Éjaculation précoce : comprendre, prévenir et traiter efficacement

Un homme assis au bord du lit. Ses mains recouvrent son visage, comme s'il a honte.

L’éjaculation précoce, ou éjaculation prématurée, touche environ 20 à 30 % des hommes à un moment de leur vie. Elle se caractérise par une éjaculation involontaire, trop rapide, qui provoque souvent une insatisfaction et un sentiment d’échec personnel ou relationnel. Bien que fréquente, cette difficulté reste taboue. Aujourd’hui, des solutions fiables, validées cliniquement, sont accessibles.

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Qu’est-ce que l’éjaculation précoce ?

La Société internationale de médecine sexuelle (ISSM) définit l’éjaculation précoce par :

  1. Une latence éjaculatoire intravaginale (IELT) inférieure à une minute ;
  1. Une incapacité à retarder l’éjaculation ;
  1. Une souffrance personnelle ou relationnelle liée à la situation.

Il existe deux grandes formes :

  • primaire (innée) : c’est une éjaculation qui survient tout le temps ou presque en moins d’une minute après la pénétration, depuis le 1er rapport sexuel ;
  • secondaire (acquise) : elle se caractérise par une diminution significative du temps avant l'éjaculation et une incapacité à retarder celle-ci, entrainant des répercussions personnelles négatives (souffrance, frustration).  
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Comment se produit une éjaculation ?

Se déroulant généralement au cours de l’orgasme masculin, l’éjaculation consiste en une émission d’un liquide biologique : le sperme. Cela se déroule en deux temps :  

1. Le sperme est émis par les différents organes sexuels (prostate, vésicules séminales). L’entrée de la vessie va alors se fermer, pour éviter qu’il se produise une éjaculation rétrograde (lorsque le sperme va dans la vessie et non pas dans le pénis).  

2. Il va y avoir l’expulsion saccadée du sperme (émission par jet) au sortir de la verge.  

En ce qui concerne la durée entre le début du rapport sexuel (avec pénétration) et l’éjaculation, celle-ci est d’en moyenne 5 à 6 minutes chez la majorité des personnes. En temps normal, une éjaculation intervient donc après une stimulation sexuelle de plusieurs minutes, et a pour volume environ 5 mL (soit une petite cuillère à café).  

Causes et facteurs de risque de l’éjaculation précoce

Les causes psychologiques à l’éjaculation précoce

Dans la majorité des cas, cette pathologie retrouve une cause psychologique :  

  • anxiété de performance : peur de décevoir ;
  • problèmes relationnels conjugaux : manque de communication, tensions ;
  • manque de confiance en soi ;
  • événements de vie traumatisants.

Les causes biologiques à l'éjaculation précoce

Chez certaines personnes, il peut exister des facteurs favorisants :  

  • hypersensibilité du gland ;
  • troubles de la régulation neuronale

Les causes et facteurs psychosomatiques et de mode de vie :

  • sédentarité ;
  • habitudes sexuelles précoces ou non contrôlées (masturbation) ;

Quels sont les symptômes d’une éjaculation précoce ?

Souvent ressentis par les hommes qui en souffrent comme une humiliation, les trois symptômes majeurs d'une éjaculation précoce sont :  

  • l'impossibilité à contrôler ou à retarder l’éjaculation lors de chaque (ou presque chaque) pénétration vaginale ;  
  • une éjaculation rapide qui se produit au bout de 3 minutes environ (ou parfois la survenue d’une éjaculation avant même pénétration intravaginale ou dans la minute qui suit la pénétration) ;

Cette situation a des conséquences négatives sur l'homme et sur le couple, comme la détresse, la frustration, une gêne et/ou un évitement des relations sexuelles.

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Qui est touché par l’éjaculation précoce ?

On estime qu'un homme sur quatre environ souffre d'éjaculation précoce. On considère qu'un homme est touché par ce trouble sexuel lorsqu'il n'a pas de contrôle possible sur son éjaculation, qui survient moins d'une à trois minutes après la pénétration, et que sa partenaire n'a pas le temps d'être satisfaite.  

