Accident vasculaire cérébral (AVC) : causes, symptômes, diagnostic et traitements

Accident vasculaire cérébral (AVC)

L’accident vasculaire cérébral ou (AVC est une perte brutale d'une ou de plusieurs fonctions du cerveau. La perte de ces fonctions est due à un problème vasculaire (ischémie ou saignement). En raison des conséquences irréversibles qu’il peut avoir sur le cerveau, l’AVC constitue une urgence médicale absolue qui nécessite une prise en charge immédiate.

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Qu'est-ce qu'un accident vasculaire cérébral (AVC) ?

Communément appelé « attaque cérébrale », l’accident vasculaire cérébral (AVC) correspond à l’obstruction (dans 85 % des cas) ou à la rupture (dans 15 % des cas) d’une artère cérébrale, ce qui provoque la mort d’une partie du tissu cérébral du fait de la perte de son approvisionnement sanguin.

L’accident vasculaire cérébral touche toutes les tranches d’âge : 25 % des patients ont moins de 65 ans et 10 % ont moins de 45 ans. Par ailleurs, le nombre de cas d’AVC survenant sur de jeunes personnes a considérablement augmenté ces dernières années.

En France, plus de 140 000 nouveaux cas d’accidents vasculaires cérébraux sont dénombrés chaque année, soit un cas toutes les quatre minutes. L’AVC représente :

  • La première cause de handicap physique acquis de l’adulte ;
  • La deuxième cause de démence ;
  • La deuxième cause de mortalité avec 20 % des personnes qui décèdent dans l’année suivant la survenue de l’AVC.

Que faire en cas de suspicion d'AVC ?

Chaque seconde compte en cas d'AVC. Plus tôt le traitement est mis en place, plus les chances de récupération sont importantes :

  • appeler immédiatement le SAMU (15 en France) ;
  • Ne pas perdre de temps : chaque minute compte ;
  • Rester calme et rassurer la personne ;
  • Noter l'heure précise à laquelle les premiers symptômes sont apparus.

En cas de suspicion d'AVC contactez le 15 ou le 112 immédiatement
Si vous souhaitez obtenir des informations sur l'AVC nos médecins sont disponible

Types d'AVC

Il existe deux principaux types d’AVC : l’AVC ischémique et l’AVC hémorragique.

L’accident vasculaire cérébral ischémique

Ce type d’AVC est lié à l’obstruction d’une artère, souvent en raison d’un caillot (embol) : on parle d’AVC ischémique ou d’infarctus cérébral. Dans ce cas, les cellules du cerveau ne sont plus irriguées et donc, ne sont pas suffisamment nourries en oxygène et en glucose, deux éléments normalement véhiculés par le sang.

Les lésions qui en découlent dépendent de la durée de privation des cellules du cerveau en sang :

  • Si les cellules sont privées de sang sur une courte durée : elles sont fragilisées, mais elles peuvent retrouver leur fonction initiale ;
  • Si les cellules sont privées de sang sur une longue durée : elles meurent et la personne a une perte fonctionnelle qui peut s’avérer permanente.

L’accident vasculaire cérébral hémorragique

Ici, l’AVC est dû à une hémorragie intra ou extra cérébrale. Cela se manifeste par l’éclatement d’un vaisseau sanguin, ce qui perturbe le flux sanguin normal et provoque un écoulement de sang dans le tissu cérébral ou dans la zone qui entoure le cerveau.

Le tissu cérébral est irrité par le sang, ce qui, avec le temps, peut entrainer la formation d’un tissu cicatriciel dans le cerveau et induire parfois des crises de convulsion.

AVC ou AIT ?

Un accident ischémique transitoire (AIT), parfois appelé « mini-AVC », est souvent le signe précurseur d’un AVC ischémique imminent. Les AIT surviennent lorsqu’une zone cérébrale n’est plus irriguée par le sang pendant une courte période. Comme l’apport en sang se rétablit rapidement, le tissu cérébral ne meurt pas, comme c’est le cas dans un AVC, et la fonction cérébrale est rapidement rétablie.

Bon à savoir : l'AIT est un signal d'alarme car le risque de survenue d’un AVC plus grave dans les jours suivants est grand ; c’est donc une urgence et un bilan est indispensable : il faut appeler le 15.

Causes et facteurs de risque de l'accident vasculaire cérébral

Causes d'un AVC

La cause principale de l’AVC ischémique est l'athérosclérose. Il s’agit de l’accumulation de dépôts de cholestérol sur les parois des artères. Ces dépôts durcissent progressivement et forment des plaques d'athérome qui rétrécissent les artères et favorisent la formation d’un caillot.

