Cancer ORL : symptômes, causes, traitements et prévention

Une femme dont le visage est caché se tient la gorge avec sa main droite.

Le cancer ORL (oto-rhino-laryngologique) désigne un groupe de cancers qui touchent la région de la tête et du cou, notamment la bouche, le pharynx, le larynx, le nez, les sinus ou encore les glandes salivaires. Il s’agit de tumeurs malignes souvent liées à des facteurs de risque bien identifiés, notamment le tabac et l’alcool. Chaque année, des milliers de cas sont diagnostiqués en France, en particulier chez les hommes de plus de 50 ans.

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Qu’est-ce qu’un cancer ORL ?

Les cancers ORL regroupent plusieurs localisations anatomiques, parfois appelées sphère ORL :

  • le cancer de la bouche (lèvres, langue, gencives, palais)
  • le cancer du pharynx (nasopharynx, oropharynx, hypopharynx)
  • le cancer du larynx
  • le cancer des fosses nasales et des sinus
  • le cancer des glandes salivaires

La majorité de ces cancers sont des carcinomes épidermoïdes, qui se développent à partir des cellules épithéliales de la muqueuse.

Quels sont les symptômes d’un cancer ORL ?

Les symptômes varient en fonction de la localisation de la tumeur. Certains signes doivent néanmoins alerter.

Symptômes généraux

  • Douleurs dans la région ORL

Symptômes selon la zone atteinte

Bouche

  • Plaque blanche ou rouge persistante
  • Ulcération qui ne guérit pas
  • Difficulté à mâcher ou à avaler.

Gorge / Pharynx

  • Gêne à la déglutition
  • Sensation de corps étranger.

Larynx

  • Enrouement prolongé

Nez et sinus

  • Obstruction nasale d’un seul côté
  • Épistaxis (saignement de nez)
  • Douleurs faciales.
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Quelles sont les causes et facteurs de risque du cancer ORL ?

Plusieurs facteurs de risque sont bien documentés :

  • papillomavirus humain (HPV) : certains cancers du pharynx, notamment de l’oropharynx, sont liés à une infection par le HPV, un virus transmis sexuellement.

D’autres facteurs peuvent être à l’origine de ces cancers ORL, notamment :

  • une mauvaise hygiène bucco-dentaire ;
  • des irritations chroniques (prothèses mal ajustées) ;
  • la pollution de l’air, l’exposition professionnelle (bois, solvants) ;
  • les antécédents familiaux de cancer au sen de la sphère ORL.

Comment diagnostiquer un cancer ORL ?

Le diagnostic repose sur plusieurs étapes, à savoir :

  • l’examen clinique : un ORL (oto-rhino-laryngologiste) examine les zones suspectes à l’aide d’un endoscope ou d’un miroir laryngien ;
  • la biopsie : un prélèvement de tissu est réalisé pour confirmer la nature cancéreuse de la tumeur ;
  • l’imagerie médicale : scanner ou IRM pour évaluer l’étendue locale ; PET-scan pour rechercher d’éventuelles tumeurs secondaires.
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Quels sont les traitements possibles d’un cancer ORL ?

Le traitement dépend de la localisation, du stade du cancer et de l’état de santé général du patient :

  • chirurgie : elle consiste à retirer la tumeur principale. Une reconstruction peut être nécessaire (greffe, lambeaux). Elle peut parfois entraîner des séquelles fonctionnelles (troubles de la parole, déglutition) ;
  • radiothérapie : elle est souvent utilisée seule ou en complément de la chirurgie. Elle peut provoquer des effets secondaires locaux (mucites, sécheresse buccale) ;
  • chimiothérapie : administrée en cas de tumeurs avancées ou en association avec la radiothérapie (radio-chimiothérapie).
  • thérapies ciblées et immunothérapie : de plus en plus proposées dans certains cas, notamment en cas de récidive ou de métastases.

Quel est le pronostic d’un cancer ORL ?

Le pronostic dépend fortement de la précocité du diagnostic :

  • cancer avec ganglions atteints : pronostic intermédiaire ;
  • cancer métastatique : pronostic plus réservé, mais les traitements permettent souvent de prolonger la survie et de maintenir la qualité de vie.

Peut-on prévenir les cancers ORL ?

Oui, la prévention joue un rôle important. Il est recommandé entre autres :

  • la vaccination HPV : elle est recommandée chez les adolescents des deux sexes pour prévenir certains cancers liés au virus (notamment oropharyngés) ;
  • le dépistage et le suivi : une surveillance ORL régulière est conseillée en cas de facteurs de risque (tabac, alcool, antécédents familiaux, lésions suspectes), en particulier dans la sphère ORL.

Vivre après un cancer ORL

Le parcours de soins ne s’arrête pas au traitement. Il est indispensable d’accompagner les patients dans leur réhabilitation :

  • rééducation orthophonique : pour récupérer la parole ou la déglutition ;
  • soutien psychologique : pour surmonter les séquelles visibles ou invisibles ;
  • nutrition adaptée : certains patients doivent suivre un régime spécial dans le cadre de leurs soins.
  • suivi médical régulier : pour détecter précocement toute récidive, dans un programme coordonné de soins post-thérapeutiques..

L'avis des experts de MédecinDirect

Le cancer ORL (oto-rhino-laryngologique) regroupe un ensemble de tumeurs malignes touchant la région de la tête et du cou, notamment la bouche, le pharynx, le larynx, le nez et les sinus. Ce type de cancer reste encore mal connu du grand public, alors qu’il est malheureusement de plus en plus fréquent, notamment chez les fumeurs et les personnes consommant régulièrement de l’alcool.

L’un des principaux défis est le diagnostic souvent tardif. Les symptômes initiaux (enrouement, douleurs à la gorge, gêne à la déglutition, plaie buccale qui ne cicatrise pas, etc.) sont banalisés ou attribués à des infections bénignes. Or, plus le cancer est diagnostiqué tôt, meilleures sont les chances de guérison.

Le rôle de la prévention est capital, en particulier via l’arrêt du tabac, la réduction de la consommation d’alcool et la vaccination contre le papillomavirus (HPV), qui est de plus en plus impliqué dans les cancers ORL, notamment chez les personnes jeunes.

En consultation, il est essentiel d’aborder les risques de façon bienveillante et d’inciter à consulter un ORL dès l’apparition de symptômes persistants, surtout après 40 ans ou en cas de facteurs de risque.

Enfin, les avancées thérapeutiques (chirurgie conservatrice, radiothérapie ciblée, immunothérapie, etc.) permettent aujourd’hui une prise en charge plus efficace et moins mutilante qu’auparavant. L'accompagnement psychologique est aussi fondamental, car ce type de cancer impacte fortement le quotidien (parole, alimentation, estime de soi).

Nous vous conseillons de rester à l’écoute de votre corps. Une gêne qui dure plus de trois semaines, même mineure, mérite une évaluation médicale. Un dépistage précoce peut sauver la vie.

SOURCES :
  • Institut Curie : le lien
  • Assurance maladie : le lien
  • Institut de cancérologie de l’ouest : le lien
  • Gustave Roussy : le lien
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