"Bonjour Docteur, je viens d'aller consulter mon mĂ©decin traitant pour mon fils de 5 ans qui contracte des rhino-pharyngites Ă rĂ©pĂ©tition, je souhaitais obtenir des conseils afin de les soigner efficacement, et Ă l'avenir les prĂ©venir. Il m'a Ă©voquĂ© plusieurs hypothĂšses : carence en fer, donc prescription d'une prise de sang, allergie, reflux gastrique, environnement Ă risque... Mais j'Ă©tais aussi accompagnĂ©e de mon bĂ©bĂ© de 9 mois qui pleurait sans arrĂȘt, alors je n'ai pas tout entendu. Mon mĂ©decin avait dĂ©jĂ passĂ© beaucoup de temps avec nous, dans la prĂ©cipitation, je n'ai pas pensĂ© Ă lui demander de m'expliquer plus en dĂ©tails son diagnostic... Je dois de toute façon le revoir pour les rĂ©sultats de la prise de sang, mais en attendant, pourriez vous m'Ă©clairer ?"
C'est un motif frĂ©quent de consultation de mĂ©decine gĂ©nĂ©rale ou pĂ©diatrique. Nous Ă©voquons en effet souvent plusieurs pistes lorsqu'un enfant tombe souvent malade đ¶ La "maladie de l'adaptation " est souvent Ă©voquĂ©e. C'est un terme choisi pour rappeler que les dĂ©fenses de l'enfant sont en pleine phase d'apprentissage, d'adaptation aux diffĂ©rents virus et bactĂ©ries, et n'ont pas encore atteint leur pleine efficacitĂ©. Mais nous recherchons aussi les autres pistes qui peuvent favoriser ces infections Ă rĂ©pĂ©tition :
âĄïž l'existence Ă©ventuel d'un reflux gastro oesophagien (dĂ©couvrez ici notre article Ă ce propos)
âĄïž une carence en fer
âĄïž des allergies
âĄïž des troubles immunitaires ou gĂ©nĂ©tiques (rares)
âĄïž "vĂ©gĂ©tations" trop importantes
âĄïž le "terrain" familial (habitation, crĂšche, tabagisme passif...)
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Le dosage de la ferritine dans le sang est souvent demandĂ© en cas dâinfections Ă rĂ©pĂ©tition, car rĂ©serves en fer et immunitĂ© sont liĂ©es. Dans lâorganisme, le fer se trouve sous plusieurs formes :
âĄïž la forme « utilisĂ©e » dans les globules rouges, les cellules musculaires, certaines enzymesâŠ
âĄïž les formes de transport et de rĂ©serveLa ferritine est lâune des protĂ©ines de stockage du fer. Elle reprĂ©sente le niveau de rĂ©serve en fer, utilisable par lâorganisme en cas de besoin. Lâun des premiers signes biologiques de carence martiale (manque de fer dans lâorganisme) est donc la baisse du taux de ferritine. En cas de carence importante, on constate une anĂ©mie (manque de globules rouges) car lâorganisme ne dispose pas dâassez de fer pour synthĂ©tiser lâhĂ©moglobine nĂ©cessaire aux globules rouges. Dans les cas moins sĂ©vĂšres, la carence martiale sâaccompagne de diffĂ©rents symptĂŽmes : fatigue, diminution de lâendurance, perte de cheveux, susceptibilitĂ© aux infections... đ·
Concernant lâimmunitĂ©, deux faits sâopposent :
1ïž/ dâun cotĂ©, les infections Ă rĂ©pĂ©titions permettent frĂ©quemment de dĂ©couvrir une carence martiale. On sait que le manque de fer perturbe le fonctionnement de certains globules blancs.
