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Allergie saisonnière : pourquoi moi ? Comment s'en débarrasser ?

Allergie saisonnière : pourquoi moi ? Comment s'en débarrasser ?

Mis à jour le 
19
.
03
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2019
Article relu par la Direction Médicale de MédecinDirect

Nez qui coule, yeux qui grattent, quintes de toux, éternuements ? L’épidémie grippale hivernale est belle et bien terminée et vous voilà à nouveau pris par ces symptômes désagréables. Le printemps et les beaux jours qui pointent le bout de leur nez, c’est aussi la saison des allergies qui recommence… On estime à environ 20-25% la proportion de personnes touchées par l'allergie saisonnière en France. Ce chiffre a doublé en 15 ans et continue d’augmenter, notamment à cause des changements climatiques et d’une exposition croissante aux polluants atmosphériques. Sauf exception, cette maladie n’est absolument pas grave et il existe des solutions pour diminuer ces symptômes particulièrement désagréables.

Quels sont les symptômes évocateurs d’une allergie saisonnière ?

L'allergie saisonnière peut se manifester par de multiples symptômes. Les plus fréquents sont :

  • le nez qui coule ou au contraire, la sensation de nez bouché (rhinite),
  • des quintes de toux,
  • les yeux qui pleurent,
  • des picotements du palais, de la gorge et/ou des yeux,
  • des éternuements répétés.

Dans de plus rares cas, on peut noter des manifestations cutanées comme de l’eczéma, de l’urticaire (démangeaisons) ou encore un œdème (paupières, lèvres…).Les symptômes potentiellement graves tels qu’un œdème de Quincke ou une réaction anaphylactique sont rarissimes dans ce cadre. Toutefois, chez les patients asthmatiques, l'allergie saisonnière peut déclencher une crise d’asthme, et il convient alors de traiter rapidement.

L'allergie saisonnière, comment ça se passe ?

L'allergie est un réaction excessive du corps humain face à un élément extérieur reconnu comme étranger par le système immunitaire. Cet élément étranger est appelé allergène. Ces allergènes sont innombrables et circulent dans l’air tout au long de l’année. Dans le cas d’une allergie saisonnière, il s’agit en fait des pollens des différents végétaux qui se détachent et sont ensuite inhalés par le nez ou la bouche. C’est alors que leur contact avec les muqueuses déclenche la réaction allergique.La période de pollinisation varie en fonction des végétaux et des régions. Ceci explique pourquoi les symptômes peuvent être ressentis plus ou moins tôt par tel ou tel individu.

Pourquoi moi ?

Pour déclencher une allergie, deux éléments sont nécessaires :

  • l’exposition à un allergène,
  • une prédisposition génétique à l’allergie, appelée atopie. Cette atopie est en fait une production excessive de cellules immunitaires impliquées dans le déclenchement de l'allergie.

L’activité de ces cellules déclencheuses est modifiée tout au long de la vie, en raison notamment de notre exposition aux allergènes ou à d’autres facteurs environnementaux. On ne naît donc pas allergique, mais on le devient… plus ou moins tard.

L'allergie saisonnière : c’est grave docteur ?

Les personnes allergiques le savent mieux que quiconque : les symptômes de l'allergie saisonnière sont très inconfortables voire même parfois, en fonction de l’intensité, invalidants (insomnie, fatigue…). Toutefois, dans l’immense majorité des cas, une consultation médicale n’est pas indispensable en soi. Il s’agit d’une affection banale et votre corps finira par se débarrasser lui-même de ces envahisseurs allergènes.Malgré tout, le recours à un médecin est très fréquent afin de bénéficier de traitements visant à diminuer ces manifestations gênantes. Les médicaments disponibles sont :

  • des anti-allergiques généraux : les anti-histaminiques (cetirizine, desloratadine, ebastine, loratadine…). Ils diminuent l’action des cellules déclencheuses de l'allergie et agissent sur l’ensemble des symptômes allergiques.
  • des anti-allergiques « locaux » : ces produits sont à base d’anti-histaminiques ou de corticoïdes (tixocortol, budésonide, beclométasone…). Ils ont une action plus ciblée sur chaque symptôme et sont administrés par voie intra-nasale (sprays) ou intra-oculaire (collyres) par exemple.
  • dans les cas les plus sévères ou en cas de crise d’asthme, on peut avoir recours à un traitement corticoïde en comprimé ou en injection.

En cas de survenue des symptômes suivants, il convient de contacter le SAMU de votre département en composant le 15 :

  • éruption généralisée de boutons ou de plaques,
  • gêne respiratoire importante,
  • sensation de malaise ou de fatigue intense,
  • gonflement au niveau de la face ou du cou.

Si vous êtes asthmatique, il est préférable d’anticiper la saison allergique et de consulter votre médecin dès la fin de l’hiver afin de bénéficier d’un traitement tout au long de la période critique et d’éviter ainsi la survenue de crises.Par ailleurs, en dehors des périodes de crises symptomatiques, il est possible de consulter un spécialiste en allergologie afin de réaliser un bilan et d’envisager un traitement sur le long terme. Celui-ci pourra en effet, par la réalisation de tests sanguins et cutanés, savoir quel(s) allergène(s) est/sont responsable(s) de vos maux. Il pourra alors, dans certains cas, vous proposer une désensibilisation, soit par petites injections régulières, soit par la prise de médicaments qui vous « guérira » de vos allergies.

Des médicaments, oui… mais pas seulement !

L'allergie saisonnière n'est pas une fatalité. Outre les médicaments de la crise et les possibilités préventives par la désensibilisation, il existe des mesures simples permettant de limiter l’apparition des symptômes :

  • porter des lunettes de soleil dès les premières pollinisations afin de limiter le contact des allergènes avec les yeux.
  • bien se rincer sous la douche (corps et cheveux) après être allé en extérieur (les allergènes collent à la peau) et avant d’aller se coucher.
  • éviter de sortir par temps venteux et privilégier les périodes après la pluie (diminution des allergènes dans l’air ambiant).
  • s'abstenir d’étendre le linge en extérieur, changer fréquemment de vêtement.
  • limiter la consommation de tabac (active et passive) qui aggrave les symptômes.
  • faire attention aux alertes polliniques émises par le réseau national de surveillance aérobiologique.

Pour en savoir plus…

Réseau National de Surveillance Aérobiologique et sa carte de vigilance : https://www.pollens.fr/

Fédération Atmo-France (surveillance de la qualité de l’air) : https://atmo-France.org

Association Asthme & Allergies : https://asthme-allergies.org/lassociation-aa/

Auteur : Dr Mathieu Flandin, médecin généraliste

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