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Comment bien décalotter mon enfant pour éviter un phimosis ?

Comment bien décalotter mon enfant pour éviter un phimosis ?

Mis à jour le 
16
.
04
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2020
Article relu par la Direction Médicale de MédecinDirect
En dehors des pratiques religieuses qui réalisent une circoncision très précoce des petits garçons, tous les parents ont remarqué que leur petit garçon avait le bout du sexe caché et que l’on voyait peu le gland. Le « phimosis », c'est quand le prépuce (la petite peau qui recouvre le gland) est trop serrée, et que le sexe de l'enfant ne peut pas être "décalotté" sans douleur. Chez les enfants de moins de 2 ans, le phimosis est quasiment normal puisqu'à la naissance, le prépuce est attaché au gland. À noter que par la suite, le prépuce ne peut être rétracté sans faire mal :chez 80 % des nourrissons de 6 moischez 50 % des enfants de 1 anchez 20 % des enfants de 2 ans

Est-ce grave ? Cela peut-il s'améliorer ?⚕️

Dans la majorité des cas, la situation s’améliore après 2 ans. Le prépuce se libère progressivement du gland pour lui permettre de glisser et d’apparaître sans douleur. La notion d’hygiène est évidemment très importante, puisque c’est au niveau de la toilette des enfants que l’on réalise très doucement le décalottage du gland et le nettoyage des adhérences résiduelles. Le phimosis en lui-même n’est pas grave et est relativement fréquent. Progressivement, la situation s’améliore avec l’hygiène et la toilette de l’enfant qui grandit. Si vous pouvez décalotter sans aucune résistance et sans douleur votre petit garçon jusqu'au bout (c'est-à-dire jusqu'à derrière « la couronne du gland » - la partie élargie du gland), c'est parfait. Cependant, le pénis de l’enfant grandit en même temps que lui, et parfois le phimosis peut apparaître après. On dit alors qu’il est « acquis ».

Tous les jours, une toilette de l’enfant doit être réalisée, en décalottant sans douleur le gland de l’enfant. Il est évident qu’à partir d’un certain âge, il est mieux (et d’ailleurs l’enfant le signalera) qu’il réalise lui-même ce geste qui fait partie intégrale de la découverte par l’enfant de son corps. Si vous ne pouvez pas décalotter votre petit garçon jusqu'au bout, il faut le laver quotidiennement sans jamais forcer, c'est à dire arrêter à la moindre résistance. Malheureusement, la résistance au décalottage peut être très rapide et quasi immédiate dès le plus jeune âge et sans aucune ouverture possible. Il est très important de ne jamais forcer car si le prépuce passe derrière la base du gland, il peut y rester bloquer.

C'est « le paraphimosis », une complication du phimosis. Elle nécessite souvent une consultation spécialisée, et même parfois une opération chirurgicale en urgence... Il y a donc un intérêt évident à parler à votre médecin traitant ou à votre pédiatre de votre inquiétude. Parfois, il vous demandera d’aller voir un médecin spécialiste pour être sur qu’il ne faille pas réaliser une opération. Mais en général (sauf infections à répétition) on n'intervient jamais avant l'acquisition de la propreté (le prépuce protège le gland des matières fécales) et pas avant 3-4 ans pour les formes sévères, voire 12-13 ans pour les moins sévères. Évidemment, en cas de « paraphimosis », si le prépuce reste coincé sous le gland et que l’enfant souffre beaucoup, il faut consulter rapidement - y compris aux urgences - pour une prise en charge rapide.

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Forcer, est-ce la solution ?

Forcer n'a aucune utilité. La littérature médicale est relativement homogène à ce sujet. Non seulement vous allez faire mal à l’enfant et le faire pleurer, mais vous pouvez même créer un traumatisme psychologique en relation avec sa zone génitale. Or, nous l’avons vu, la connaissance de son corps est très importante pour le développement harmonieux de l’enfant, y compris dans la confiance en soi de l’adulte jeune.

Quels sont les traitements en cas de complication ?