Dans 1 % des cas, l’AVC ischémique peut avoir une origine veineuse : on parle dans ce cas de thrombose veineuse cérébrale. Cette thrombose peut toucher toutes les tranches d’âges, mais survient beaucoup plus chez les femmes jeunes, car elle est favorisée par les facteurs hormonaux comme les contraceptifs estroprogestatifs, la grossesse, l’accouchement. Des infections comme la sinusite, la méningite ou encore un furoncle dans l’aile du nez peuvent aussi favoriser sa survenue.

La cause principale des AVC hémorragiques est une tension artérielle élevée (hypertension artérielle). Dans certains cas, la rupture peut survenir sur une anomalie préexistante de l'artère : un anévrisme ou une malformation artério-veineuse existant depuis la naissance.

Facteurs de risque de l'AVC

Certains facteurs de risque d’AVC peuvent être prévenus, d’autres non.

Les facteurs de risque sur lesquels il n’est pas possible d’agir sont :

  • l’âge : le risque d'AVC augmente avec l'âge, après 50 ans chez l'homme et après 60 ans chez la femme ;
  • les antécédents familiaux d’AVC ou de maladie cardiovasculaire : le risque augmente chez les personnes dont un parent proche (père, mère, frère, sœur) a présenté un accident vasculaire cérébral avant 45 ans et ceux dont le parent proche a eu une maladie cardiovasculaire (avant 55 ans pour le père ou le frère, et avant 65 ans pour la mère ou la sœur).

Les facteurs de risque sur lesquels il est possible d’agir sont :

Bon à savoir : chez la femme, l’éclampsie est la principale cause d’AVC pendant la grossesse.

Symptômes de l'accident vasculaire cérébral

Compte tenu de l’urgence médicale que constitue un AVC, il est très important d’en connaître les symptômes. Ceux-ci sont extrêmement divers car ils dépendent de la localisation exacte de la lésion. Néanmoins, il faut connaître ces symptômes pour être capable de donner l’alerte, même s’ils sont transitoires :

  • une déformation de la bouche ;
  • une faiblesse ou un engourdissement soudain d’un seul côté de la bouche ;
  • des troubles de la parole et de la compréhension ;
  • une perte de force ou un engourdissement d’un côté du corps, d’un bras ou d’une jambe ;  

D’autres signes d’apparition brutale et inexpliquée doivent aussi alerter :

  • troubles de l’équilibre ;
  • maux de tête intenses ;
  • baisse de vision : perte de la vue d’un œil ou vision double.
Bon à savoir : il existe un moyen mnémotechnique permettant d’identifier un AVC et de réagir à temps (formule VITE).
  • V comme Visage paralysé
  • I comme Impossible de bouger un membre
  • T comme Trouble de la parole
  • E comme Éviter le pire en composant le 15
Reconnaitre un AVC

Diagnostic de l'accident vasculaire cérébral

Même si les symptômes et les résultats de l’examen clinique suggèrent un AVC, des examens complémentaires sont nécessaires pour déterminer :

  • si un AVC a réellement eu lieu ;
  • la nature de l’AVC (ischémique ou hémorragique) ;
  • la sévérité et la nécessité d’un traitement immédiat ;
  • le moyen de prévenir les futurs AVC ;
  • la nécessité ou non d’une rééducation.

Les examens souvent réalisés sont :

  • une mesure du taux de glycémie, dans l’immédiat : un faible taux de sucre (hypoglycémie) peut parfois causer des symptômes semblables à ceux d’un AVC ;
  • un scanner cérébral : pour identifier rapidement la présence d'une hémorragie ou d'une zone de lésion cérébrale ;
  • une IRM cérébrale : pour une évaluation plus détaillée des tissus cérébraux et des vaisseaux sanguins ;
  • une tomodensitométrie : elle permet de confirmer la survenue de l’AVC, de déterminer sa nature, d’identifier toutes les grosses artères obstruées par un caillot qui peut être retiré mécaniquement (thrombectomie endovasculaire) ;
  • l’IRM pondérée en diffusion : il s’agit d’un type d’IRM spécial qui permet de mettre en évidence les zones du tissu cérébral qui sont sévèrement atteintes et qui ne fonctionnent plus ;
  • une angiographie cérébrale : pour visualiser les artères cérébrales et détecter les blocages ou les anomalies vasculaires ;
  • un échocardiogramme : Pour rechercher des caillots ou des anomalies cardiaques pouvant causer un AVC embolique ;
  • un électrocardiogramme (ECG) : Pour détecter des arythmies cardiaques comme la fibrillation auriculaire, qui augmente le risque d'AVC.

