Sténose cervicale : symptômes, causes, traitements et évolution

Les mains d'une personne âgée qui lave une assiette.

La sténose cervicale est une affection dégénérative fréquente de la colonne vertébrale. Elle désigne le rétrécissement du canal rachidien au niveau du rachis cervical, pouvant entraîner une compression de la moelle épinière ou des nerfs. Cette pathologie peut provoquer des douleurs cervicales, des troubles neurologiques, et dans certains cas, des déficits moteurs. Elle se distingue des sténoses lombaires ou dorsales par sa localisation au niveau du cou. Découvrez ici un article détaillé sur la sténose cervicale : causes, symptômes, examens, traitements et pronostic.

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Qu’est-ce que la sténose cervicale ?

Le terme « sténose » désigne un rétrécissement pathologique d’un conduit. Dans le cas de la sténose cervicale, il s’agit du canal rachidien cervical, qui contient :

  • la moelle épinière,
  • les racines nerveuses cervicales,
  • les méninges et les vaisseaux associés.

La sténose cervicale désigne donc une diminution anormale du diamètre du canal rachidien au niveau des vertèbres cervicales (C1 à C7). Ce rétrécissement entraîne une compression spinale ou de la racine des nerfs.

La sténose peut toucher :

  • le canal central : entraînant une myélopathie (souvent progressive) ;
  • les foramens intervertébraux : causant une radiculopathie ;
  • ou être combinée.

Les types de sténose cervicale

On distingue deux types principaux de sténose cervicale.

Sténose centrale (myélopathie cervico-médullaire)

  • Troubles de la marche (instabilité, marche spastique),
  • claudication médullaire (fatigue musculaire à la marche),
  • atteinte des membres supérieurs : diminution de la force musculaire, maladresse
  • spasticité des membres inférieurs (hypertonie pyramidale),
  • hyperréflexie, réflexes pathologiques (Hoffmann, Babinski),
  • Ataxie proprioceptive: atteinte des fibres sensitives responsable de la proprioception, et donc de l'équilibre

Sténose foraminale (radiculopathie cervicale)

  • Douleur irradiant dans le territoire d’une racine nerveuse : de C5 à C8 pour les douleurs des membres supérieurs, plus haut pour les douleurs de l’arrière de la tête et du cou
  • paresthésies (fourmillements, engourdissements),
  • Hypoesthésie (moins de sensibilité) /anesthésie (aucune sensibilité) /hyperesthésie (trop de sensibilité douloureuse)  
  • Déficit moteur segmentaire (ex : flexion du coude pour C5, extension du poignet pour C6, etc.).  

Cette sténose foraminale peut être secondaire à un obstacle sur l’orifice de sortie/entrée du nerf dans la colonne : une hernie discale, de l’arthrose , un hématome, un cancer

Il existe un cas particulier : la sténose cervicale asymptomatique. Elle est de découverte fortuite à l’imagerie. Il est recommandé de demander l'avis du médecin pour organiser la surveillance et d’éduquer le patient pour éviter les traumatismes (risque de syndrome post-traumatique spinal aigu).

Signes associés

  • Raideur cervicale,
  • Douleur cervicale chronique ou aiguë,
  • Cracking ou sensation de blocage,
  • Réflexes diminués ou absents,
  • Faiblesse musculaire dans le membre supérieur,
  • Douleurs irradiantes dans les épaules, les bras ou les mains,
  • Paraplégie, voire tétraplégie et troubles sphinctériens dans les formes avancées.

Causes et facteurs de risque

La sténose cervicale est multifactorielle, principalement liée à l’usure dégénérative liée à l’âge (arthrose cervicale). Les causes les plus fréquentes sont :

  • Dégénérescence discale : disques intervertébraux qui s’amincissent avec l’âge ; protrusions ou hernies discales qui rétrécissent l’espace dans le canal ;
  • arthrose cervicale (cervicarthrose) : formation d’ostéophytes (becs de perroquet) sur les vertèbres ; hypertrophie des ligaments jaunes ou de la capsule articulaire ;
  • causes congénitales : canal rachidien étroit dès la naissance ;
  • traumatisme ou chirurgie antérieure : fracture cervicale mal consolidée, instabilité vertébrale, ostéosynthèse.