Pour les formes les peu sévères, les médecins ou les pédiatres peuvent proposer une crème à la cortisone, ce qui va permettre d'ouvrir progressivement le prépuce. Si le pénis se décalotte bien après application de cette crème, cela n’empêche évidemment pas de continuer à réaliser une toilette quotidienne efficace de l’enfant, pour éviter la reconstitution des adhérences et la récidive du phimosis qui peut se compliquer d’infections. Pour les formes plus sévères, malheureusement, un recours à la chirurgie est souvent à envisager. Dans la littérature médicale, nous pouvons retenir essentiellement deux techniques :

  • la circoncision
  • la plastie dorsale du prépuce ou « plastie préputiale »

1 - La circoncision

C’est une technique très connue en raison de sa pratique dans certaines religions. Elle consiste à retirer l'ensemble du prépuce, ce qui laisse le gland en permanence à nu. Elle présente deux avantages :

  • il n'y a aucun risque de récidive
  • un pénis circoncis est souvent plus hygiénique car aucune impureté ne peut se glisser (et macérer) entre le prépuce et le gland. La toilette quotidienne est plus aisée.

Elle a aussi des inconvénients qu’il faut signaler, car elle peut diminuer certaines fonctions du prépuce :

  • le prépuce protège le gland des frottements externes et du dessèchement
  • le prépuce possède un réseau de terminaisons nerveuses spécialisées dans la sensation du toucher et donc du plaisir
  • lorsque se produit une érection, le prépuce déplié fournit une réserve de peau qui compense l’allongement du sexe masculin tout en lui permettant de conserver un manchon mobile qui facilite les mouvements de va-et-vient liés à l’activité sexuelle, ce qui limite les frottements et parfois les irritations

2️ - La plastie préputiale

C'est une petite découpe en forme de V sur le dessus du pénis (car en dessous, il y a le frein, qu'il ne faut pas couper puisqu'il retient le prépuce). Elle a un avantage :

  • elle laisse le prépuce en place et diminue le risque de la baisse de sensibilité

Mais elle a aussi des inconvénients :

  • un problème parfois esthétique qui peut être source de complexe dans l’avenir relationnel du garçon
  • la possibilité de récidives, notamment à l'adolescence, lorsque les parents ne peuvent plus contrôler la bonne hygiène de leur garçon

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En résumé...

Quelle que soit la technique, c’est au chirurgien de proposer ce qui sera le meilleur pour votre enfant et de vous apporter un conseil éclairé sur les avantages et les inconvénients des différentes techniques. Il ne faut pas hésiter à en parler à son médecin traitant pour lui faire part de ses doutes et interrogations : il vous répondra avec son expérience et ses connaissances. Très fréquent jusqu’à l’âge de deux ans, le phimosis disparaît généralement seul et nécessite surtout, depuis le plus jeune âge, une hygiène corporelle quotidienne de l’enfant. Décalotter progressivement le sexe de son enfant revient aux parents qui ne doivent pas avoir peur ou ressentir une pudeur à ce geste : il fait partie de l’hygiène corporelle de son enfant. À partir d’un certain âge, c’est l’enfant lui-même qui prendra le relais pour assurer cette toilette quotidienne, mais il faudra savoir lui expliquer comment faire.

Dans les formes simples, l’application d’une crème grasse, à base de cortisone, permet de solutionner le problème. Dans d’autres cas (soit parce que le phimosis est trop serré, soit devant des infections récidivantes) mais aussi en cas d’urgence, une intervention chirurgicale sera nécessaire. Dans ce cas, à la fois votre médecin traitant et/ou votre pédiatre vous orienterons vers les chirurgiens pour qu’ils vous proposent, après vous avoir expliqué clairement quels sont les avantages et les inconvénients, la technique chirurgicale qui semble la plus adaptée au cas de votre enfant. Toujours se rappeler qu'une toilette quotidienne bien faite de votre enfant est souvent le garant d’une amélioration et permet d’éviter le risque d’infection très désagréable et douloureux pour votre enfant !

Pour éviter certaines complications comme le phimosis, vous pouvez solliciter une téléconsultation sur la plateforme MédecinDirect. Ce service de téléconsultation médicale, accessible 24/7 et n'importe où dans le monde est peut-être pris en charge par votre mutuelle ou votre entreprise... Comme c'est le cas pour des millions de français. Testez votre éligibilité au service !

Auteur : Dr Birman Laurent-David

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