Comment l’alimentation peut-elle protéger des radiations ?

Une personne vêtue d'un t-shirt blanc et dont on ne voit pas le visage tient un bocal plein de fraises.
Les radiations ionisantes – qu’elles proviennent du soleil, des examens médicaux (scanner, IRM), des UV ou d’éventuelles expositions accidentelles – provoquent des dommages cellulaires via les radicaux libres. L’alimentation, riche en nutriments antioxydants et radioprotecteurs, peut contribuer à renforcer nos défenses internes et à limiter les effets nocifs sur l’ADN, les cellules et les tissus. Cet article explore les aliments et molécules protecteurs, leur mécanisme d’action, ainsi que la manière de les incorporer dans un quotidien sain et durable.

Comment l’alimentation protège-t-elle des radiations ?

Principalement par trois principes de base :

  • L’absorption sélective : si le corps est déjà saturé en minéraux utiles, il absorbera beaucoup moins les minéraux radioactifs.  
  • La chélation : certains aliments attirent les éléments radioactifs, les éliminent des tissus et les évacuent de l’organisme par les intestins.  
  • Le maintien d’un bon niveau d’anti-oxydants et enzymes dans le corps, dont l’action compensera celle des radicaux libres libérés par l’exposition à la radioactivité. Ces éléments contribuent à renforcer le système immunitaire.
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Pourquoi avons-nous besoin de protection alimentaire face aux radiations ?

Les rayonnements ionisants génèrent des espèces réactives de l’oxygène (ROS), responsables de cassures d’ADN, de stress oxydatif et de mutations cellulaires. Les antioxydants ingérés via l’alimentation neutralisent ces ROS, réduisant de ce fait les dommages et facilitant la réparation cellulaire :

  • Vitamine C : piège les radicaux libres et limite les ruptures double brin de l’ADN.
  • Vitamine E : protège les membranes cellulaires, réduit la peroxydation lipidique et limite les dommages à l’intestin.
  • Sélénium, vitamine A, D : renforcent le statut antioxydant général.

Certaines recherches publiées dans l'International journal of radiation biology en 1980 suggèrent qu’un PH neutre à légèrement alcalin favorise la résistance aux radiations. Cela évite en effet au corps de puiser dans ses réserves de minéraux utiles (calcium, magnésium) pour avoir à maintenir son PH (qui souvent est trop acide). Il est conseillé :

  • d’éliminer surtout le sucre ;
  • de diminuer sa consommation de viande et charcuterie ;
  • de prendre par exemple du bicarbonate de soude pour accélérer le retour de l’équilibre acido-basique.
Boostez votre défense contre les radiations avec une alimentation adaptée.
Découvrez comment !

Où trouver les aliments antioxydants ?

  • Le pollen (frais ou congelé surtout) qui renforce aussi particulièrement le système immunitaire.  
  • La betterave, qui a également une action hématopoïétique.
  • La levure (surtout pour sa vitamine B12, protège contre les radiations).
  • L'ail, le ginseng, l'oignon, le gingembre.  
  • Les aliments contenant de la chlorophylle comportent aussi beaucoup d'antioxydants ; salades et verdures crues, spiruline, chlorella, l’herbe de blé, les jeunes pousses, l’algue bleu vert klamath.  
  • Les fruits rouges, surtout ; baie de grue, myrtilles, grenade, (mais aussi la pomme, le raisin  le pamplemousse).  
  • La cystéine, l'acid lipoic et le glutathion en compléments alimentaires aident à détoxiquer le corps.  

Quelques plantes pouvant être ajoutées à l'alimentation ou prises sous formes de compléments alimentaires : le giseng sibérien (eleutherocoque) et le ginseng panax, l’astragale, l’echinacea, le créosotier, le gingkobiloba et l'aloe vera sont radioprotecteurs, ainsi que le produit ayurvédique Chyawanprash. Comme boisson, le thé vert ou noir et le kombucha. Cette liste est non exhaustive.

Une alimentation riche en ces éléments ou le fait d’utiliser des complexes de multi-minéraux et d'oligoéléments permet de couvrir un maximum de besoins et donc, d'avoir une meilleure radioprotection.

Aliments et nutriments radioprotecteurs

Flavonoïdes : quercétine, anthocyanines, resvératrol

  • Quercétine (pommes, oignons, thé) : limite la fibrose, protège les cellules nerveuses et les organes après irradiation.
  • Anthocyanines (baies, raisins noirs) : préviennent la pneumonite, l’apoptose des cellules sanguines après rayons.
  • Resvératrol (raisin, myrtille, vin rouge) : réduit les aberrations chromosomiques dues aux rayons.

Caroténoïdes : lycopène, bêta-carotène, astaxanthine

  • Lycopène (tomate, pastèque) : antioxydant puissant contre la radiation.
  • Bêta-carotène (carotte, patate douce) : précurseur de la vitamine A, neutralise les radicaux.
  • Astaxanthine (algues, crevettes) : radioprotection prouvée via activation Nrf2.

