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Addiction au tabac et aux cigarettes : comprendre, affronter et surmonter la dépendance
Addiction au tabac et aux cigarettes : comprendre, affronter et surmonter la dépendance
Mis à jour le 
30
.
05
.
2024
Article relu par la Direction Médicale de MédecinDirect
Addiction tabac et cigarette
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L’addiction au tabac est l'une des dépendances les plus courantes et les plus nocives dans le monde. Elle est en effet responsable de millions de décès chaque année. Comment devient-on addict au tabac ? Quels sont ses effets ? Lisons.

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Qu'est-ce que l'addiction au tabac ?

L’addiction au tabac ou tabagisme est une accoutumance à des produits fabriqués à partir de feuilles de tabac.

L’élément le plus additif de ces produits est la nicotine, principal ingrédient de la cigarette par exemple. Absorbée par les poumons et acheminée vers le cerveau, la nicotine procure, grâce à la dopamine secrétée, une sensation de plaisir.

La fumée de cigarette par exemple contient 4 000 substances d’origine chimique dont 60 sont classées cancérigènes par le Comité International de Recherche sur le Cancer. Ces substances sont, en plus de la nicotine :

  • des goudrons ;
  • des substances irritantes ;
  • du monoxyde de carbone ;
  • de l’acétaldéhyde ;
  • de l’anabasine ;
  • de l’ammoniac ;
  • du benzène ;
  • du plomb ;
  • etc.
Le saviez-vous ? Vous pouvez évaluer votre dépendance au tabac grâce à ce test de Fagerström.

L’addiction en chiffres

Le tabac a non seulement un pouvoir très addictif, mais il est à l’origine de nombreuses maladies. L’addiction au tabac se caractérise par une dépendance qui pousse les fumeurs à perdre leur liberté de s’abstenir de fumer.

Selon l’Assurance maladie, 32 % des consommateurs de tabac en sont dépendants. Voici résumés en une image, les chiffres de l’addiction au tabac en France*.

Infographie : le tabac en France (source: santepubliquefrance.fr)

Les types de dépendances

La consommation excessive de tabac engendre un certain nombre de dépendances qui, une fois combinées, maintiennent un état de dépendance optimale pouvant entrainer un syndrome de manque.

Le syndrome de manque est dû à la baisse brutale de la quantité de nicotine dans l’organisme par rapport à un seuil auquel la personne qui fume s’était habituée. Le manque de nicotine peut paraitre désagréable, voire insupportable.

Il existe trois types de dépendances : physique, psychologique et comportementale.

La dépendance physique

Dès sa première cigarette, le fumeur développe des récepteurs nicotiniques qui fonctionnent grâce à l’acétylcholine, une substance naturellement présente dans l’organisme.

La nicotine inhalée par le fumeur imite l’action de l’acétylcholine et stimule les récepteurs de plaisir, tout en les augmentant. Du fait de cette augmentation, l’organisme du fumeur se maintient à un certain seuil de nicotine qui impose à ce dernier de consommer un certain nombre de cigarettes afin de combler le manque.

Plus le fumeur inhale la fumée, plus il fait monter son taux de nicotine, plus il comble le manque causé par le seuil de nicotine et plus il se sent soulagé.

Bon à savoir : le seuil de nicotine étant inscrit dans la mémoire neuronale, un fumeur qui arrête sa consommation devient un ex-fumeur et pas un non-fumeur car, lorsqu’il reprendra sa consommation, sa mémoire neuronale sera ravivée, reprenant de ce fait son seuil nicotinique antérieur.

La dépendance psychologique

Une cigarette après l’autre, le plaisir ressenti par le fumeur se transforme et glisse vers un autre état : l’addiction. Naît donc ainsi une dépendance psychologique que le fumeur relie à certaines situations émotionnelles. Le tabac devient en même temps pour lui :

  • un facilitateur pour la communication, la prise de décision, etc. ;
  • un régulateur de l’humeur ;
  • un booster de performances : stimulateur intellectuel, de concentration, etc. ;
  • un instrument de plaisir, de convivialité, de partage.

Fumer permet donc de diminuer le stress et l’anxiété, procure du plaisir, offre un moment de détente. Ces effets sont liés aux éléments psychoactifs de la nicotine qui agit comme un anxiolytique et un coupe-faim.

