Vivre avec le VIH : conseils, traitements et gestion du quotidien

Vivre avec VIH
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) demeure un problème de santé publique majeur à l’échelle mondiale. L’Organisation mondiale de la santé estimait à plus de 40 millions, le nombre de personnes vivant avec le VIH, à la fin 2022. Grâce aux avancées de la science, il est aujourd’hui envisageable de vivre une vie stable avec ce virus. Cependant, vivre avec le VIH implique de relever certains défis et nécessite un suivi médical régulier. Il est important de s'informer sur la maladie, de bien la comprendre et d’être bien entouré.

Comprendre le VIH

Le VIH est le virus de l’immunodéficience humaine. Il s’agit d’une infection sexuellement transmissible (IST) qui se transmet :

  • par voie sexuelle ;
  • par voie sanguine ;
  • de la mère à l’enfant (grossesse, accouchement, allaitement).

Le VIH est un rétrovirus, car son génome est constitué d’ARN. Lorsqu’il pénètre dans l’organisme, il détruit les lymphocytes T CD4 qui sont des globules blancs essentiels au bon fonctionnement du système immunitaire.

Pendant les premières années après l’infection, le système immunitaire continue de fonctionner normalement : les personnes séropositives, c’est-à-dire porteuses du VIH, ne présentent donc aucun symptôme clinique.

C’est environ sept ans après l’infection au VIH, si aucun traitement n’est suivi, que le syndrome de l’immunodéficience acquise (sida) apparaît : le système immunitaire ne fonctionne plus, la plupart des lymphocytes T ont été détruits par le virus.

Les personnes infectées peuvent, sur le long terme, développer des maladies dites « opportunistes » comprenant entre autres des infections dues à :

  • des bactéries (tuberculose) ;
  • des champignons (candidoses étendues à plusieurs organes) ;
  • des virus (infection à cytomégalovirus par exemple) ;
  • des parasites (toxoplasmose).

L’immunodépression peut aussi être à l’origine de cancers (lymphome malin non hodgkinien, sarcome de Kaposi, etc.).

Bon à savoir : toutes les personnes porteuses du virus (VIH) ne vont pas forcément développer la maladie (SIDA).

Facteurs de risque

Certaines situations et comportements exacerbent la transmission du virus VIH. Il s’agit entre autres :

  • des rapports anaux ou vaginaux non protégés ;
  • de la présence d’une autre infection sexuellement transmissible (syphilis, herpès, chlamydiose, gonorrhée ou vaginose bactérienne par exemple) ;
  • des comportements sexuels faisant intervenir un usage nocif de l’alcool et la consommation de drogues ;
  • du partage d’aiguilles, de seringues, ou d’autres matériels d’injection ou de solutions contaminés lors de l’injection de drogues ;
  • des injections, des transfusions sanguines à risque, des greffes de tissus, des actes médicaux qui poussent à couper ou percer la peau dans des conditions non stériles ;
  • des piqûres d’aiguille accidentelles, notamment dans le corps médical.

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Symptômes du VIH

Les symptômes du VIH varient d'une personne à l'autre et peuvent apparaître de quelques semaines à plusieurs années après l'infection. Ils évoluent donc selon le stade de la maladie. Pendant les premières semaines, la personne infectée peut être asymptomatique ou développer des symptômes lors de la phase primo-infection. Ces symptômes sont comparables à ceux d’une grippe :

  • forte fièvre ;
  • douleurs musculaires ;
  • maux de tête ;
  • diarrhée ;
  • fatigue.

Après la primo-infection, les personnes séropositives peuvent connaître une phase asymptomatique susceptible de durer des années. Leur charge virale est toujours élevée et donc, elles restent contagieuses. Puis, le virus affaiblissant le système immunitaire, d’autres symptômes vont apparaître :

Diagnostic

Le diagnostic de l’infection par le VIH repose sur le dépistage. Celui-ci consiste en la recherche d’anticorps contre VIH-1 et VIH-2, ainsi que de l’antigène P24 du virus.

Le dépistage peut être réalisé grâce à :

  • un examen sanguin en laboratoire de biologie médicale ;
  • un test rapide d’orientation diagnostique (Trod) ;  
  • Un autotest VIH.

Le dépistage précoce de l’infection par le VIH permet à la personne séropositive de bénéficier d’un traitement efficace, s’il est commencé tôt. L’examen sanguin de dépistage du VIH, qui se fait dans un laboratoire de biologie médicale, est possible sans rendez-vous, sans ordonnance, et sans avance de frais.

Bon à savoir : recevoir un diagnostic de VIH peut être émotionnellement difficile. Il est normal de ressentir de la peur, de la colère ou de la tristesse. Chercher du soutien auprès de professionnels de la santé, de conseillers ou de groupes de soutien peut aider à accepter et à gérer cette nouvelle réalité.

Traitement du VIH

Il n’existe actuellement aucun traitement permettant d’éliminer complètement le VIH de l’organisme. Toutefois, certains traitements appelés trithérapies permettent :

  • de bloquer la multiplication du VIH ;
  • de garder un système immunitaire opérationnel.

