Ostéoporose : 7 questions essentielles pour tout comprendre

Un homme âgé qui tourne le dos à l'objectif.
L’ostéoporose est une maladie silencieuse mais redoutable, qui fragilise les os et augmente considérablement le risque de fractures, en particulier chez les femmes après la ménopause. Pourtant, elle reste largement méconnue ou banalisée, alors qu’elle touche aujourd’hui plus de 3 millions de personnes en France. Vous vous demandez ce qu’est exactement l’ostéoporose, comment elle se diagnostique, si elle est douloureuse ou comment la prévenir ? Dans cet article, nous répondons à 7 questions essentielles pour mieux comprendre cette maladie osseuse, ses causes, ses symptômes, et les solutions disponibles pour vivre avec sans perdre en qualité de vie. Un guide clair et accessible pour lever les doutes, agir tôt, et préserver son capital osseux à tout âge.

1. Qu’est-ce que l’ostéoporose et en quoi diffère-t-elle de l’ostéopénie ?

L’ostéoporose est une maladie du squelette caractérisée par une perte de densité et de qualité osseuse, ce qui rend les os plus fragiles et plus susceptibles de se fracturer, même après un choc minime.

Elle résulte d’un déséquilibre entre deux processus naturels :

  • La formation osseuse (construction par les ostéoblastes).
  • La résorption osseuse (destruction par les ostéoclastes).

Chez les personnes en bonne santé, ces deux mécanismes s’équilibrent. Avec l’âge ou certains facteurs, la résorption l’emporte sur la formation, ce qui fragilise l’os.

L’ostéopénie, quant à elle, est un stade précoce : la densité osseuse est inférieure à la normale, mais pas encore suffisamment basse pour parler d’ostéoporose. Détecter une ostéopénie est important car c’est un signal d’alerte qui permet d’agir avant que les fractures ne surviennent.

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2. Quelles sont les causes et pourquoi les femmes sont-elles plus touchées ?

Plusieurs mécanismes expliquent l’apparition de l’ostéoporose :

  • Vieillissement naturel : la masse osseuse atteint un pic vers 25-30 ans, puis diminue progressivement.
  • Déséquilibre hormonal : la ménopause entraîne une chute brutale des œstrogènes, hormones qui protègent l’os.
  • Carences nutritionnelles : manque de calcium et/ou de vitamine D.
  • Sédentarité : l’absence de sollicitation mécanique affaiblit l’os.
  • Autres causes médicales : certaines maladies (hyperthyroïdie, polyarthrite, maladies digestives chroniques) ou traitements prolongés à base de corticoïdes.

Les femmes sont particulièrement exposées car :

  • elles ont en moyenne une masse osseuse initiale plus faible que les hommes.
  • la ménopause provoque une perte osseuse accélérée (jusqu’à 20 % dans les 5 à 7 ans suivant la ménopause).

Bon à savoir : les hommes peuvent aussi être atteints, mais souvent plus tard (après 65-70 ans) ou à cause de maladies chroniques (diabète, troubles hormonaux, cancers) ou de traitements (corticoïdes prolongés).

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3. Comment savoir si l’on a de l’ostéoporose ?

L’ostéoporose est surnommée « la maladie silencieuse » car elle évolue longtemps sans symptômes. Le diagnostic repose sur :

  • L’ostéodensitométrie : examen de référence utilisant un faible rayon X pour mesurer la densité minérale osseuse. Le résultat est exprimé en T-score.
  • Normal : T-score > -1
  • Ostéopénie : entre -1 et -2,5
  • Ostéoporose : ≤ -2,5
  • Les antécédents de fractures : une fracture après un choc minime (par exemple, une chute de sa hauteur) est souvent un signe révélateur.
  • Radiographies : utiles pour détecter des fractures vertébrales passées inaperçues.
Bon à savoir : on ne peut pas se fier uniquement à la douleur ou à la posture. Beaucoup de patients ne découvrent leur ostéoporose qu’après une fracture.

4. Quels sont les signes précoces et les risques à long terme ?

Les signes précoces sont subtils :

  • perte progressive de taille (par tassement vertébral) ;
  • dos qui se voûte ;
  • douleurs dorsales chroniques légères.

Les risques à long terme sont sérieux :

  • fracture du col du fémur (souvent grave chez les personnes âgées, avec perte d’autonomie)
  • fractures vertébrales entraînant une cyphose marquée (« dos rond »)
  • fracture du poignet ou de l’humérus après un traumatisme léger.
Ostéoporose : ne laissez pas le doute s’installer, parlez à un médecin dès maintenant.

5. Comment prévenir l’ostéoporose ?

La prévention commence bien avant les premiers signes :

  • alimentation : calcium (produits laitiers, poissons avec arêtes (sardines), amandes, chou kale) ; vitamine D : poissons gras, œufs, exposition modérée au soleil.
  • activité physique : au moins 30 minutes par jour de marche, danse, montée d’escaliers ou exercices avec résistance légère.
  • hygiène de vie : limiter tabac et alcool, surveiller le poids.
  • prévention des chutes : aménagement du domicile, bonnes chaussures, travail de l’équilibre.

6. Quels sont les traitements disponibles et sont-ils efficaces ?

Le traitement vise à ralentir la perte osseuse et réduire le risque de fractures :

  • supplémentation : calcium et vitamine D (indispensables mais rarement suffisants seuls) ;
  • médicaments anti-ostéoporotiques : Bisphosphonates (ralentissent la résorption osseuse) ; Denosumab (anticorps inhibant la destruction osseuse) ; Tériparatide (stimule la formation osseuse) ;
  • rééducation et exercices pour renforcer muscles et équilibre.

Lorsqu’ils sont bien prescrits et suivis, ces traitements peuvent réduire le risque de fractures de 30 à 70 %, selon la molécule.

 Il est fortement recommandé de continuer à bouger et faire du sport avec de l’ostéoporose :

  • Activités conseillées : marche rapide, renforcement musculaire léger, tai-chi, yoga doux, natation pour l’endurance.
  • À éviter : sports avec sauts violents, torsions brusques du dos, charges lourdes.
  • Objectif : entretenir la masse musculaire, améliorer l’équilibre, réduire le risque de chutes.

7. À quel âge faut-il penser au dépistage ?

  • Femmes : à partir de 65 ans, ou dès la ménopause si facteurs de risque (ménopause précoce, fractures, antécédents familiaux).
  • Hommes : à partir de 70 ans, ou avant en cas de facteurs de risque (maladies chroniques, fractures).
  • Toute personne : après une fracture sans traumatisme important, quel que soit l’âge.

Pour éviter les chutes à domicile, certaines recommandations peuvent être suivies :

  • Éclairage suffisant dans toutes les pièces.
  • Retirer les tapis glissants ou les fixer.
  • Installer des barres d’appui dans la salle de bain et près des escaliers.
  • Porter des chaussures stables.

Un programme de rééducation de l’équilibre (kinésithérapie, tai-chi) diminue nettement le risque de chutes.

L’avis des experts de MédecinDirect

Beaucoup de patients découvrent leur ostéoporose après une fracture. Le dépistage est donc important, surtout après la ménopause. L’activité physique est le meilleur allié pour garder des os solides, et les traitements actuels sont efficaces s’ils sont bien suivis. Parlez-en à votre médecin dès que vous avez un doute, même si vous ne ressentez aucune douleur.

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