On m’a posé un plâtre, quels conseils me donnez-vous ?

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On m’a posé un plâtre, quels conseils me donnez-vous ?

Le but d’un plâtre est d’immobiliser une région du corps qui a subi un traumatisme, dans une position stable, confortable et fonctionnelle, jusqu’à la guérison des lésions. Comment surveiller efficacement son plâtre ? Quels signes doivent inquiéter et pousser à consulter immédiatement son médecin ?

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À quoi sert un plâtre ?

Un plâtre ne vous sera jamais appliqué à même la peau (risques de brûlures). Habituellement, on applique d’abord une ou plusieurs couches d’un élément protecteur de type cotonneux. Puis, un tissu est ajouté, afin d'éviter le contact direct avec la peau (on appelle cela un jersey). Un plâtre doit être moulé sur la zone anatomique. Il y est appliqué de manière à prévenir tout mobilité à l’intérieur du plâtre.Lorsqu'il existe un œdème important de la zone traumatisée, le médecin ne vous fera pas tout le temps un plâtre totalement fermé. Ceci évite les phénomènes de compression qui peuvent être parfois graves (Syndrome de Wolkmann). Il réalisera une attelle plâtrée ouverte (« attelle plâtrée postérieure ») au niveau de l’œdème une fenêtre dans le plâtre, parfois de grande taille, pour permettre une surveillance. Ces fenêtres plâtrées sont aussi réalisées en cas de plaies associées ou des suite de chirurgie. Cela permet la réalisation des pansements et la surveillance des cicatrices, ainsi que la prévention des risques d’infection.

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Quelques conseils pratiques

  • Ne pas oublier de retirer les bagues (qui doivent être ôtées très rapidement après le traumatisme) avant de confectionner le plâtre. Attention à l’œdème, qui peut comprimer les doigts fortement !
  • Maintenir le plâtre par une écharpe pour permettre à la zone d’être surélevée. Cela facilite le retour sanguin veineux et diminue l’œdème des doigts, surtout lorsqu'on est en position couchée ou assise.
  • Enfin, il faut se méfier des allergies pouvant exister : produits utilisés pour la désinfection des plaies (produits à base d’iode par exemple, comme la Bétadine®), matières utilisées pour le recouvrement (coton et autres tissus)...

Comment puis-je surveiller efficacement mon plâtre ?

Les services d’urgence et médecins disposent souvent de courriers tout prêts avec des conseils de surveillance. Ils vous en donneront un exemplaire pour vous permettre de surveiller votre plâtre et de consulter très rapidement en cas d’apparition de problèmes. Néanmoins, au moindre doute, il convient d'en parler à un médecin. Optez pour la téléconsulation : des médecins généralistes et spécialistes se relaient 24h/24 et 7j/7 pour vous délivrer des conseils, diagnostics et ordonnances lorsque nécessaire ! Vos téléconsulttations MédecinDirect sont peut-être prises en charge par votre complémentaire santé ou votre entreprise. Vous pouvez le découvrir ici !

Surveillance du plâtre par le médecin :

Il est conseillé de revoir son médecin dans les 24 heures qui suivent la pose. Le patient doit consulter en urgence devant l'apparition de tout symptôme. D’où l’intérêt de consulter et prévenir rapidement son médecin traitant si le plâtre a été posé dans un service d’urgence, ou en dehors des heures d’ouverture du cabinet de votre médecin. Le médecin prendra en considération :

  • douleurs d'apparitions secondaires sous plâtre
  • œdèmes des extrémités visibles (doigts et orteils par exemple)
  • cyanose (couleur bleuté) ou au contraire décoloration des extrémités.

Recommandations pour le patient :

  1. Aller chercher à la pharmacie l’ordonnance qui a été prescrite. Elle contient souvent un produit contre la douleur, mais aussi (si cela est possible en dehors d’une allergie ou d’une contre-indication personnelle) un médicament pour lutter contre le risque œdémateux, souvent un anti-inflammatoire. Parfois, un médicament pour fluidifier le sang et prévenir le risque des phlébites sera prescrit et surveillé par le médecin traitant.
  2. Toujours respecter le temps de séchage du plâtre : 24 à 48 heures pour un plâtre classique, 4 heures pour une résine (littérature médicale).
  3. Maintenir le membre immobilisé par un plâtre surélevé, surtout au cours de la première journée et de la première nuit pendant le sommeil. Si possible, pour toute la durée de l’immobilisation. Il est possible d’utiliser un oreiller pour poser le membre supérieur ou des cales sous les pieds du lit pour les jambes par exemple.
  4. Bouger les doigts et les orteils fréquemment.
  5. Eviter de marcher sur le plâtre. Des talonnettes peuvent être positionnées dans certains cas pour permettre l’appui. L’utilisation de béquilles est évidemment conseillée pour éviter l’appui au sol du membre plâtré.
  6. Ne pas introduire d’objet sous le plâtre, même si parfois l’on ressent une envie irrésistible de se gratter. Cela abîme la plâtre, et surtout la couverture de protection de la peau et cela peut casser le plâtre.
  7. Il est généralement préconisé de ne pas mouiller le plâtre. Ce dernier va progressivement se ramollir et perdre son rôle de maintien du traumatisme. On peut recommander l’utilisation de protection en plastique, si cela est possible.
  8. Il ne faut pas vernir ou recouvrir d’un enduit son plâtre, car cela modifie sa porosité et augment les risque de macération.
  9. Dans le cas ou un traitement pour fluidifier le sang (traumatisme des membres inférieurs), il faut évidemment le respecter et réaliser les prises de sang de surveillance qui ont été conseillées par les médecins.

