Anurie : causes, symptômes et traitements de l’absence d’urine

Anurie

L’anurie, définie par une production urinaire extrêmement faible voire inexistante, constitue un symptôme alarmant qui nécessite une prise en charge médicale rapide. Elle peut être le signe d’un dysfonctionnement rénal aigu (insuffisance rénale aigue), d’une obstruction des voies urinaires ou d’un état de choc sévère. Derrière ce trouble se cachent des causes variées. Reconnaître les signes précoces de l’anurie et comprendre ses implications permet une intervention rapide, souvent décisive pour la santé rénale et générale du patient. Dans tous les cas, la surveillance de la diurèse est importante pour évaluer l’évolution.

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Qu’est-ce que l’anurie ?

Selon le Centre National de Resources Textuelles et Lexicales, l’anurie est une pathologie qui se traduit par l’absence complète ou presque complète d'urines dans la vessie provoquée, le plus souvent, par un arrêt de la fonction rénale. Il s’agit d’une urgence médicale car elle expose le patient à des conséquences métaboliques qui mettent rapidement en jeu le pronostic vital.

L’anurie correspond à une production d’urines inférieure à 100 mL par jour chez un adulte. Elle s’oppose à l’oligurie (urines faibles mais présentes) et à la rétention urinaire (l’urine est produite mais n’est pas évacuée). L’anurie est un symptôme et non une maladie en soi. Cependant, cette diminution extrême de la diurèse perturbe la filtration et peut être liée à un trouble fonctionnel ou obstructif.

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Quelles sont les causes possibles de l’anurie ?

L’anurie peut avoir plusieurs origines :

  • une lésion rénale aiguë :  il s’agit de la perte soudaine de la fonction rénale. Elle peut résulter d'une déshydratation, d’une perte de sang ou de lésions causées par certains médicaments. C’est l'une des causes les plus courantes d'anurie ;
  • une maladie rénale chronique : c’est une perte progressive de la fonction rénale au fil du temps. Elle peut éventuellement conduire à une anurie si les reins sont gravement endommagés ;
  • certains obstacles : des blocages dans les voies urinaires, tels que des calculs rénaux ou des tumeurs, peuvent empêcher l'élimination de l'urine, ce qui entraîne une anurie. Ces obstructions peuvent survenir au niveau des reins, des uretères, de la vessie ou de l'urètre. Une obstruction sévère peut provoquer une dilatation des cavités rénales visible à l’imagerie ;
  • des infections sévères : les infections graves, telles que la septicémie, peuvent provoquer une inflammation généralisée et des lésions rénales, entraînant une anurie ;
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Quels sont les symptômes associés à l’anurie ?

Outre l’absence d’urines, d’autres signes peuvent alerter :

  • œdèmes des membres inférieurs ;
  • douleurs lombaires ou abdominales (si obstacle ou infection) ;
  • signes d’insuffisance rénale aiguë (élévation de la créatinine, urée, etc.).

Dans certains cas, l’anurie s’inscrit dans un syndrome rénal complet, associant oligurie, anomalies biologiques et atteinte fonctionnelle.

Quand faut-il consulter en urgence ?

L’anurie est une urgence médicale. Une absence d’urines pendant plus de 12 à 24 heures, accompagnée de signes généraux (fièvre, douleurs, malaise général), doit pousser à consulter rapidement. Les complications peuvent être graves :  

  • troubles électrolytiques : les reins régulent les niveaux d'électrolytes, comme le potassium et le sodium. L'anurie peut provoquer des déséquilibres dangereux ;
  • surcharge de fluide : le manque de production d’urine peut entraîner une accumulation de liquide dans le corps, ce qui va provoquer un gonflement et augmenter le risque d’insuffisance cardiaque ;
  • accumulation de toxines : les déchets peuvent s’accumuler dans le sang et entraîner une affection appelée urémie, qui peut provoquer de la confusion, de la fatigue et d’autres symptômes ;
  • infections : l’anurie peut augmenter le risque d’infections des voies urinaires et d’autres complications (œdème pulmonaire, atteinte irréversible des reins, etc.).

Un syndrome urémique peut apparaître rapidement si la filtration glomérulaire est fortement réduite.

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Comment se fait le diagnostic de l’anurie ?