Les facteurs de risque sont :

  • Âge > 50 ans,
  • Antécédents de traumatismes cervicaux,
  • Travail physique répétitif ou mauvaise posture prolongée,
  • Antécédents familiaux de pathologies rachidiennes ou lombaires.
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Examens et diagnostic

  • Examen clinique : recherche de signes neurologiques (test de Hoffmann, Babinski), évaluation de la force, des réflexes, de la sensibilité.
  • Imagerie médicale : l’IRM cervicale (référence) permet de visualiser la moelle, les disques, les ostéophytes, les rétrécissements et de détecter une éventuelle atteinte spinale (hypersignal médullaire).
  • Radiographies standard : elles montrent les déformations osseuses, pincements discaux.
  • Scanner cervical (CT-scan) : il peut être un complément à l’IRM pour une meilleure visualisation osseuse.
  • électromyogramme (EMG) : il permet d’évaluer la conduction nerveuse si suspicion de radiculopathie.

Traitement de la sténose cervicale

Le traitement dépend de la gravité des symptômes, du degré de compression et de l’impact sur la qualité de vie.  

Traitement médical (formes légères à modérées)

  • Antalgiques (paracétamol, AINS),
  • Décontractants musculaires,
  • corticoïdes oraux ou infiltrations épidurales (soulagement temporaire),
  • Rééducation fonctionnelle : étirements cervicaux doux, renforcement musculaire cervical profond (stabilisateurs), réapprentissage postural, éducation thérapeutique (ergonomie, prévention des postures néfastes).
  • TENS : avec un kiné ou en centre douleur. L’objectif est d'atténuer la douleur et de lutter contre la fonte musculaire

L’application de froid (des poches de glace par exemple) ou de chaleur (une bouillotte par exemple) peut aider à soulager la douleur. Les personnes doivent dormir avec un coussin adapté selon leur posture de sommeil :  

  • oreiller haut ou mi-haut si coucher sur le côté ;  
  • oreiller bas si coucher sur le dos.  

Une prise en charge en APA (Activité Physique Adaptée) peut compléter la prise en charge en kinésithérapie.

Traitement chirurgical (formes sévères ou évolutives)

Ce type de traitement est indiqué en cas de déficits neurologiques progressifs, myélopathie spinale, ou échec du traitement médical.

Les principales techniques sont :

  • laminectomie : décompression postérieure de la moelle,
  • discectomie cervicale antérieure avec arthrodèse (fusion),
  • foraminotomie : élargissement du foramen intervertébral.

La chirurgie est souvent réalisée par voie antérieure ou postérieure, selon la topographie de la sténose, parfois associée à des gestes au niveau lombaire si une double localisation est présente.

Évolution et pronostic

  • Une sténose cervicale légère peut rester stable sous traitement conservateur ou évoluer lentement.
  • En cas de myélopathie avérée, la prise en charge rapide est primordiale pour éviter des séquelles irréversibles.
  • Les traitements bien conduits permettent souvent un soulagement significatif et une récupération fonctionnelle.

La récupération postopératoire dépend de :

  • la durée des symptômes ;
  • la sévérité des atteintes neurologiques préexistantes ;
  • l’âge et les comorbidités.
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Quelles sont les complications (non traitées) de la sténose

  • Paraplégie ou tétraplégie partielle (dans les formes extrêmes),
  • Chutes à répétition,
  • Déficits sensitifs ou moteurs invalidants.

L’avis des experts de MédecinDirect

La sténose cervicale est une affection souvent rencontrée en consultation spécialisée, notamment chez les patients de plus de 50 ans. Il s'agit d'une pathologie progressive, liée le plus souvent au vieillissement des structures cervicales, mais dont les conséquences peuvent être graves lorsqu'elle évolue vers une compression médullaire.

Ce que beaucoup ignorent, c’est que les symptômes peuvent être très insidieux au début — une simple maladresse des doigts, des troubles de la marche, une gêne diffuse dans les bras. Ces signes doivent absolument alerter, car une myélopathie cervicale, une fois installée, peut entraîner des troubles neurologiques irréversibles si elle n’est pas prise en charge à temps.

Dans les formes précoces ou modérées, un traitement médical associé à une rééducation peut suffire à stabiliser l’évolution. En revanche, en présence d'une souffrance médullaire ou de troubles moteurs, la chirurgie devient la seule option préventive contre l’aggravation.

L’objectif premier des spécialistes est toujours de préserver la fonction neurologique du patient, voire de l’améliorer. Les techniques chirurgicales actuelles sont sûres, maîtrisées, et bien tolérées, surtout si l’intervention est réalisée avant l’installation de séquelles permanentes.

SOURCES :
  • National Library for Medecine : le lien
  • Manuel MSD : le lien
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