Quelles sont les complications qui peuvent arriver ?

Pour rester simple, nous détaillerons les principaux phénomènes qui doivent amener à une consultation très rapide de votre médecin traitant (ou du médecin des urgences, si celui-ci n’est pas disponible). Cela vaut de jour comme de nuit, même si le plâtre a été posé il y a peu de temps :

  • Impossibilité d’étendre les doigts et de remuer les orteils.
  • Apparition de douleurs vives du membre plâtré, avec des sensations anormales : fourmillements, crampes, mais surtout une diminution de la sensibilité.
  • Gonflement des doigts ou des orteils, avec sensation de strictions, d’étau, de « plâtre trop serré ».
  • Pâleur, ou à l’inverse la coloration bleutée des doigts ou des orteils (penser à retirer le vernis des ongles).
  • Refroidissement des doigts et des orteils, ou au contraire, l’augmentation de la chaleur.
  • Toute douleur au niveau de la poitrine et/ou une sensation de gêne respiratoire peut être le signe d’une éventuelle phlébite, avec embolie pulmonaire, ce qui est une urgence, et doit entraîner une consultation rapide, avec systématiquement une hospitalisation pour prise en charge.

Avez-vous l’une de ces complications ?

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L’association de plusieurs de ces signes augmente logiquement le risque et doivent faire consulter au plus vite. Si le plâtre est cassé, il faut consulter son médecin, ou s’orienter vers l’hôpital pour pouvoir le refaire. Attention, les éventuelles plaies ou irritations sous le plâtre. Elles peuvent parfois entraîner de véritables « escarres », et des risques infectieux importants.Une règle importante est de se dire que tout événement anormal qui se produit alors que l’on est porteur d’un plâtre doit entraîner une consultation rapide chez un médecin pour éliminer un risque grave. Il vaut toujours mieux enlever le plâtre, quitte à le refaire, plutôt que de risquer des complications parfois graves, au niveau du membre atteint ou de tout l’organisme.

⚠️ Le "syndrôme de Wolkmann" ou "syndrome compartimental"

La compression par le plâtre d’un membre peut entraîner un syndrome grave appelé « Syndrome de Wolkmann ». C’est une affection qui s’observe à la suite d’une immobilisation plâtrée d’un bras ou d’une jambe. On l'appelle aussi « syndrome compartimental ». Elle résulte d’une compression abusive d’un groupe de muscles à cause du plâtre qui l'enserre. Elle se traduit par des signes neurologiques, plus rarement vasculaires.

Ce qui se passe

Cette pathologie est le résultat d'une destruction liée à une diminution de la vascularisation des tissus (nécrose ischémique). Cela aboutit à une perte d'élasticité de ceux-ci (sclérose), et consécutivement à une diminution de leur longueur. Cette affection concerne quelques muscles de l'avant-bras, et plus particulièrement les muscles permettant d'obtenir la flexion des doigts (longs fléchisseurs des doigts).Les mécanismes traumatisant mis en cause aux membres supérieurs, au cours de la contracture de Volkmann, seraient liés à la compression du muscle par une collection de sang (hématome) se constituant profondément. Pour certains, il s'agirait de lésion des vaisseaux. En ce qui concerne le membre inférieur, certaines équipes spécialisées en chirurgie orthopédique auraient constaté la présence de rétractions musculaires ischémiques faisant suite à des traumatismes ou à des compressions dus à un plâtre ou une résine de contention trop serrée.

Quelques conseils de marche avec des béquilles

  1. Bien régler la hauteur des cannes et ne pas hésiter à rembourrer les poignées
  2. Vérifier les antidérapants sous les cannes pour ne pas glisser et risquer un traumatisme supplémentaire
  3. En cas de botte plâtrée :
  4. Mettre les deux cannes au même niveau en avant (distance d’un pas)
  5. Faire un mouvement de balancier avec la jambe plâtrée, genou plié, comme pour faire un pas, mais sans poser la jambe, sauter sur la bonne jambe avec un bon appui sur la canne.
  6. En cas de plâtre sur toute la longueur de la jambe : Laissez la jambe plâtrée verticale et faire un mouvement de balancier avec le corps

Remarque : Si un médicament pour fluidifier votre sang vous a été prescrit, signalez immédiatement à votre médecin tout saignement ou hématomes (« bleus »), pour réajuster le traitement ou contrôler par une prise de sang son efficacité.Votre plâtre vous fait mal ? Vous constatez l'apparition d'oedèmes ? Parlez-en sans attendre à l'un de nos médecins, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.Références

  • « Prise en charge et traitement des urgences », Société Francophone des Urgences Médicales, Protocole N°III.E.1, Bernard Bedock, Édition Arnette.
  • « Surveillance d’un plâtre, Encyclopédie Médicale, Medix cours de médecine, 2003/2010.

Auteur : Dr Birman Laurent-David

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