Chikungunya : deux cas de France

Qu’est ce que le Chikungunya ?

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Le « Chikungunya » est un virus de la famille des arbovirus : c'est-à-dire que c’est un virus transmis par un insecte piqueur. Plus précisément, c’est un alphavirus de la famille des Togaviridae. La dengue qui est également une arbovirose est de la famille des Flaviviridae.

Comment attrape-t-on le chikungunya ?

Le chikungunya est transmis par l’intermédiaire de la piqûre d’un moustique du genre Aèdes. Le moustique pique une personne atteinte du Chikungunya, le virus se développe alors à l’intérieur du moustique et au bout de 10 jours celui-ci devient infectant et peut transmettre la maladie en piquant une autre personne. Il n’y pas de transmission directe d’homme à homme, il faut nécessairement un vecteur: le moustique. Ce moustique pique habituellement en journée avec un pic d’activité en début et en fin de journée. Ce virus est responsable d’épidémie en Afrique, en Asie du Sud-est, en Inde et dans l’océan indien. Jusqu’en 2007, le virus n’était responsable d’épidémie qu’en zone de climat tropical mais en 2007, il y a eu une épidémie en Italie dans la région de Ravenne (249 cas ont été rapportés).

Qu’elle est la différence entre un cas de chikungunya autochtone et importé ?

Un cas de chikungunya « importé » signifie que la personne atteinte de la maladie a été infectée lors d’un voyage à l’étranger mais elle ne développe les premiers symptômes qu’à son retour en France. Un cas « autochtone » désigne une personne qui n’a pas été infecté à l’étranger (elle n’a pas fait de voyage récent en zone épidémique) mais attrape la maladie sur le territoire français. Pour que cela soit possible, il faut d’une part qu’il existe en France le vecteur de la maladie (ici le moustique tigre du sud de la France) et d’autre part que ce moustique ait lui-même piqué une personne malade pour devenir transmetteur.

Quels sont les signes cliniques de la maladie ?

La durée d’incubation* est habituellement de 4 à 7 jours. Le chikungunya se manifeste habituellement par :

  • une fièvre très élevée (supérieure à 38,5°C)
  • des arthralgies (= douleurs articulaires) touchant principalement les poignets, doigts, chevilles
  • des myalgies (douleurs dans les muscles)
  • céphalées (maux de tête)
  • éruption cutanée
  • conjonctivite
  • nausées
  • Les manifestations hémorragiques limitées ne sont pas rares : pétéchies, purpura, saignement des gencives ou du nez, saignement digestif.

Les formes asymptomatiques varient entre 3 et 25% (il s’agit de personne chez qui l’infection passe complètement inaperçue). L’évolution est habituellement favorable en 5 à 10 jours sans séquelle, mais la convalescence peut s’accompagner d’une fatigue intense, de la perte de cheveux ou encore d’une baisse de moral. Dans certains cas, la maladie peut être responsable de douleurs articulaires chroniques pouvant durer plusieurs mois. Les facteurs de risque de développer ces douleurs articulaires chroniques sont : l’âge > 45 ans, la présence de douleurs articulaires importantes dès le début de l’infection, la préexistence d’une maladie des os ou des articulation. Plus rarement, le chikungunya peut être responsable de formes graves, quelques fois mortelles : hépatite, méningo-encéphalite (atteinte du cerveau et des méninges), myocardite (atteinte du muscle cardiaque), insuffisance rénale.

Comment fait on le diagnostic de chikungunya ?

Le diagnostic de chikungunya repose sur une sérologie (recherche d’anticorps dans le sang contre le chikungunya) à partir du 5ème jour après le début de la maladie. Si nécessaire, il est également possible de faire un diagnostic plus précoce par une méthode appelée PCR. Il est recommandé lorsqu’on suspecte un cas de chikungunya de réaliser également un test pour la dengue car les deux maladies se ressemblent par leurs symptômes et sont transmises par le même vecteur (moustique Aèdes).

Quel est le traitement de la maladie ?

Il n’existe ni vaccin ni traitement spécifique contre le chikungunya. La prise en charge des formes simples repose sur la lutte contre les douleurs et la fièvre (paracétamol) et en cas de douleurs articulaires importante, par la réalisation de séance de kinésithérapie ou d'acupuncture. Il est également recommandé de bien s’hydrater. Si nécessaires, des médicaments anti-douleur plus forts pourront être prescrits (codéine, morphine). L’utilisation des anti-inflammatoire est fortement déconseillée. En cas de forme grave, la prise en charge sera faite en milieu hospitalier.

J’ai déjà eu le chikungunya, est ce que je suis protégé ?

L’immunité acquise semble durable : on ne peut avoir le chikungunya qu'une seule fois. Je suis de retour d’un pays où il y a des cas de chikungunya, je pense être malade, que faire ? L’apparition d’une fièvre élevée associé à des symptômes grippaux dans les 7 jours qui suivent le retour d’une zone où le virus du chikungunya circule doit vous faire consulter votre médecin. Dans tous les cas évitez de prendre des anti-inflammatoire ou de l’aspirine. Il est également important d’éviter de se faire piquer soit même durant les 7 premiers jours de la maladie si l’on habite une zone où il y a des moustiques de genre Aèdes (Sud de la France/ Corse). En effet, le moustique risquerait de devenir contaminant et d’infecter une autre personne.

J’habite dans le sud de la France, que dois je faire ?

La possibilité d’une épidémie de chikungunya en France est réelle (cf épidémie en Italie en 2007). Il est donc important de :

  • de limiter la prolifération des moustiques de détruire les larves de moustique et les sites potentiels de reproduction de ces moustique : eau stagnante, soucoupes sous les pots de fleur ou pots/ récipients vides, etc… Les moustiques piquent habituellement dans les 50 mètres autour de leur lieu de naissance.
  • de se protéger des piqûres de moustiques (port de vêtements long et ample, utilisation de répulsif cutané,
  • de moustiquaires de berceau pour les nouveau-nés et les nourrissons)
  • protéger l’habitat en utilisant des diffuseur anti-moustiques, des moustiquaires, etc..)
  • et bien sur éviter de se faire piquer si l’on est soit même malade.

Pour plus d'information sur ce(s) médicament(s), nous vous recommandons de consulter le site http://ansm.sante.fr/Auteur : Dr Julie RigautConflits d’intérêts : l’auteur n’a pas transmis de conflits d’intérêts concernant les données diffusées dans cette interview ou publiées dans la référence citée. Cet article est issu d’une expérience de terrain, il existe d’autres produits, et d’autres protocoles de prise en charge.

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