Le syndrome Hémolyse Urémie

Le syndrome Hémolyse Urémie

femme mal au ventre

Touchant plusieurs pays d’Europe, une bactérie, probablement transmise par des aliments dont l'origine reste à déterminer, est à l’origine d’une entérite hémorragique grave. En Allemagne, où l’épidémie est la plus sévère, on dénombre plusieurs centaines de cas dont quinze mortels en cette fin du mois de mai.Les médecins de l’Hexagone ont été sensibilisés au risque d’une maladie grave appelée le SHU ou Syndrome Hémolyse Urémie devant toute diarrhée sanglante. Cette affection touche d’ordinaire préférentiellement les enfants. Cette épidémie apparemment non liée à l’âge est exceptionnelle.

Quelques explications sur le mécanisme de survenue de l’affection :

La gravité est liée avant tout à l’atteinte rénale. Au départ, le plus souvent, une banale gastroentérite. Mais une gastroentérite due à une bactérie particulière : l’Escherichia Coli O157:H7, capable de sécréter une toxine appelée shigatoxine. 10% des porteurs de cette bactérie peuvent développer un S.H.U. qui regroupe 70 à 100 cas annuellement en France.

Cette toxine attaque :

  1. Les globules rouges qui éclatent dans le torrent circulatoire. De ce mécanisme nommé hémolyse, il résulte une anémie hémolytique.
  2. Les plaquettes du sang, précurseurs de la coagulation, entraînant la formation de caillots dans les vaisseaux, et la tendance aux saignements par raréfaction des plaquette consommées.
  3. Les cellules qui tapissent les vaisseaux sanguins, et en particulier les vaisseaux situés dans les reins, entraînant une insuffisance de fonctionnement des reins
  4. Les cellules rénales elle-même, aggravant cette atteinte rénale.
  5. Exceptionnellement, les cellules nerveuses.

La toxine est donc principalement responsable d’une anémie hémolytique et d’une poussée d’urée suite à l’insuffisance rénale. D’où les termes du syndrome : « hémolyse » en référence à le destruction des globules rouges, et « urémie » en référence à la monté d’urée dans le sang suite à l’atteinte rénale.La gravité de cette affection est en général liée à la gravité de l’atteinte rénale qui entraîne : accumulation de l’urée, de déchets en général et de liquides dans le corps, développement d’une hypertension artérielle, perturbations électrolytiques.

Les symptômes :

Au début :

  • Gastroentérite avec diarrhée parfois sanglante

Au bout de quelques jours :

  • Du sang dans l’urine
  • Du sang dans les selles
  • Des bleus qui ne sont pas causés par des blessures
  • Moins d’urine
  • Des bouffissures autour des yeux et des chevilles
  • Une pâleur
  • De la somnolence
  • De l’irritabilité
  • Des maux de tête
  • Très rarement, des crises d’épilepsie, liées à des atteintes neurologiques très rares

Les conséquences :

En règle générale, évolution favorable en 1 à 2 semaines, moyennant un traitement hospitalier (suivi tensionnel, dialyse transitoire…), sans récidive et avec pronostic rénal favorable.

Les moyens de s’en prémunir :

Le réservoir de cette bactérie se situe dans les intestins des bovins. Mais lorsque la bactérie se infecte l’intestin de l’homme ou de tout mammifère, celui-ci peut également devenir contaminant pendant sa période d’infection.

Les modes de contaminations sont donc principalement :

  • La viande de bovins crue ou peu cuite (suite à un abattage dans des conditions d’hygiène défectueuses)
  • Le lait cru et ses produits dérivés (suite à une traite dans des conditions d’hygiène défectueuses)
  • Le contact direct avec des animaux contaminés.
  • La transmission interhumaine, oro-fécale, suite à une hygiène défectueuse.

Pour s’en prémunir, il est notamment conseillé de :

  • Cuire à point la viande, surtout hachées
  • Respecter la chaîne du froid
  • Manger le jour même la viande hachée non surgelée
  • Chez les jeunes enfants : éviter le lait cru et ses produits dérivés (jusqu’à 3 ans, d’après le Programme National Nutrition Santé), et préférer les produits pasteurisés, et les fromages à pâtes pressées cuites (Gruyère, Emmental, Comté)
  • Laver soigneusement les fruits, légumes, et herbes aromatiques surtout si consommés crus.
  • Bien cuire les restes alimentaires resservis.
  • Nettoyer convenablement les ustensiles de cuisine après utilisation, surtout après contact avec des viandes.
  • Ne pas boire les eaux non traitées, comme l’eau de puits.
  • Conserver séparément les aliments crus non préparés et les aliments cuits ou prêts à être servis.
  • Lavage des mains avant préparation des repas, en sortant des toilettes, en changeant les couches du nourrisson.

Moyennant ces conseils, il est possible d’éviter de développer un Syndrome Hémolyse Urémie.

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Auteur : Dr Philippe VassartConflits d’intérêts : L’auteur n’a pas transmis de conflits d’intérêts concernant les données diffusées dans cette interview ou publiées dans la référence citée. Cet article est issu d’une expérience de terrain, il existe d’autres produits, et d’autres protocoles de prise en charge.

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