Traitements de l'accident vasculaire cérébral

Le traitement de l'AVC diffère selon le type. Les chances de récupération après un AVC varient d’une personne à l’autre. Elles dépendent de plusieurs facteurs, dont la gravité de l’AVC, la rapidité de la prise en charge médicale, et l'efficacité de la rééducation.

Traitement de l’AVC ischémique

Dans le cas d'un AVC ischémique, le traitement vise à déboucher le vaisseau cérébral le plus rapidement possible afin de limiter les lésions, et donc les séquelles. Les traitements couramment appliqués sont :

  • la thrombolyse : c'est l’injection d'un produit ayant pour but de dissoudre le caillot. La thrombolyse n'est efficace que dans les 4-5 premières heures après le début de l'AVC ;
  • la thrombectomie : plus récent, ce traitement consiste à ôter le caillot qui obstrue l'artère de manière mécanique à l'aide d'un cathéter inséré dans l'artère fémorale. Cette technique est cependant réservée aux caillots faciles d'accès, qui obstruent une grosse artère, ou à ceux qui répondent le moins bien à la thrombolyse. Selon l’Assurance maladie, la thrombectomie doit, pour plus d’efficacité, être effectuée dans un délai de 6 heures après l'AVC.

Traitement de l’AVC hémorragique

En cas d'AVC hémorragique, la prise en charge est chirurgicale et consiste à rétablir un écoulement sanguin normal. Il s'agit ensuite de lutter contre les facteurs à l'origine de l'AVC et de son risque de rechute. Un traitement anticoagulant peut être prescrit pour fluidifier le sang et limiter les récidives.

Complications de l’accident vasculaire cérébral

Les conséquences d’un AVC varient selon la gravité et la rapidité du traitement. Certaines des complications sont :

  • l’hémiplégie (paralysie affectant un seul côté du corps) ;
  • l’aphasie (troubles du langage oral et écrit qui affecte l’expression et la compréhension) ;
  • la dépression, qui survient chez environ 30% des patients dans l’année suivant un AVC. Elle va non seulement altérer la qualité de vie du patient, mais aussi sa capacité à récupérer de l’AVC ;
  • le déclin cognitif, mineur ou plus sévère (démence vasculaire). Le risque de développer une démence est multiplié par 5 après un AVC et il est étroitement lié à l’âge du patient au moment de l’AVC ;
  • des troubles de la marche et de l’équilibre : en dehors du contexte évident du patient hémiplégique ou ataxique, les troubles de la marche et de l’équilibre d’origine multifactorielle sont très fréquents après un AVC et doivent être recherchés car ils sont associés à un risque élevé de chute ;
  • des crises d’épilepsie liées à la cicatrice cérébrale de l’AVC et qui impose la mise en place d’un traitement spécifique, généralement efficace.

La rééducation après un AVC

La récupération après un AVC dépend de l’étendue des lésions cérébrales et de la rapidité du traitement. Les actions à mener pour la remise sur pied du patient peuvent inclure :

  • la kinésithérapie pour améliorer la mobilité et réduire la paralysie ;
  • l’orthophonie pour aider à retrouver la parole et les capacités de communication ;
  • la thérapie cognitive pour aider à améliorer la mémoire, la concentration et d’autres fonctions cérébrales ;
  • le soutien psychologique pour faire face aux changements émotionnels et prévenir la dépression.

Prévention de l'accident vasculaire cérébral

De nombreuses mesures peuvent être prises pour réduire le risque d’AVC. Il s’agit entre autres de :

  • contrôler la tension artérielle en adoptant un mode de vie sain et en prenant les médicaments prescrits si nécessaire ;
  • arrêter de fumer : le tabac endommage les vaisseaux sanguins et favorise les caillots ;
  • adopter une alimentation équilibrée : riche en fruits, légumes, fibres et pauvre en graisses saturées et en sel.
  • faire de l'exercice régulièrement, au moins 30 minutes par jour ;
  • gérer le diabète et réduire le cholestérol avec un suivi médical approprié ;
  • limiter la consommation d'alcool et maintenir un poids santé ;
  • prendre des médicaments anticoagulants, si nécessaire, pour réduire le risque de formation de caillots.
L’avis des experts de MédecinDirect sur l’AVC : L'AVC est une urgence médicale qui peut entraîner des séquelles importantes. Sa prise en charge rapide est un facteur clé permettant de limiter les dommages cérébraux et améliorer les chances de récupération. Enfin, la rééducation occupe une place très importante dans le processus de rétablissement après un AVC, afin de recouvrir au mieux les fonctions atteintes.

SOURCES :  

  • Assurance maladie : le lien
  • Ministère de la santé et de l’accès aux soins : le lien
  • Manuel MSD : le lien
  • Fédération française de cardiologie : le lien
  • Fondation recherche médicale : le lien

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