Bon à savoir : le fait d’associer d’autres produits ou comportements participe à nourrir la dépendance (café+cigarette ; apéritif+cigarette ; voiture+cigarette ; téléphone+cigarette).

La dépendance environnementale ou comportementale

La dépendance environnementale ou comportementale dépend fortement de la pression sociale. En effet, le tabac est associé à des circonstances, à des lieux et à des personnes qui font naître l’envie de fumer.

Pour ceux qui décident d’arrêter de fumer, il est primordial de trouver des mesures palliatives qui aideraient à ne pas succomber à la tentation de fumer, lorsque l’on se retrouve dans ces circonstances.

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Effets du tabac sur la santé

La nicotine peut calmer ou exciter le fumeur, selon l’état d’esprit dans lequel il se trouve et selon la quantité de nicotine absorbée. Les effets de l’addiction au tabac dépendent principalement du nombre d’années de tabagisme.

La nicotine se déplace rapidement dans le sang vers le cerveau et les autres organes du corps, et crée certaines réactions physiologiques immédiates comme :

  • augmentation aiguë du rythme cardiaque ;
  • augmentation de la tension artérielle ;
  • constriction des vaisseaux sanguins ;
  • chute de température dans les mains et les pieds ;
  • modification des ondes cérébrales ;
  • relaxation des muscles.

L’addiction au tabac comporte de nombreux risques, aussi bien à court qu’à moyen terme :

  • problèmes cutanés : peau blême, rides plus marquées, psoriasis, éruptions cutanées douloureuses ;
  • mortalité : l’addiction au tabac constitue la première cause de mortalité évitable ;
  • risques cardio-vasculaires : syndrome coronarien, athérome, hypertension artérielle, anévrisme cérébral, accident vasculaire cérébral ;
  • risques pulmonaires : asthme, emphysème, bronchopneumopathie chronique obstructive, bronchite chronique ;
  • risques sexuels : le tabac est responsable d’impuissance et dysfonction érectile chez l’homme ;
  • cancers : cancers de la gorge, des poumons, de la bouche, de la vessie, des reins, etc. ;
  • développement de troubles : perte de la vue par exemple. Les fumeurs sont 2 à 3 fois plus à risque de développer une dégénérescence maculaire pouvant mener à la perte de la vision ;
  • développement de pathologies psychiatriques : schizophrénie, troubles bipolaires, état dépressif caractérisé, troubles anxieux.

En outre, le tabac peut causer la mauvaise haleine, le jaunissement des dents et une moins bonne cicatrisation des plaies.

Plus l’on commence à fumer tôt, plus l’on développe des risques de dépendance au tabac. Ce risque peut d’ailleurs entrainer d’autres dépendances comme celle à l’alcool ou au cannabis.

Bon à savoir : une personne qui fume est 4 fois plus à risque de développer une maladie cardiaque qu’une personne non-fumeuse.

Le tabagisme passif

L’addiction au tabac a des conséquences importantes sur la santé du fumeur et celle de son entourage. En effet, si le tabagisme impacte directement le consommateur, les proches de ce dernier peuvent également pâtir de sa dépendance.

L’exposition passive à la fumée du tabac provoque une augmentation du risque :

  • d’infections respiratoires basses de l’enfant (+ 70 % si la mère fume) ;
  • d’otites récidivantes de l’enfant (+ 50 % si les 2 parents fument) ;
  • de crises d’asthme et de râles sibilants chez l’enfant ;
  • de retard de croissance intra-utérin et de petit poids de naissance (même si la mère ne fume pas, mais est seulement enfumée par son entourage) ;
  • de mort subite du nourrisson ;
  • d’accidents coronariens (c’est la cause la plus importante en nombre de victimes) ;
  • de cancers du poumon (+ 25 %).
Bon à savoir : en France, le tabagisme passif est responsable de 3 000 à 5 000 décès par ans

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Reconnaître l'addiction

Selon les critères de la dépendance définis par la Classification Statistique internationale des maladies de l’OMS (CIM 10), l’on peut repérer une addiction au tabac si la personne a au moins trois des manifestations suivantes :

  • le désir puissant ou compulsif de fumer du tabac ;
  • des difficultés à contrôler sa consommation ;
  • la survenue d’un syndrome de sevrage psychologique lorsque la personne diminue ou décide d’arrêter sa consommation ;
  • la mise en évidence d’une tolérance aux effets du tabac (la personne a de plus en plus besoin de fumer pour que l’effet apaisant soit efficace) ;
  • l’abandon progressif d’autres sources de plaisir et d’intérêt, au profit de la consommation du tabac ;
  • la poursuite de la consommation de tabac, malgré l’apparition des effets nocifs

Stratégies de sevrage

Plusieurs méthodes peuvent être envisagées afin d’accompagner les personnes ayant une addiction au tabac vers un sevrage efficace, si elles le souhaitent.