Il s'agit d'un trouble très répandu qui n'a rien de rare, mais le problème reste tabou : seuls 16 % d'entre eux osent se confier sur le sujet. Pourtant, 71 % de la gent masculine assure en avoir déjà souffert, indique une enquête réalisée par l'Ifop. Toujours selon la même étude, 66 % des hommes entre 25 et 34 ans en ont souffert au cours des 12 derniers mois.

Quelles évolutions et complications pour l’éjaculation précoce ?

Les principales évolutions et complications de l'éjaculation précoce sont d'ordre psychologique. En effet, les hommes qui en souffrent ont bien plus de chances de développer des symptômes de forte déprime, de dépression, d'anxiété, voire se replier sur eux-mêmes en évitant toute relation amoureuse ou sexuelle. Les conséquences du trouble peuvent être très négatives tant pour le sujet que pour son couple.

En effet, ce trouble sexuel très perturbant a parfois des conséquences sur le couple qui peuvent aller loin, jusqu’à la rupture définitive dans certains cas. Les rapports sexuels n'étant pas (ou plus) « comme avant » (ou passionnés), font que progressivement l'homme et/ou la femme prennent de la distance. Les relations peuvent aussi devenir conflictuelles.

Éjaculation précoce : quels sont les traitements ?

Il existe une multitude de solutions pour aider les hommes souffrant d’éjaculation précoce. Les deux principaux types de traitements sont les thérapies comportementales et les thérapies par médicaments. Pour de meilleurs résultats, il est conseillé d’associer les deux.  

Les médicaments pour traiter l’éjaculation précoce

En ce qui concerne les thérapies médicamenteuses, la principale molécule indiquée est la Dapoxetine. Celle-ci va directement agir au niveau du cerveau afin de retarder l’éjaculation de manière efficace. Elle est à prendre avant le rapport sexuel. Son efficacité est prouvée, mais elle nécessite une prescription médicale.  

Il est également possible d’utiliser un anesthésiant local (la lidocaïne), à appliquer sur le gland 30 minutes maximum avant le rapport sexuel. Ce traitement local est très utilisé en dehors des autorisations officielles de prescription.  

En effet, l’application d’un anesthésique local sur le gland permet de retarder l’éjaculation en « anesthésiant » le pénis, ou plutôt en réduisant considérablement sa sensibilité. Les produits utilisés sont généralement à base de lidocaïne, disponibles en pharmacie, et se présentent sous la forme de gel ou de spray.  

Pour éviter d’insensibiliser la partenaire, l’anesthésiant peut être appliqué idéalement pendant une vingtaine de minutes, puis éliminé par lavage à l’eau avant le rapport.  

Thérapie comportementale

Au niveau des thérapies comportementales, l’on retrouve deux techniques :  

  • le stop and go : qui consiste à cesser tout mouvement intra-vaginal lorsque l’on sent l’éjaculation arriver, afin de diminuer l’excitation, puis à reprendre lorsque celle-ci a suffisamment baissé ;
  • le squeeze : technique par laquelle il faut comprimer le gland du partenaire lorsque l’éjaculation se fait ressentir, afin de la bloquer. Cependant, cette technique a pour inconvénient de faire beaucoup baisser l’excitation, tout en n’étant pas infaillible.

Ces deux alternatives sont efficaces à court terme, mais demandent une forte implication du / de la partenaire et ne traitent pas le fond du problème (il y a donc un risque de rechute à l’arrêt des exercices).

Prise en charge psychosexuelle

Une grande partie de la prise en charge va aussi consister en une éducation psycho-sexuelle, un apprentissage des sensations préorgasmiques et la recherche d’une cause psychologique au problème.  

Un préservatif peut-il retarder l’éjaculation ?