2/ dâun autre cotĂ©, lâun des modes de dĂ©fense de lâorganisme contre les bactĂ©ries est de diminuer artificiellement le taux sanguin de fer. Les liens entre immunitĂ© et rĂ©serves en fer sont donc encore Ă Ă©lucider. Dans tous les cas, le dosage de ferritine en cas dâinfections Ă rĂ©pĂ©tition reste utile : en effet, il est frĂ©quemment lâoccasion de mettre en Ă©vidence une carence. Et les Ă©tudes sâaccordent pour dire quâil est bĂ©nĂ©fique de corriger cette carence, surtout chez lâenfant đ¶
Dans les premiĂšres annĂ©es de vie, quand l'enfant dĂ©bute sa vie sociale, il va obligatoirement ĂȘtre mis en contact avec les virus courants de la sphĂšre ORL et respiratoire. Il y en a plus d'une centaine !A chaque fois, ce sont des symptĂŽmes de rhume ou de bronchite qui montrent que l'organisme se dĂ©fend contre l'intrus. En mĂȘme temps, il fabrique ses anticorps, permettant en gĂ©nĂ©ral lors du prochain contact avec le mĂȘme virus de ne pas ĂȘtre malade (ou trĂšs peu de temps) đ€§
Cela n'empĂȘche pas une Ă©ventuelle allergie de participer Ă certains symptĂŽmes, et de les majorer. Si votre enfant prĂ©sente :
âĄïž des Ă©ternuements Ă rĂ©pĂ©tition
âĄïž de l'asthme
âĄïž une persistance du nez qui coule
âĄïž Ă l'inverse, une obstruction nasale durable
âĄïž des ronflements nocturnes
âĄïž de l'urticaire
âĄïž un eczĂ©ma tenace... Alors il est possible d'envisager une participation allergique et de faire un bilan.
L'Ăąge minimum Ă partir duquel les tests peuvent ĂȘtre fiables sont assez controversĂ©s :
Par contre, avant 1 an, cela risque de ne pas ĂȘtre interprĂ©table. A fortiori, avant 6 mois, ce sont les anticorps de la maman qui seraient testĂ©s.
Il faut toujours préparer la consultation d'allergologie. Pour cela, il convient de recenser le plus précisément possible les conditions d'environnement et les aliments ingérés lorsque des symptÎmes de type allergique surviennent ou s'aggravent. En attendant d'en savoir plus, vous pouvez faire la chasse aux sources d'acariens chez vous. En effet, c'est l'une des allergies les plus fréquentes. Pour ce faire, il est préférable d'éviter les tapis, moquettes, papiers peints...
à défaut, il est recommandé :
âĄïž de les traiter 2 fois par an avec un produit anti-acariens
âĄïž d'aĂ©rer tous les jours et passer souvent l'aspirateur
âĄïž de passer les peluches au lavage rĂ©guliĂšrement
Sachez qu'il est possible, dans des cas difficiles, d'avoir une expertise par un conseiller en environnement domestique : c'est une spécialité qui se développe.
Il n'y a pas que les allergies pour entretenir un état inflammatoire persistant de nos muqueuse ! Les diverses pollutions de l'air respiré ont une grande part de responsabilité, et ceci en permanence. La pollution dans notre habitat n'est pas seulement la pollution extérieure : il existe beaucoup de polluants domestique. Parmi eux, on compte :
âĄïž les solvants dans les produits mĂ©nagers
âĄïž les gaz propulseurs : bombes de dĂ©sodorisant, produits de nettoyage, insecticides
âĄïž le tabagisme passif !
đ Fumer au balcon ou devant la fenĂȘtre n'est pas suffisant pour protĂ©ger un jeune enfant. Son arbre respiratoire est en plein dĂ©veloppement et se dĂ©fend mal ! Une partie de la fumĂ©e revient Ă l'intĂ©rieur. Par ailleurs, les gaz que vous inhalez se retrouvent dans votre haleine, qui les renvoie dans votre intĂ©rieur... Ce fait a Ă©tĂ© prouvĂ© dans diverses Ă©tudes qui Ă©tudiaient le taux de cotinine dans les urines (signes d'exposition Ă la fumĂ©e de tabac). On a retrouvĂ© un taux significatif chez des enfants dont les parents affirmaient ne jamais fumer Ă l'intĂ©rieur... Quant Ă la pollution extĂ©rieure (gaz d'Ă©chappements, fumĂ©es d'usines...), elle est mieux connue. Ne vous inquiĂ©tez pas : les infections respiratoires et rhinites d'origine virale sont inĂ©vitables pour les jeunes enfants. Progressivement, ils doivent s'immuniser. Les symptĂŽmes peuvent seulement ĂȘtre majorĂ©s ou pĂ©rennisĂ©s par divers facteurs irritants dans l'air environnant (surtout par le tabagisme passif qui aggrave l'asthme) et par des allergies Ă©ventuelles.
