Cirrhose : causes, symptômes, diagnostic et traitements

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La cirrhose du foie est une maladie chronique grave qui altère les fonctions vitales du foie telles que la digestion, la production de protéines, le stockage du glucose et la protection immunitaire. Cette maladie résulte souvent d'une consommation excessive d'alcool, d'infections virales comme l'hépatite B ou C, ou des stéatoses hépatiques non alcooliques (NASH). La cirrhose perturbe gravement le fonctionnement du foie et entraîne des complications sévères telles que l'insuffisance hépatique, l'hypertension portale, des varices œsophagiennes et un risque élevé de cancer du foie. Cet article explore les causes, les symptômes, le diagnostic et les traitements de la cirrhose pour une meilleure compréhension de ses impacts sur la santé.

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Qu'est-ce que la cirrhose ?

La cirrhose est une maladie grave qui endommage irréversiblement le foie. Elle est constituée de lésions hépatiques diffuses et irréversibles qui sont la résultante de l’évolution prolongée d’une maladie chronique (hépatite virale, surcharge en graisse du foie, etc.).

La cirrhose est définitive une fois installée : elle ne peut donc pas régresser. Cependant, elle est peut être stable ou alors évoluer. Cette évolution se caractérise par des contours irréguliers qui se forment autour du foie. Ce dernier devient rigide, puis des complications peuvent apparaître. Toutefois, si la cirrhose est prise en charge précocement, certaines de ses complications peuvent être évitées, et son aggravation stoppée.

Selon l’Assurance maladie, 16 000 personnes meurent chaque année en France de cirrhose du foie. 500 000 personnes vivent dans le pays avec une fibrose hépatique avancée ou une cirrhose.

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Causes de la cirrhose

La cirrhose est souvent provoquée par une combinaison de plusieurs facteurs de risque qui impactent de manière chronique le foie. Parmi les principaux, la consommation excessive et régulière d'alcool figure en tête de liste. Cette habitude peut mener à une inflammation du foie qui va évoluer progressivement en fibrose, puis en cirrhose. La consommation excessive et prolongée d’alcool est à l’origine de 50 à 75 % des cas de cirrhose.

Les hépatites virales chroniques représentent également une cause majeure. Par exemple, l'hépatite C peut progressivement détériorer le foie et aboutir à une cirrhose dans environ 25% des cas.

La stéatohépatite non alcoolique (NASH), désormais appelée stéatohépatite associée à un dysfonctionnement métabolique (MASH), est aussi une cause importante. Elle se caractérise par une accumulation de graisse dans le foie, souvent liée à des problèmes de santé tels que :  

  • le diabète ;
  • le surpoids et l’obésité ;
  • un taux de cholestérol élevé.

Tout cela conduit à une inflammation chronique du foie susceptible de se transformer en cirrhose. Par ailleurs, tout trouble, médicament ou toxine qui provoque une fibrose est susceptible d’entrainer aussi une cirrhose.

D’autres causes spécifiques de cirrhose sont souvent énoncées, à savoir des troubles qui endommagent les canaux biliaires (cholangite biliaire primitive et cholangite sclérosante primitive) et des troubles métaboliques héréditaires comme :

  • une surcharge en fer (hémochromatose) ;
  • une surcharge en cuivre (maladie de Wilson) ;
  • un déficit en alpha-1 antitrypsine.

Symptômes de la cirrhose

De nombreuses personnes atteintes d’une cirrhose sont asymptomatiques et paraissent en bonne santé pendant plusieurs années. Environ un tiers des personnes ne développent jamais de symptômes. Lorsqu’ils sont présents, les symptômes de la cirrhose sont les suivants :

  • fatigue ;
  • malaise général ;
  • perte d’appétit et de poids ;
  • hippocratisme digital (l’extrémité des doigts s’élargit) ;
  • jaunisse (la peau et le blanc des yeux prennent une teinte jaunâtre et l’urine devient plus foncée) ;
  • selles molles, claires, volumineuses, d’aspect huileux et nauséabondes (stéatorrhée). Cela survient lorsque les graisses et les vitamines liposolubles sont mal absorbées ;
  • éruption cutanée rougeâtre à violacée due aux saignements de petits vaisseaux sanguins dans la peau ;
  • démangeaisons généralisées si la fonction hépatique est altérée depuis longtemps.

