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La douleur chronique est définie comme une douleur qui persiste ou est récurrente pendant plus de 3 mois, au-delà de la durée habituelle de guérison. Elle peut être :
Elle peut affecter n’importe quelle partie du corps : dos, articulations, muscles, tête, abdomen, viscères, etc. Parfois localisée, elle peut aussi être diffuse et évoluer par poussées.
La douleur chronique n’est pas seulement physique : elle a un retentissement important sur le sommeil, l’humeur, le travail, la vie sociale, et peut conduire à un véritable isolement.
En France, 25 à 30 % des adultes souffrent de douleur chronique, un chiffre qui atteint 50 % après 70 ans. La douleur chronique constitue également l’un des premiers motifs de consultation médicale ou d’urgence.
Dans la région Hauts-de-France par exemple, les données révèlent :
En France, le parcours de prise en charge de la douleur chronique est désormais formalisé par la Haute autorité de Santé (HAS) dans un guide publié en décembre 2024. Ce parcours respecte une gradation médicale en trois niveaux (ville — structures de douleur — centres spécialisés), avec un accompagnement pluridisciplinaire adapté aux adultes, enfants, patients vulnérables ou atteints de cancer.
Ce guide s’appuie sur des outils cliniques (grilles, formulaires, auto-questionnaires) pour faciliter l’orientation vers les Structures de Douleur Chronique (SDC) dans un délai raisonné.
Dans le langage courant, on emploie souvent « douleur » et « souffrance » comme des synonymes. Pourtant, en médecine comme en psychologie, ce sont deux réalités distinctes mais liées.
Autrement dit, on peut avoir mal sans souffrir (douleur contrôlée et comprise), mais aussi souffrir sans douleur physique (dépression, stress post-traumatique, etc.).
Dans les douleurs chroniques, les deux dimensions sont souvent imbriquées : la douleur physique entretient la souffrance psychique, et inversement. C’est pourquoi la prise en charge doit être générale et ne pas se limiter à un traitement symptomatique.
En effet, souffrir d’une douleur chronique, c’est bien plus que « juste » avoir mal. Avec le temps, le cerveau se sensibilise à la douleur. Il peut continuer à envoyer un signal douloureux, même si la lésion initiale a disparu. On parle d’hyperalgésie (hypersensibilité à la douleur) ou d’allodynie (douleur provoquée par un stimulus non douloureux).
La prise en charge doit donc aller au-delà de la zone douloureuse : il faut considérer l’impact émotionnel, psychologique et social de la douleur.
Il n’existe pas une seule solution miracle, mais une combinaison d’approches. L’objectif n’est pas toujours d’éradiquer totalement la douleur, mais de :
Bon à savoir : L’automédication prolongée peut aggraver la situation. Un suivi médical est indispensable.
L’activité physique adaptée (APA) s’impose comme une composante importante de la prise en charge, particulièrement dans des pathologies comme l’endométriose. Le programme Crescendo, en cours auprès de femmes concernées, montre des effets immédiats sur la réduction de la douleur et une amélioration de la qualité de vie. D’autres méthodes sont susceptibles d’apporter des bénéfices durables :
Certaines structures spécialisées dans la douleur (centres anti-douleur) proposent des protocoles coordonnés qui réunissent médecins, kinésithérapeutes, psychologues et, parfois, assistantes sociales. Ils assurent une prise en charge globale de la personne.
Certains spécialistes, notamment des neurochirurgiens, explorent une « révolution électrique » dans la prise en charge de la douleur chronique, à travers des techniques de neuromodulation comme le TENS, la stimulation magnétique transcrânienne (rTMS) ou la stimulation médullaire.
Ces approches, qui peuvent réduire la douleur de 30 à 50 % chez certains patients, offrent l’avantage de limiter les effets indésirables liés aux traitements médicamenteux classiques, dont les grandes classes n’ont guère évolué depuis 30 ans. Cependant, elles restent encore peu diffusées et rarement prises en charge par l’Assurance maladie.
Vous devriez consulter si :
Parlez-en à votre médecin traitant, qui pourra vous orienter vers un centre anti-douleur, un rhumatologue, un neurologue, ou un psychologue spécialisé dans la douleur.
La douleur chronique n’est pas dans la tête, mais elle touche aussi le mental. On ne doit jamais minimiser ce que vivent les patients. Le vrai progrès, ces dernières années, c’est qu’on ne cherche plus à « faire taire » la douleur à tout prix avec des médicaments. On cherche à comprendre ce qui l’entretient, à redonner une place au corps, à l’activité, au lien social. Beaucoup de patients, même sans guérison totale, disent qu’ils vivent mieux en se sentant entendus et accompagnés. Il ne faut pas rester seul face à la douleur.
SOURCES :

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