Corticoïdes : comment éviter la prise de poids pendant le traitement ?

Une dame dont le visage a été flouté, se regarde dans un miroir. Elle a une forte corpulence.
Les corticoïdes, ou corticostéroïdes, sont des médicaments puissants utilisés dans de nombreuses pathologies : maladies inflammatoires chroniques, allergies sévères, asthme, maladies auto-immunes, dermatologie… Leur efficacité est indéniable, mais ils peuvent entraîner des effets secondaires gênants, notamment la prise de poids. Ce phénomène inquiète souvent les patients et peut même conduire certains à interrompre leur traitement de manière inappropriée. Pourtant, il est possible d’anticiper et de limiter cet effet secondaire grâce à une bonne hygiène de vie et un excellent suivi médical.

Pourquoi les corticoïdes font-ils grossir ?

Les corticoïdes peuvent provoquer une prise de poids par plusieurs mécanismes, qui se cumulent :

  • augmentation de l’appétit : les corticoïdes agissent sur l’hypothalamus, zone du cerveau qui régule la faim et la satiété. Ils stimulent l’appétit, en particulier l’envie d’aliments riches en sucre et en sel ;
  • rétention d’eau et de sel : les corticoïdes favorisent la rétention de sodium dans l’organisme. Cela entraîne une augmentation du volume sanguin et donc un gonflement visible : visage arrondi (« visage lunaire »), œdèmes aux chevilles, mains gonflées ;
  • modification de la répartition des graisses : à forte dose ou sur une longue durée, ils peuvent redistribuer les graisses corporelles vers certaines zones : abdomen, nuque (« bosse de bison ») et visage ;
  • effet sur le métabolisme : ils augmentent la glycémie et favorisent le stockage des graisses. À long terme, cela peut conduire à une résistance à l’insuline et à un diabète cortico-induit.
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Qui est le plus à risque de prendre du poids ?

La prise de poids liée aux corticoïdes dépend de plusieurs facteurs :

  • dose quotidienne élevée (> 10 mg/jour de prednisone équivalent) ;
  • durée du traitement (plusieurs mois ou années) ;
  • sensibilité individuelle (métabolisme, âge, génétique) ;
  • habitudes alimentaires préexistantes ;
Bon à savoir : Même à faible dose, un traitement prolongé peut entraîner une prise de poids si l’hygiène de vie n’est pas adaptée.
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Comment limiter la prise de poids pendant un traitement corticoïde ?

Adapter son alimentation

  • Limiter le sel : réduire la consommation d’aliments industriels riches en sodium : plats préparés, charcuterie, fromages à pâte dure, sauces toutes prêtes. Cuisiner maison et utiliser des herbes ou épices pour relever les plats.
  • Réduire les sucres rapides : éviter les boissons sucrées, pâtisseries, bonbons, confitures en excès. Privilégier les glucides complexes : pain complet, riz brun, quinoa, légumineuses.
  • Favoriser les protéines maigres : viandes blanches, poissons, œufs, tofu, légumineuses. Les protéines participent au maintien de la masse musculaire et favorisent la satiété.
  • Miser sur les fibres : légumes frais à chaque repas, fruits entiers, céréales complètes. Les fibres ralentissent l’absorption du sucre et régulent l’appétit.

Bon à savoir : Il est conseillé de fractionner les repas (3 repas + 1 ou 2 collations équilibrées) pour éviter les fringales.

Maintenir une activité physique régulière

  • Activité cardio : marche rapide, vélo, natation, danse : au moins 30 minutes par jour. Ces activités aident à brûler des calories et à réguler l’appétit.
  • Renforcement musculaire : exercices doux avec élastiques ou poids légers 2 à 3 fois/semaine. Le muscle brûle plus d’énergie au repos que la graisse, ce qui aide à contrôler le poids.
  • Activité fonctionnelle : prendre les escaliers, marcher pour les petits trajets, jardiner. Limiter le temps passé assis.

Surveiller son poids et ses mensurations

  • Se peser une fois par semaine à heure fixe.
  • Mesurer son tour de taille et ses hanches tous les mois.

Ces données permettent de détecter une prise de poids précoce et d’agir rapidement.

Gérer les fringales et compulsions alimentaires

  • Boire un verre d’eau ou une tisane avant de grignoter.
  • Préparer des encas sains : yaourt nature, bâtonnets de légumes, fruits secs non salés.
  • Éviter d’avoir des aliments très sucrés ou gras à portée de main.

Quel suivi médical pour limiter les effets métaboliques ?

Un traitement corticoïde prolongé doit toujours s’accompagner d’une surveillance régulière :

  • poids et IMC ;
  • tour de taille ;
  • densitométrie osseuse si traitement prolongé.

En cas de prise de poids importante ou rapide, le médecin peut :

  • réévaluer la dose ou envisager une forme locale (inhalée, topique) ;
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Les pièges à éviter

  • Arrêter son traitement sans avis médical : risque grave d’insuffisance surrénalienne.
  • Faire un régime trop restrictif : risque de fatigue et de perte musculaire.
  • Compter uniquement sur la balance : surveiller aussi les mensurations et la composition corporelle.

L’avis des experts de MédecinDirect

La prise de poids sous corticoïdes est fréquente, mais elle n’est pas inéluctable. L’essentiel est d’anticiper dès le début du traitement : alimentation équilibrée, activité physique régulière et suivi médical rapproché. C’est un travail d’équipe entre le patient et le médecin.

Sources :
  • Manuel MSD : le lien
  • Cortisone info : le lien
  • CHU de Montpellier : le lien
  • Santé sur le net : le lien
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