La démarche diagnostique repose sur plusieurs étapes :

  • examen clinique : un professionnel de la santé prendra des antécédents médicaux détaillés et procédera à un examen physique (mesure de la tension, recherche de signes de choc ou d’hypovolémie, palpation des fosses lombaires, évaluation de l’état d’hydratation). Cela permet d'identifier toute condition sous-jacente qui pourrait être à l'origine de l'anurie ;
  • examens biologiques : dosage de la créatinine et de l’urée, ionogramme sanguin, bilan urinaire (protéinurie, hématurie), marqueurs inflammatoires (CRP, leucocytes). Le dosage du débit de filtration glomérulaire aide à déterminer la gravité de l’atteinte rénale ;
  • examens d’imagerie : échographie rénale et vésicale (première intention, recherche d’obstacle ou d’hydronéphrose), scanner abdominopelvien (si suspicion d’obstruction, calculs, tumeur), IRM (rarement, dans certaines pathologies vasculaires ou tumorales. En cas d’obstruction prolongée, on peut observer une dilatation bilatérale des cavités rénales.

Quels traitements pour l’anurie ?

Le traitement dépend bien entendu de la cause identifiée. Il vise à restaurer la diurèse et prévenir les complications :

Traitement d’urgence

  • Réhydratation intraveineuse
  • Médicaments vasopresseurs si choc
  • Arrêt des médicaments néphrotoxiques
  • Pose de sonde urinaire pour éliminer une rétention
  • Surveillance en milieu hospitalier, parfois en réanimation.

Traitement étiologique

  • Obstruction mécanique → pose de sonde JJ, drainage, chirurgie
  • Nécrose tubulaire → traitement de soutien, dialyse temporaire
  • Glomérulonéphrite → corticothérapie ou immunosuppresseurs selon le cas
  • Calculs urinaires → lithotripsie, urétéroscopie, ou chirurgie si besoin.

Dans certains cas, le traitement vise à restaurer une filtration glomérulaire minimale pour éviter un syndrome métabolique sévère.

Dialyse

En cas d’anurie persistante malgré les mesures conservatrices, une épuration extrarénale (hémodialyse) est souvent nécessaire pour préserver la vie du patient.

Changements de style de vie

Dans certains cas, des changements de style de vie peuvent aider à améliorer la fonction rénale. Il peut s'agir de :

  • modifications du régime alimentaire ;
  • augmentation de l'apport hydrique ;  
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Peut-on prévenir l’anurie ?

Dans certains cas, oui. La prévention repose sur :

  • Une hydratation suffisante, surtout en cas de chaleur ou de fièvre
  • Une prise en charge rapide des infections urinaires
  • Une surveillance attentive chez les patients à risque (diabétiques, hypertendus, insuffisants rénaux)
  • L’éviction des médicaments néphrotoxiques si inutile (AINS, certains antibiotiques, etc.)
  • Un suivi régulier chez les personnes âgées ou polypathologiques.

L’anurie chez les enfants ou nourrissons

Chez les enfants, l’anurie peut révéler des pathologies spécifiques :

  • Malformations congénitales de l’appareil urinaire
  • Infections urinaires graves
  • Déshydratation sévère (gastro-entérite aiguë)

La surveillance de la miction est importante dès les premiers mois de vie. Une absence prolongée de couches mouillées doit alerter les parents.

L’avis des experts de MédecinDirect

L’anurie est un symptôme à prendre très au sérieux. Il ne s’agit pas simplement d’une baisse du volume urinaire, mais bien d’un arrêt presque complet de la production d’urines (généralement moins de 100 ml par 24 heures). Ce phénomène traduit souvent une défaillance rénale aiguë ou une obstruction sévère des voies urinaires. Dès lors que le patient constate l’absence d’urines ou une émission urinaire inférieure à la normale, il faut consulter en urgence. Le diagnostic précoce est indispensable pour éviter des complications rénales potentiellement irréversibles. À l’hôpital, on procède rapidement à des examens (prise de sang, échographie rénale, cathétérisme) afin de localiser la cause et initier un traitement approprié. Dans certains cas, la dialyse peut s’imposer en urgence. L’automédication est ici totalement déconseillée. L’anurie est un signal d’alarme du corps : elle mérite une attention médicale immédiate.

 

SOURCES :
  • La Revue du praticien : le lien
  • Medicover hospitals : le lien

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