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Selon l’Académie de médecine, la dysménorrhée représente étymologiquement, « l’ensemble des troubles accompagnant la période menstruelle ». Par extension, il s’agirait de la « douleur qui accompagne l'expulsion périodique du sang cataménial par les contractions musculaires de l'utérus ».
Une étude de l’INSERM menée auprès de plus de 21 000 femmes âgées de 18 à 49 ans a permis de constater que les douleurs de règles seraient particulièrement fréquentes dans la population française. Environ 90 % des femmes faisant partie de l’échantillon présentent une dysménorrhée cotée de 1 à 10 (sur une échelle où 0 correspond à aucune douleur et 10 à une douleur maximale insupportable). Parmi elles, 40 % vont présenter une dysménorrhée modérée à sévère avec une douleur comprise entre 4 et 10.
La dysménorrhée se divise en deux types principaux : la dysménorrhée primaire et la dysménorrhée secondaire, chacune ayant des causes et des caractéristiques distinctes. Dans la majorité des cas, les douleurs menstruelles qui apparaissent lors des règles s’atténuent ou disparaissent spontanément au bout de quelques années ou à la suite d'une première grossesse.
Bon à savoir : selon l’Assurance maladie, 50 à 70 % des adolescentes ont des règles douloureuses de façon permanente ou occasionnelle. Par la suite, la fréquence de la dysménorrhée diminue après 18 ans. Les douleurs lors des règles sont la première cause d'absentéisme scolaire en ce qui concerne les adolescentes, et d'absentéisme professionnel de la femme jeune.
La dysménorrhée primaire apparaît généralement dès les premières règles ou peu après. Elle n'est généralement pas associée à une pathologie gynécologique spécifique.
Ces douleurs sont causées par des contractions utérines excessives et une hypersécrétion de prostaglandines (substance à l’origine des contractions utérines).
Ce type de dysménorrhée se manifeste par des crampes ou des douleurs sourdes et constantes, souvent localisées dans le bas-ventre, mais pouvant également irradier vers le dos et les jambes.
Bon à savoir : la dysménorrhée primaire peut apparaître parfois après plusieurs épisodes de règles indolores.
La dysménorrhée secondaire, quant à elle, apparaît plus tard dans la vie génitale et est généralement liée à une pathologie gynécologique.
Ce type de dysménorrhée peut s'accompagner de symptômes tels que des saignements entre les règles, des ménorragies, ainsi que des douleurs survenant en dehors des menstruations. La dyspareunie (douleur pendant les rapports sexuels) est également fréquente dans les cas de dysménorrhée secondaire.
H3 Différences entre dysménorrhée et douleurs menstruelles
Il est indispensable de différencier la dysménorrhée des douleurs menstruelles courantes. Alors que les douleurs menstruelles légères et occasionnelles sont fréquentes et souvent faciles à gérer, la dysménorrhée se caractérise par des douleurs intenses et persistantes qui peuvent perturber significativement le quotidien.
Contrairement aux douleurs menstruelles classiques, la dysménorrhée peut entraîner des perturbations dans les activités quotidiennes, et nécessiter des traitements médicamenteux spécifiques.
La dysménorrhée, qu'elle soit primaire ou secondaire, résulte de causes spécifiques qui influencent la nature et l'intensité des douleurs ressenties.
La dysménorrhée primaire, la forme la plus courante, est généralement idiopathique, ce qui signifie qu'elle n'est pas liée à une maladie ou à un trouble gynécologique sous-jacent. Les principales causes sont :
Des facteurs supplémentaires peuvent également contribuer, tels que :
La dysménorrhée secondaire est liée à des anomalies ou des troubles gynécologiques spécifiques. Parmi les causes les plus fréquentes, on retrouve :
D'autres causes moins fréquentes peuvent être :
Enfin, les douleurs liées à la dysménorrhée secondaire peuvent également être influencées par :
Les symptômes de la dysménorrhée varient en intensité et en nature, mais ils présentent des caractéristiques communes qui les distinguent des douleurs menstruelles classiques.
Le symptôme le plus fréquent de la dysménorrhée est la douleur pelvienne qui apparaît avant, pendant ou juste après les règles. Cette douleur peut être décrite comme des crampes, une sensation sourde et constante, ou des douleurs aiguës et pulsatives.
Elle est généralement localisée dans la partie inférieure de l'abdomen, mais peut également irradier vers le bas du dos, les hanches et les cuisses.