Épices et extraits : curcuma, ail, origan, cannelle

  • Curcumine (curcuma) : diminue les dommages à l’ADN lors de l’exposition aux rayons.
  • Carvacrol (huile d’origan) : protège les lymphocytes, réduit la peroxydation lipidique.
  • Acide cinnamique (cannelle) : réduit les dommages par rayonnement X.

Vitamines

  • Vitamine C, E, A, D : toutes démontrent un effet protecteur, surtout en combinaison.

Aliments riches en fibres, probiotiques, minéraux

  • Grains entiers, miso, algues, betteraves, pollen : aident à capter les radionucléides, à maintenir la flore et à limiter leur absorption.

Comment intégrer ces aliments au quotidien ?

Le tableau ci-dessous récapitule la façon d’intégrer certains de ces aliments au quotidien :


Groupes Aliments suggérés Conseil
Fruits/baies

Myrtilles, grenades, fraises, cerises

1 poignée/jour dans yaourt ou salade 
Légumes Tomates (crues/cuites), carottes, patates douces, épinards 2 portions/jour, variées en couleur 
Algues & papilles fermentées Miso, miso soupe, kombu 3–4 fois/semaine, ajouter en fin de cuisson 
Épices actives Curcuma, origan, cannelle, ail Cuillère/jour dans sauces, infusions 
Grains entiers Avoine, quinoa, graines entières 1–2 portions/jour 
Thé vert/noir  2–3 tasses/jour  Boire non sucré 
Noix/graines  Amandes, noix, graines de tournesol  Snack quotidien
Compléments (optionnels)  Vitamine C/E, sélénium, spiruline, chlorella  Si carences ou exposition élevée, sous avis médical 

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Sous quelle forme peut-on absorber de l’iode ?

  • La consommation d’algues : kelp, dulse, wakamé, kombu, spiruline
  • Les autres aliments riches en iode sont la bette, les feuilles de navet, l'ail des ours et l'oignon, le cresson, les courges, les feuilles de moutarde, l'épinard, l'asperge, le chou frisé, les agrumes, la pastèque et l'ananas.
  • Le sel de mer iodé.
  • Les fruits de mer coquillages et huitres.
  • La teinture d’iode ou de fucus vesiculosis à consommer aux 2 repas principaux ou à utiliser sur la peau voir en bain de pied (quelques secondes à une minute par jour).
  • La bétadine uniquement à appliquer sur la peau.

Bon à savoir : Trop d'iode, même sous forme alimentaire, peut provoquer une stimulation excessive de la thyroïde chez certaines personnes. Il faut s’assurer au préalable auprès de son médecin qu’il n’y a pas de contre-indication et évaluer les doses nécessaires à absorber. Pour indication : manger 3 à 5 g d'algues dulse très séchées, non rincées apporterait 100 à 150 microgramme d'iodure, soit à peu près les apports journaliers recommandés.

Par quoi commencer ?

L'idéal serait de voir son médecin afin de préciser pour chacun les indications, contre-indications et les besoins en iode et minéraux. Il est également important de noter que :

  • L’alimentation ne remplace jamais les mesures de protection (écran, distances, abris).
  • Les études restent en grande partie précliniques ; la nutrition doit rester complémentaire, pas substitutive.
  • Passez un bilan sanguin avant toute supplémentation intensive, notamment en vitamines liposolubles.
  • Trop de carotène ? Cela peut masquer une carence en fer. Trop d’algues ? Il existe un risque d’excès d’iode, ce qui est contre-indiqué en hypothyroïdie.‍

L'avis des experts de MédecinDirect

La question de la protection contre les radiations par l’alimentation est à la fois complexe et passionnante. Il ne s'agit évidemment pas de croire qu’un aliment seul pourrait neutraliser des radiations ionisantes fortes comme celles d’une explosion nucléaire. En revanche, de nombreuses recherches montrent que certains nutriments et modes alimentaires peuvent renforcer les mécanismes naturels de défense de l’organisme, notamment contre les effets oxydatifs induits par les rayonnements.

Par exemple, les antioxydants présents dans les fruits rouges, le thé vert, les légumes crucifères (comme le brocoli) ou encore le curcuma peuvent contribuer à limiter les dommages cellulaires causés par les radicaux libres, qui sont produits en excès lors d'une exposition aux radiations. Le sélénium, la vitamine E, la vitamine C ou encore les oméga-3 participent également à la protection des membranes cellulaires et de l’ADN.

Un autre exemple bien connu est celui de l’iode stable (iode non radioactif), utilisé pour saturer la thyroïde en cas d'accident nucléaire afin d’éviter que l’iode radioactif ne s’y fixe. Mais cette mesure ne se substitue pas à une alimentation équilibrée, elle en est complémentaire.

En pratique, adopter une alimentation riche en végétaux, en nutriments essentiels, pauvre en produits transformés et en sucres rapides reste un levier utile pour renforcer les capacités de détoxification du foie, protéger les tissus et maintenir un bon fonctionnement du système immunitaire.

L'alimentation ne remplace pas les mesures de protection physique contre les rayonnements, mais elle peut jouer un rôle préventif important dans le contexte d'une exposition chronique ou modérée.

Sources :
  • Association CRIIRAD : le lien
EN BREF
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