A destination des hommes souffrant d'éjaculation précoce ou qui souhaitent « tenir plus longtemps », les préservatifs retardants offrent un « petit plus » par rapport aux préservatifs classiques. Ils ont pour particularité de réduire les sensations au niveau du gland, dans le but d’allonger la durée du rapport sexuel. Il existe deux types de préservatifs retardants :

  • le préservatif retardant anatomique qui possède une forme particulière ;
  • le préservatif retardant anesthésique qui utilise une substance qui insensibilise le pénis, la benzocaïne.

L’éjaculation précoce se traite
Un professionnel de santé peut vous proposer des solutions concrètes, sans jugement.

Quand consulter et qui consulter ?

  • Dès souffrance personnelle ou répercussion sur la relation.
  • Si la latence est systématiquement inférieure à une minute.
  • En présence de facteurs médicaux associés (douleur, sciatique, troubles thyroïdiens).
  • Pour initier une prise en charge psychosexuelle ou médicale (TCC + traitement).

‍Le diagnostic repose avant tout sur l’interrogatoire clinique, sans examens obligatoires sauf contextes spécifiques :

  1. Fréquence, délai et modalités des rapports (durée, contrôle, satisfaction).
  1. Symptômes associés : anxiété, relation de couple, douleur.
  1. Recherche de facteurs organiques (infections, problèmes hormonaux).
  1. Examens ciblés : hormone thyroïdienne (TSH), bilan prostatique s’il y a douleur pelvienne chronique.

Le suivi peut inclure :

  • Interrogatoire et diagnoses,
  • Orientation vers urologue, sexologue ou andrologue,
  • Contrôle à 6, 12 mois pour ajustement.

En cas d’éjaculation précoce, il est recommandé de consulter en premier lieu un médecin généraliste. Ce professionnel est souvent le point d’entrée dans le parcours de soins : il pourra évaluer la situation, poser un premier diagnostic, écarter une éventuelle cause organique (inflammation, troubles hormonaux, effets secondaires médicamenteux), et orienter vers un spécialiste si nécessaire.  

Le sexologue est également un interlocuteur de choix : formé à la prise en charge des troubles de la sexualité, il peut proposer une thérapie sexuelle ou comportementale adaptée.  

Dans certains cas, un urologue peut être sollicité, notamment si l’éjaculation précoce s’accompagne d’autres troubles uro-génitaux (dysfonction érectile, douleur, infection, anomalie anatomique).  

Enfin, un psychologue ou un psychiatre peut être utile si l’éjaculation précoce est liée à une anxiété de performance, un stress chronique ou un trouble plus profond. L’accompagnement pluridisciplinaire est souvent la clé d’une prise en charge efficace et durable.

L’avis des experts de MédecinDirect sur l’éjaculation précoce

L’éjaculation précoce est un trouble sexuel fréquent, mais encore trop souvent banalisé ou associé à une forme de honte. Pourtant, il ne s’agit ni d’un manque de virilité, ni d’un échec personnel, mais d’un trouble multifactoriel — à la fois neurologique, psychologique et parfois physiologique — qu’il est important de dédramatiser et de prendre en charge sérieusement.

De nombreux hommes consultent en pensant qu’ils sont les seuls à en souffrir. La réalité est tout autre : près d’un homme sur trois rencontre ce problème à un moment de sa vie. Il peut s’agir d’une éjaculation primaire, c’est-à-dire survenue dès les premiers rapports, ou secondaire, apparaissant après une période de fonctionnement sexuel normal.

Dans tous les cas, l’impact psychologique est réel : perte de confiance en soi, évitement des rapports, tensions de couple. Il est donc indispensable de valider cette souffrance et d’en parler librement avec un professionnel.

Grâce à l’évolution de la médecine sexuelle, plusieurs lignes de traitement éprouvées sont aujourd’hui disponibles. Les hommes qui en souffrent ne doivent pas s’autocensurer. Ce trouble n’est pas une fatalité. La consultation reste le premier pas vers une solution durable.

 

SOURCES :
  • Société internationale de médecine sexuelle : le lien
  • National institute for health : le lien
  • Urofrance : le lien
  • Manuel MSD : le lien

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