Les thérapies antirétrovirales

Les trithérapies antirétrovirales tiennent leur nom du fait qu’elles combinent, en une seule prise médicamenteuse, les actions de trois inhibiteurs de la multiplication virale.

Il est recommandé aux patients de commencer le traitement tôt, afin de garder le système immunitaire le plus sain possible, tout en limitant le risque de transmission. Le traitement antirétroviral est à vie et doit être pris tous les jours.

Selon l’Institut Pasteur, le traitement antirétroviral pendant la grossesse diminue à moins de 1% le risque de transmission de la mère à l’enfant, contre 15 à 30 % lorsqu’il n’y a pas de traitement.

L’adhésion au traitement

Le traitement du VIH passe également par l’adhésion à ce dernier. En effet, l'adhésion stricte au traitement est cruciale. Les interruptions peuvent entraîner une résistance aux médicaments, rendant le virus plus difficile à traiter. Les personnes vivant avec le VIH doivent travailler en étroite collaboration avec leurs professionnels de la santé pour gérer leur prise de médicaments.

La prévention du VIH

Le VIH est une maladie évitable. La première mesure de prévention consiste à empêcher la propagation du virus en :

  • utilisant le préservatif ;
  • évitant de partager les objets personnels souillés : matériel injectable, tondeuses, etc. ;
  • en se faisant circoncire (pour les hommes) : même si cette recommandation n’est pas encore validée en dehors de certains pays à fort taux de prévalence, la circoncision réduirait de moitié le risque d’infection au cours de rapports vaginaux avec une femme infectée.

Actuellement, il n’existe aucun vaccin efficace contre le VIH.  Les personnes à risque de contamination peuvent prendre une prophylaxie pré-exposition (ou PrEP). Il s’agit de la prescription d’un médicament de prévention de l’infection par le VIH.

Très efficace si suivie avec rigueur, la PrEP réduit d’environ 99 % le risque de contracter le VIH lors de rapports sexuels, et d’au moins 74 % celui de le contracter lors d’un partage de seringue.  

En cas de prise de risque, le traitement antirétroviral post exposition est possible et doit être démarré au plus tôt et dans les 48h. il peut être prescrit aux urgences ou dans certains Cegidd, lorsque les critères d'éligibilité du patient sont présents. Un traitement antirétroviral post-exposition suivi avec rigueur, après un comportement à risque, rend le virus indétectable dans le sang, ce qui diminue considérablement le risque de transmission.

Vivre au quotidien avec le VIH

Vivre avec le VIH implique de relever certains défis, mais cela ne signifie pas que les personnes infectées ne peuvent pas vivre une vie pleine et heureuse. En effet, il n’existe pas de moyen de guérir l’infection à VIH. Toutefois, de nos jours, grâce aux progrès considérables des traitements antirétroviraux, il est possible de vivre une vie longue et saine avec le VIH.  

Ces traitements permettent de réduire la quantité de virus dans le sang à un niveau indétectable, ce qui empêche la transmission du VIH aux autres et protège le système immunitaire des dommages causés par le virus.

Mode de vie sain

  • bien se nourrir et faire de l’exercice : maintenir une alimentation équilibrée et faire de l'exercice régulièrement sont essentiels pour rester en bonne santé. Une bonne nutrition renforce le système immunitaire, tandis que l'exercice améliore la santé cardiovasculaire et réduit le stress ;
  • prendre les médicaments antirétroviraux comme prescrit ;
  • visiter le médecin régulièrement pour des examens et des conseils ;
  • gérer le stress.
  • avoir un bon système de soutien.

Santé mentale et soutien émotionnel

La santé mentale est tout aussi importante que la santé physique. Le stress, l'anxiété et la dépression sont courants chez les personnes vivant avec le VIH. Les préjugés et discriminations dont font souvent face les personnes séropositives peuvent peser sur leur santé mentale, entrainant de ce fait :

  • des difficultés d’ordre affectif ;
  • le manque d’estime de soi ;
  • la peur du rejet ;
  • etc.

L’acceptation du statut sérologique est facilitée par la présence, la bienveillance et le soutien des proches, et cela permet aux personnes infectées de mieux vivre avec le VIH. Il est donc important pour ces personnes de parler de leur statut sérologique aux personnes de confiance.

Pour faire l’annonce, elles peuvent être accompagnées par des professionnels expérimentés et par des associations de personnes vivant avec le VIH.  

L’avis des experts de MédecinDirect sur le VIH : Prendre soin de leur bien-être émotionnel et mental est nécessaire aux personnes infectées par le VIH pour suivre correctement leur traitement, car l’accumulation d’émotions négatives entraîne très souvent des troubles du sommeil, des problèmes de concentration ou des douleurs physiques inexplicables, et donc perturber la prise de leurs médicaments. Les personnes vivant avec le VIH ont le droit à la confidentialité concernant leur statut sérologique. La divulgation de ce statut sans consentement est illégale dans de nombreux pays. De plus, elles sont protégées contre la discrimination en matière d'emploi, de logement, de services médicaux, et autres services publics et privés. Si une personne vivant avec le VIH fait face à de la discrimination, elle peut porter plainte auprès des organismes de défense des droits de l'homme ou des tribunaux compétents.
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