La recherche d'un "reflux" ou "reflux gastro-oesophagien" (RGO) fait classiquement partie du bilan chez un enfant prĂ©sentant des infections ORL ou broncho-pulmonaires Ă rĂ©pĂ©tition. Le RGO se dĂ©finit par le passage de liquide en provenance de l'estomac dans lâĆsophage (avec ou sans rĂ©gurgitation ou vomissement).Le RGO est trĂšs frĂ©quent chez le nourrisson (40 % des nourrissons de 3-4 mois). Chez l'adulte, il atteint la mĂȘme proportion d'enfants (1 an et plus) que d'adultes : environ 6-8 %. Cela s'explique par l'immaturitĂ© du systĂšme "anti-reflux" chez le nourrisson, par sa position quasiment toujours allongĂ©e et par son alimentation exclusivement liquide
đ„Ł Le RGO est responsable de symptĂŽmes assez spĂ©cifiques chez le nourrisson (en plus des rĂ©gurgitations), comme des malaises aprĂšs les repas ou des apnĂ©es. En revanche, chez l'enfant plus ĂągĂ©, les symptĂŽmes rejoignent ceux de l'adulte : notamment le pyrosis (sensation de brĂ»lure derriĂšre le sternum) qui est frĂ©quemment dĂ©crit par les enfants. Une dysphagie (sensation de gĂšne Ă la dĂ©glutition) est parfois rapportĂ©e. En dehors de ces symptĂŽmes classiques, des manifestations telles que des affections ORL ou broncho-pulmonaires rĂ©cidivantes peuvent ĂȘtre expliquĂ©es par un RGO.
Certaines Ă©tudes tendent effectivement Ă prouver l'intĂ©rĂȘt de l'homĂ©opathie chez les enfants prĂ©sentant des infections rĂ©pĂ©tĂ©es du fait d'une immunitĂ© dĂ©ficiente. L'homĂ©opathe interviendra Ă plusieurs niveaux. Tout d'abord, tant par l'interrogatoire que par l'examen clinique, il essayera de dĂ©terminer le mode de fonctionnement global de l'enfant đ¶
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Un traitement homĂ©opathique symptomatique sera utile pour combattre certains effets de l'infection sur le corps. Par exemple, on peut traiter la toux đŁ Ceci peut contribuer Ă la guĂ©rison, car la toux fatigue l'enfant et diminue d'autant l'Ă©nergie qui lui reste pour combattre l'infection.Il n'y a pas que l'homĂ©opathie qui puisse influencer le terrain immunitaire de l'enfant. Les oligo-Ă©lĂ©ments sont Ă©galement souvent citĂ©s comme amĂ©liorant valablement un terrain dĂ©ficient. La prise de certaines vitamines ou complĂ©ments alimentaires telles que la vitamine C, et l'huile de foie de morue restent encore d'actualitĂ©. Enfin, une bonne hygiĂšne de vie est Ă©videmment la premiĂšre mesure Ă adopter pour que l'enfant puisse guĂ©rir d'une maladie infectieuse.
Des doutes subsistent ? đ€ Parlez-en Ă un mĂ©decin par Ă©crit, tĂ©lĂ©phone ou vidĂ©o 24h/24 et 7j/7. Vous nâavez aucun frais Ă avancer, le service est pris en charge Ă 100 % par votre mutuelle ! DĂ©couvrez ici si vous bĂ©nĂ©ficiez de la tĂ©lĂ©consultation par MĂ©decinDirect.
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âAuteurs : Dr Philippe Vassart, Dr Dussauze FrĂ©dĂ©ric, Dr HĂ©lĂšne Pera, Dr Cazivassilio
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