Morphine : risque de dĂ©pendance, effets secondaires... Faisons le point 🧐

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Morphine : risque de dĂ©pendance, effets secondaires... Faisons le point 🧐

La morphine fut le premier médicament puissant contre la douleur. TrÚs utilisée sur les champs de bataille et en vente libre dans de nombreuses préparations pharmaceutiques au XIXeme siÚcle, son histoire est également liée à celle de la toxicomanie. Elle en garde d'ailleurs une mauvaise image, aggravée dans les années 50 lorsqu'elle était prescrite pour soulager les souffrances de fin de vie.

Depuis 1998, trois plans successifs de lutte contre la douleur ont Ă©tĂ© engagĂ©s par le ministĂšre de la SantĂ©. Cela a permis, entre autres, l’amĂ©lioration de la formation sur la prise en charge de la douleur, une simplification de la prescription et une meilleure accessibilitĂ© Ă  la morphine. La prescription de morphine est devenue plus frĂ©quente, pour une meilleure prise en charge des douleurs intenses. Du fait de son histoire, de ses indications et de ses effets secondaires, la morphine reste un traitement particulier dans notre arsenal de mĂ©dicaments.

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Comment la morphine est-elle utilisĂ©e dans un traitement ?‍

Pour les diffĂ©rents types d’antalgiques, l’OMS (Organisation Mondiale de la SantĂ©) dĂ©finit trois paliers :

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Le pallier #1

Il regroupe les antalgiques "non opioĂŻdes" comme :

  • le paracĂ©tamol (DolipraneÂź, EfferalganÂź, DafalganÂź)
  • l’aspirine
  • les anti-inflammatoires tels que l’ibuprofĂšne (AdvilÂź, NurofenÂź, Nureflex...)

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Le pallier #2

Il regroupe les "opioĂŻdes mineurs" comme :

  • la codĂ©ine
  • le tramadol (TopalgicÂź)

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Le pallier #3

Il regroupe les "opioĂŻdes majeurs". Il en existe six en France, dont la morphine. Lorsque l’on cherche Ă  traiter une douleur, il est recommandĂ© de commencer par un antalgique de pallier 1 et de passer progressivement d’un pallier Ă  l’autre en cas d’inefficacitĂ© (Ă  dosage maximum). Parmi les six opioĂŻdes majeurs disponibles en France, seule la morphine peut ĂȘtre prescrite pour des douleurs d’origine non cancĂ©reuse. La prescription de morphine orale implique un contrat entre le mĂ©decin et son patient :

  • elle ne doit avoir lieu qu’aprĂšs avoir identifiĂ© la cause de la douleur
  • en cas d’inefficacitĂ© des antalgiques de pallier 2 Ă  dose maximale
  • aprĂšs une information sur les modalitĂ©s du traitement et le risque d’effets secondaires.

De son coté, le patient doit suivre les modalités de prescription pour permettre le meilleur rapport efficacité / effets secondaires.

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Les différentes formes de morphine orale

La morphine orale se trouve sous deux formes :

  • Une forme Ă  libĂ©ration immĂ©diate. Sa durĂ©e d’action est d'environ 4 heures. Elle peut ĂȘtre indiquĂ©e seule en cas de douleurs intenses mais intermittentes. Il s’agit de l’ActiskĂ©nanÂź et du SĂ©vrĂ©dolÂź.
  • Une forme Ă  libĂ©ration prolongĂ©e. Sa durĂ©e d’action va de 12 ou 24 heures. Cette forme est Ă  prendre une ou deux fois par jour. Elle permet de traiter les douleurs intenses et permanentes. Il s’agit du SkĂ©nanÂź, du MoscontinÂź et du KĂ©panolÂź.

Afin de trouver le dosage adaptĂ©, on augmente progressivement la dose de morphine. C’est ce que l’on appelle la titration. En cas d’utilisation de morphine Ă  libĂ©ration prolongĂ©e, la titration se fait grĂące Ă  la prescription d’interdoses de morphine Ă  libĂ©ration immĂ©diate. RĂ©guliĂšrement, le mĂ©decin prescripteur Ă©valuera avec son patient la quantitĂ© de morphine Ă  libĂ©ration immĂ©diate prise en interdoses et augmentera d’autant la dose de morphine Ă  libĂ©ration prolongĂ©e.

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Y a t-il un risque de dépendance à la morphine ?

La morphine est une substance entrainant une dĂ©pendance physique et psychologique forte. Cependant, depuis qu’elle est utilisĂ©e Ă  visĂ©e antalgique, il a Ă©tĂ© clairement dĂ©montrĂ© que ce risque devient minime en cas d’utilisation chez un patient douloureux.

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Existe-t-il des effets secondaires ?

Le patient doit signaler à son médecin tout effet secondaire. Parmi eux :

  • des nausĂ©es ou vomissements au dĂ©but du traitement
  • une diminution des rĂ©flexes de toux
  • une constipation importante
  • une somnolence ou une perte des repĂšres...

Une prescription de morphine ne doit ĂȘtre ni dramatisĂ©e, ni banalisĂ©e. Substance aux effets secondaires potentiellement dangereux, elle doit suivre des modalitĂ©s de traitement strictes et ĂȘtre prescrite dans des situations adaptĂ©es. Elle est cependant d’une grande utilitĂ© pour soulager certains types de douleurs.

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Auteur : Dr PERA. Mis Ă  jour en mars 2020 par le Dr Juan Sebastian SUAREZ VALENCIA.

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