Être confiné en couple ou en famille n'est pas une si mince affaire. On ne compte plus les patient(e)s qui se plaignent de petits maux au sujet leurs compagnons :"il / elle ne range rien", "il / elle ne supporte plus notre fils de pleurer", "il / elle n’accepte pas de dormir à part"...
Ces attitudes, renforcées par l’angoisse dûe à l'ennemi invisible COVID-19, génèrent pour certains des conflits et des gestes tragiques. En effet, le nombre de signalements de violences familiales a bondi de plus de 30 % durant les premières semaines de confinement, selon la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes Marlène Schiappa.
Habituellement, nous nous levons tous les matins pour aller travailler et nous retrouvons pour partager quelques moments en couple ou en famille. On se raconte nos journées, venu le week-end on s’évade, on sort voir ses amis, on enrichit notre lien social... Parfois, notre conjoint est en réunion de travail ou avec des amis et rentre plus tard le soir. L’autre peut regarder ses séries préférées ou lire le dernier livre acheté en toute tranquillité. Vous l'aurez compris : avoir son "temps libre de solitude" est nécessaire à tout un chacun. On vit ensemble, certes, mais on se croise beaucoup ! Avec le confinement, tout s’arrête. Nous nous retrouvons confiné en couple ou en famille dans un huis clos où chaque individu doit s'organiser avec l’autre pour une harmonie au sein du foyer. Mais quand l’adolescent perd son petit jardin secret, quand son / sa conjoint(e) ne rentre plus le tard le soir, quand les enfants se retrouvent dans un espace restreint sans pouvoir courir, crier, se défouler, nous arrivons rapidement à une immersion d’émotions. Qu'il s'agisse de votre compagnon ou de vos enfants, certains comportements déplaisants qui étaient alors refoulés dans votre inconscient deviennent quotidiens, intempestifs, et... agacent. Tout cela est renforcé - parfois inconsciemment - par le stress, l’énervement, l’absence de pouvoir user de notre liberté, et entraînent des déviances, des colères, des conflits familiaux dans le couple ou avec les enfants.
Boris Cyrulnik, célèbre neuropsychiatre français, définit le confinement comme "une agression psychique". Nous nous croyons dans une dystopie (récit utopique sombre), tel un film de science-fiction sur la fin du monde. Nous sommes confinés à attendre. Mais attendre quoi ? Quand ? Nous ne le savons pas. Cet inconnu est la source principale de toutes les distorsions de notre cerveau. De fait, les mécanismes de défense mettent en éveil notre système sympathique. Cela inclut des réactions d’alerte (insomnie, anxiété, diminution de la perception de la sécurité, colère...), une augmentation des conflits familiaux, et dans certains cas, la violence. Les enfants et adolescents peuvent également ressentir une détresse. Celle-ci peut se manifester par des comportements d’isolement.
Être confiné en couple, en famille ou seul est propice à un grand nombre de questionnements. Une anxiété s’installe et de la peur peut faire surface. De fait, il est possible de rencontrer :
Tous ces symptômes doivent être évalué par un médecin, afin d’éliminer une cause organique.
La revue Lancet a publié une étude sur le retentissement psychologique du confinement. Elle y détaille les mesures à mettre en place afin de limiter les effets du stress et de l’anxiété, que l'on soit confiné en couple, en famille ou seul.Il est important de :
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Vous êtes victime de violences à l’intérieur de votre foyer ?
Auteur : Dimitri MOULU, interne en médecine générale – relu par le Dr. Juan Sebastián SUAREZ VALENCIA
Retrouvez ici les réponses aux questions que vous pourriez vous poser