiques, les patients peuvent bénéficier de traitements de soutien pour soulager les symptômes et améliorer leur quotidien. Cela peut comprendre des médicaments pour soulager la douleur, des thérapies respiratoires pour améliorer la fonction pulmonaire, et des programmes de réhabilitation pour aider les patients à retrouver leur force et leur endurance.

Facteurs influant sur la durée de traitement

Gravité de l’embolie

La taille et la localisation du caillot influencent la gravité de l'embolie. Une embolie massive, qui obstrue de grandes artères pulmonaires, nécessite une prise en charge intensive et peut prolonger la durée du traitement. À l'inverse, une embolie segmentaire ou sous-segmentaire peut être traitée plus rapidement.

Origine du caillot

Les facteurs contribuant à la formation du caillot de sang sont :

  • une chirurgie récente ;
  • un alitement prolongé ;
  • un traumatisme ;
  • les troubles de la coagulation.

La présence de ces facteurs peut nécessiter un traitement anticoagulant plus long.

Risque de récidive

Certains patients présentent un risque élevé de récidive en raison de :

  • facteurs génétiques (thrombophilies) ;

Dans ces cas, une anticoagulation prolongée, voire à vie, peut être envisagée.

En effet, les anticoagulants sont la pierre angulaire de la prévention des récidives. Il s’agit :

  • des antivitamines K (AVK) : ils nécessitent une surveillance régulière de l'INR (vitesse de coagulation du sang) pour ajuster la posologie ;
  • des anticoagulants oraux directs (AOD) : ils ont l'avantage de ne pas nécessiter de surveillance biologique régulière.

La durée du traitement dépend du risque de récidive et de la tolérance du patient au traitement.

Un suivi régulier des patients est indispensable pour :

  • surveiller l'efficacité du traitement ;
  • détecter d'éventuels effets secondaires, notamment le risque hémorragique ;
  • adapter la posologie en fonction des résultats biologiques et de l'évolution clinique.

Le respect strict des prescriptions médicales est primordial pour prévenir les complications.

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Peut-on mourir d’une embolie pulmonaire ?

Sans traitement, une embolie pulmonaire peut être fatale, en particulier si elle est massive. L'obstruction des artères pulmonaires peut entraîner une insuffisance cardiaque et un arrêt cardiaque.

Avec une bonne prise en charge, le taux de survie dépasse 90 %. Le pronostic dépend de la rapidité du diagnostic, de la gravité de l'embolie et de l'état de santé général du patient.

Vivre après une embolie pulmonaire : précautions et hygiène de vie

La convalescence après une embolie pulmonaire implique plusieurs aspects :

  • reprise progressive de l’activité physique : adaptée à l'état de santé du patient
  • surveillance des facteurs de risque : contrôle du poids, arrêt du tabac, gestion des maladies chroniques ;
  • suivi médical régulier : pour ajuster le traitement et surveiller l'apparition de complications
  • utilisation de bas de compression : pour prévenir la formation de nouveaux caillots.

 

L’avis des experts de MédecinDirect :

La guérison après une embolie pulmonaire suit trois grandes étapes : une phase aiguë de 3 à 10 jours, qui nécessite une hospitalisation et une anticoagulation d’urgence ; une phase de traitement prolongé de 3 à 6 mois (voire davantage) qui vise à prévenir la récidive par des anticoagulants oraux (AOD ou AVK) ; puis une phase de récupération, marquée par une fatigue résiduelle, un retour progressif à l’activité et une surveillance des complications (hypertension pulmonaire chronique, récidive), qui peut s’étendre sur plusieurs mois à années. La durée exacte dépend de la gravité de l’embolie, des facteurs déclenchants (chirurgie, cancer, phlébite) et du risque de récidive (troubles de la coagulation, obésité, contraception hormonale). Avec une prise en charge rapide, le taux de survie dépasse 90 %. Mais sans traitement, l’embolie massive peut être fatale dans 26–30 % des cas. Enfin, un mode de vie adapté — reprise progressive de l’exercice, port de bas de contention et suivi médical régulier — est indispensable pour optimiser la récupération et prévenir les récidives.

SOURCES :  

  • Assurance maladie : le lien
  • Manuel MSD : le lien
  • Haute Autorité de santé : le lien
  • National library of Medecine : le lien

EN BREF
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