Approches médicales

Certains médicaments agissant sur le système nerveux central comme le bupropion LP et la varénicline peuvent être prescrits afin d’aider le fumeur dans sa démarche, tout en lui évitant de ressentir le manque lié au tabac. Ces médicaments ne sont délivrés que sur ordonnance et seule la varénicline est remboursée par l’Assurance Maladie.

Les substituts nicotiniques

Ces substituts nicotiniques ont pour rôle d’apporter de la nicotine au fumeur, afin qu’il ne ressente pas les signes d’un manque physique. Grâce à ces substituts, le besoin de fumer diminue, jusqu’à ne plus se manifester. Ces substituts sont regroupés en deux grandes catégories :

  • les substituts qui apportent une dose continue de nicotine : patchs, timbres. Ils s’appliquent sur la peau ;
  • les substituts à action rapide : gommes à mâcher, comprimés, inhaleur.

Les thérapies comportementales

Le fumeur est psychologiquement pris en charge afin de l’aider à modifier son comportement. Cette thérapie lui apprend à résister à la vue d’une cigarette et à ne plus associer le tabac à certains comportements ou à certaines substances, et à gérer son stress autrement qu’en fumant.

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Les ressources et aides disponibles

En France, certaines politiques de lutte contre le tabac ont été menées ces dernières années :  

  • augmentation régulière du prix du tabac ;  
  • remboursement des substituts nicotiniques ;
  • opération « Mois sans Tabac » qui se déroule chaque mois de novembre, depuis 2016 ;  
  • etc.

Ces politiques commencent à porter leurs fruits car, en 2016, 35,1 % des adultes déclaraient fumer, dont 29,4 % quotidiennement. En 2020, l’usage quotidien du tabac est passé à 25,5 % : une bonne partie des fumeurs a arrêté l’usage du tabac ces dernières années et le nombre de jeunes qui entrent dans le tabagisme a diminué.

Bon à savoir : arrêter de fumer est toujours bénéfique, quel que soit l’âge et le niveau de consommation.

H3 Les mesures gouvernementales

Le gouvernement français a mis en place certaines mesures pour accompagner les personnes qui le souhaitent à arrête le tabac :

  • le numéro 39 89 (service gratuit + coût d’un appel), accessible du lundi au samedi de 8h à 20h : ce service propose un accompagnement par le même tabacologue tout au long de l’arrêt du tabac, via des rendez-vous téléphoniques ;
  • un programme d’e-coaching personnalisé : il permet de bénéficier de conseils de tabacologues via l’envoi de notifications et la réalisation d’activités. L’e-coaching est disponible dans les stores d’applications, et en version ordinateur ;
  • le site internet www.tabac-info-service.fr : il propose de l’information sur le tabagisme, ses conséquences, ses traitements, la possibilité de poser une question à un tabacologue, ainsi qu’un annuaire des tabacologues ;
  • une page Facebook (www.facebook.com/tabacinfoservice) : elle permet d’échanger avec une communauté solidaire d’ex-fumeurs et de fumeurs souhaitant arrêter.
L’avis des experts de MédecinDirect sur l’addiction au tabac : l’addiction au tabac a des conséquences aussi bien sur la santé du fumeur que sur celle de son entourage. Même si l’exercice semble difficile, il est nécessaire d'arrêter de fumer pour améliorer sa santé et son bien-être, au vu des nombres effets nocifs connus du tabac sur l’organisme. Se faire aider par un service à distance (Tabac Info Service) ou accompagner par un tabacologue augmente ses chances de succès du sevrage.

SOURCES :

- CHU Rouen : le lien

- Assurance maladie : le lien

- Addictions France : le lien

- Intervenir addictions : le lien

- OMS : le lien

- Psychiatrie Paris TCC, TIP, EMDR : le lien

- Site gouvernemental sur la santé : le lien

- Santé publique France : le lien

- GAE Conseil : le lien

*Ces données datent de 2022

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