Outre les douleurs, la dysménorrhée peut s'accompagner d'autres symptômes tels que :
Certaines femmes peuvent également ressentir des ballonnements, de la diarrhée ou de la constipation. Ces symptômes sont parfois liés au syndrome prémenstruel (SPM). Parfois, le sang menstruel contient des caillots de couleur rouge vif ou foncée. Ces caillots peuvent contenir du tissu et du liquide provenant de la muqueuse utérine, ainsi que du sang.
La durée et l'intensité des symptômes dépendent du type de douleurs menstruelles. Dans le cas de la dysménorrhée primaire, les douleurs commencent généralement peu avant ou au début des règles, atteignent leur intensité maximale environ 24 heures après le début des saignements, puis diminuent après 2 à 3 jours.
La dysménorrhée secondaire, en revanche, peut entraîner des douleurs qui débutent plus tôt dans le cycle et qui persistent plus longtemps, parfois même après l'arrêt des saignements.
Le diagnostic de la dysménorrhée repose sur une combinaison d'éléments comme :
Un test de grossesse est également réalisé chez toutes les femmes en âge de procréer.
Le traitement de la dysménorrhée dépend de la gravité des symptômes, de l’âge de la patiente et de la nature des douleurs menstruelles (dysménorrhée primaire ou secondaire).
Les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont généralement le premier choix pour traiter la dysménorrhée primaire. Ces médicaments réduisent la production de prostaglandines, responsables des contractions utérines et de la douleur. Les AINS sont souvent plus efficaces que le paracétamol, qui peut également être utilisé, mais offre généralement un soulagement moindre.
Si les AINS ne suffisent pas, les contraceptifs hormonaux peuvent être une alternative efficace (estroprogestatifs par exemple). Ces traitements inhibent l'ovulation et réduisent la prolifération de l'endomètre, diminuant de ce fait la libération de prostaglandines et les contractions utérines.
En cas de dysménorrhée secondaire, le traitement doit cibler la cause sous-jacente.
Certaines mesures non médicamenteuses peuvent compléter les traitements médicamenteux ou être appliquées en cas de douleurs non liées à des anomalies gynécologiques :
En cas de douleurs persistantes et difficiles à soulager, certaines interventions chirurgicales peuvent être envisagées. Parmi celles-ci, on retrouve la neurectomie présacrée par laparoscopie ou l'ablation des nerfs utérosacrés.
Il existe plusieurs stratégies efficaces permettant de prévenir ou du moins de réduire les symptômes de la dysménorrhée. Parmi elles, l’on retrouve :
En outre, évitez de consommer du café ou d'autres stimulants lorsque vous ressentez des douleurs. Ces substances peuvent exacerber les symptômes. Le café, notamment, peut intensifier les douleurs en raison de ses effets sur le corps, similaires à ceux provoqués par le stress.
L’avis des experts de MédecinDirect sur la dysménorrhée :
La dysménorrhée, ou douleurs menstruelles, touche de nombreuses femmes et peut avoir un impact important sur le quotidien. Consulter un professionnel de santé est primordial si les douleurs sont intenses ou perturbent vos activités quotidiennes. Ne restez pas dans la souffrance car, avec les bons outils et conseils, il est possible de retrouver une vie plus confortable et active.
SOURCES :
Retrouvez ici les réponses aux questions que vous pourriez vous poser
Les symptômes de la dysménorrhée comprennent des crampes ou des douleurs sourdes et constantes dans le bas de l'abdomen, pouvant irradier vers le dos et les jambes ; des nausées, vomissements, diarrhée, maux de tête et fatigue générale. Ces douleurs peuvent survenir avant, pendant ou immédiatement après les règles et durer de 1 à 3 jours.
Il est conseillé de consulter un médecin si les douleurs menstruelles sont très intenses ou persistantes sur plusieurs jours ; si les douleurs s’aggravent progressivement ; s’il y a de la fièvre, des pertes vaginales anormales ou des saignements entre les cycles ; si les douleurs qui ne réagissent pas aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
Oui, plusieurs mesures peuvent aider à prévenir et réduire les douleurs menstruelles. Adopter une alimentation équilibrée, pauvre en graisses et riche en acides gras oméga-3, peut être bénéfique. Des suppléments nutritionnels comme le magnésium et la vitamine E sont également recommandés. En outre, pratiquer une activité physique régulière, assurer un repos et un sommeil de qualité, ainsi qu'éviter certains aliments et stimulants, peuvent contribuer à soulager les symptômes.