À quel âge commencer les mammographies ?

A quel âge doit-on faire sa première mammographie ?

                         

Selon les croyances populaires et les idées reçues, les mammographies sont nécessaires chez la femme à partir de 50 ans et ce, jusqu'à 74 ans en France. Cette notion un peu trop rigide, peut porter préjudice car ces tranches d'âges correspondent aux recommandations Françaises entrant dans le cadre du dépistage gratuit du cancer du sein, chaque mammographie étant espacée de deux ans quand elles sont pratiquées dans ce cadre.

Il faut préciser que le cancer du sein est l'un des cancers le plus commun chez la femme : 1 femme sur 9 en France.  Plus il est dépisté à un stade précoce, plus il permet de sauver des vies, et de bénéficier de traitements moins lourds.  

En réalité, le dépistage du cancer du sein n’est pas cloisonné au dépistage “organisé” (celui dont parle Octobre Rose). Le dépistage organisé ne s’adresse pas à une personne en particulier, mais à une population.

En matière de dépistage de cancer du sein, la population à dépister présente les caractéristiques suivantes :

  • femmes entre 50 et 74 ans
  • n’ayant pas d’antécédent familial de cancer du sein
  • n’ayant pas eu personnellement de cancer du sein avant cet âge
  • n’ayant aucun trouble, donc pas de lésion palpable

Dans les autres situations, il n'y a pas d'âge particulier pour effectuer une première mammographie, et la médecine s'adapte à chaque patient de manière individuelle. Ceci implique que plusieurs choses.

Pour certaines, l'âge de la première mammographie peut être plus précoce , parfois même 18 ans et ce pour de multiples raisons :

  • découverte d'un nodule : il s’agit d’une boule dans le sein ou une sensation de boule (souvent une tumeur bénigne chez la femme jeune, mais aussi lors de la découverte tardive après 75 ans d'un nodule solide, par définition suspect après un certain âge afin de définir une attitude allant d'un suivi rapproché à une ponction ou biopsie)
  • avant un traitement hormonal (en particulier avant une stimulation ovarienne en vue d'une grossesse)
  • en cas d’écoulement au niveau du mamelon (dans la grande majorité anodin et correspondant à l'évacuation d'un kyste mais néanmoins à préciser), ou de toutes autres lésions du mamelon telle qu’un eczéma du mamelon
  • devant la découverte de ganglions sous les bras (dans la grande majorité des cas sans gravité, le plus souvent liée à une épilation ou rasage)
  • systématiquement dans le bilan avant chirurgie mammaire pour remodelage avec ou sans mise en place de  prothèse mammaire
  • enfin, et le plus important en cas de code génétique familial positif. La prédisposition dans une famille à code génétique positif est de l'ordre de 5 à 10 %. Ce qui n'est pas négligeable.

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Profitons de la démarche de dépistage pour lever certaines idées reçues sur le sein, questions souvent posées aux radiologues :

1 . La compression mammaire est toujours sensible est sans risque

2. La taille des seins n'influe en aucune manière le risque de cancer

3. On dit que les femmes jeunes ont souvent des seins denses et, de ce fait, les mammographies peuvent être remplacées par une échographie ou une IRM. Cela est inexact car les moyens de lectures sophistiqués permettent (y compris sur les seins denses) de dépister de très petites lésions comme des micro calcifications qui ne seront pas visibles en échographie. Quant à l'IRM, elle s'adresse essentiellement aux femmes ayant eu plusieurs chirurgies mammaires et à remaniement internes difficiles à analyser. Elle est rarement réalisée avec une mammographie complémentaire.

4. L’irradiation lors d’une mammographie. La dose reçue lors d'une mammographie comporte au moins 4 clichés : elle est sensiblement équivalente à celle reçue lors de la réalisation d'un panoramique dentaire. Par comparaison, une simple radiographie de la colonne vertébrale lombaire est 4 fois plus irradiante, un scanner classique 15 fois plus.

Quoi qu'il en soit le risque de cancer provoqué par une mammographie n'a jamais été démontré. Pour les médecins, sans conteste, les bienfaits de la mammographie et de la détection précoce du cancer du sein surpassent le risque que peut entraîner cette exposition.

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En conclusion une mammographie est loin d'être inutile :

  • Que ce soit dans le cadre du dépistage organisé où il faut alors se rendre dans un centre spécialisé dans le dépistage des tumeurs du sein
  • Ou dans toute autre situation où il indiqué de faire un bilan et de lever toute autre angoisse, précisant qu'une tumeur palpée ou décelée radiologiquement peut être maligne mais aussi et fort heureusement plus fréquemment bénigne.


Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS).

American Cancer Society, ACS

* Miller AB, To T, Baines CJ, Wall C. Canadian National Breast Screening Study-2: 13-year results of a randomized trial in women aged 50-59 years. J Natl Cancer Inst 2000 Sep 20;92(18):1490-9.

RSNA (Radiological Society of North America),2017

Révision médicale : Dr Jesus Cardenas, Directeur médical de Doctissimo, 23 octobre 2015

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