Dans le cas d’une cirrhose due à la consommation excessive d’alcool ou à un trouble hépatique, d’autres symptômes peuvent se développer, à savoir :

  • atrophie musculaire ;
  • érythrose palmaire (paume des mains rouges) ;
  • contracture de Dupuytren (rétrécissement des tendons de la main qui entraine une rétractation des doigts) ;
  • apparition d’angiomes stellaires sur la peau (petits vaisseaux sanguins en forme de toile d’araignée) ;
  • augmentation du volume des glandes salivaires dans les joues ;
  • neuropathie périphérique (dysfonctionnement des nerfs périphériques) ;
  • gynécomastie (augmentation du volume mammaire chez les hommes) ;
  • atrophie testiculaire chez les hommes (diminution du volume des testicules).

Diagnostic de la cirrhose

Les médecins suspectent en général une cirrhose en fonction des symptômes du patient, des résultats de l’examen clinique et des antécédents de facteurs de risque de la cirrhose comme la consommation excessive d’alcool. Il arrive que le médecin remarque des problèmes qui proviennent typiquement d’une cirrhose tels que :

  • une hypertrophie de la rate ;  
  • un gonflement de l’abdomen (ascite) ;
  • une jaunisse ;  
  • une éruption cutanée indiquant des saignements dans la peau.  

A la suite de cet examen clinique, si le médecin traitant suspecte toujours une cirrhose, il adresse el patient à un hépato-gastro-entérologue. Des examens permettant de confirmer le diagnostic vont ensuite être réalisés. Il s’agit entre autres :

  • d’analyses de laboratoire : généralement, les résultats de ces analyses sont normaux car elles ont une sensibilité relativement faible et le foie peut fonctionner longtemps en dépit des lésions. Une numération formule sanguine (NFS) est réalisée pour rechercher une anémie, une faible numération plaquettaire et d’autres anomalies hématologiques. Ces analyses de sang permettent aussi de rechercher une hépatite et d’autres causes possibles ;
  • d’examens d’imagerie du foie : l’échographie, la tomodensitométrie (TDM) ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM) peuvent indiquer si le foie a rétréci ou si sa structure est anormale. Ces examens peuvent aussi détecter une hypertension portale et une ascite ;
  • d’examens d’imagerie spécialisés : élastographie transitoire, élastographie par résonance magnétique et élastométrie impulsionnelle permettent de détecter une cirrhose précoce.
  • de la biopsie hépatique : le prélèvement d’un échantillon de tissu qui sera examiné au microscope est effectué si le diagnostic demeure incertain. La biopsie (et parfois les analyses de sang) peuvent aider les médecins à déterminer la cause de la cirrhose.

Si la cirrhose est confirmée, une échographie est réalisée tous les 6 mois pour rechercher un cancer du foie. Si l’échographie détecte des anomalies suggérant un cancer, les médecins réalisent une imagerie par résonance magnétique (IRM) ou une TDM après avoir injecté un produit de contraste.

En outre, une endoscopie du tube digestif supérieur (insertion d’une sonde souple à fibres optiques) peut être nécessaire pour vérifier la présence de varices, en particulier lorsqu’il existe des signes d’hypertension portale. Cette endoscopie est répétée tous les 2 ou 3 ans et elle est effectuée plus souvent si des varices sont détectées. Des analyses de sang permettant d’évaluer le foie sont également réalisées régulièrement.

Bon à savoir : Le foie peut accomplir ses fonctions essentielles même quand son fonctionnement est réduit de 80 %.

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Traitements de la cirrhose

L’objectif de la prise en charge d’un patient atteint d’une cirrhose est de prévenir et traiter les principales complications. La mesure la plus efficace pour lutter contre la cirrhose est de stopper l’agent responsable lorsqu’il est connu :

  • sevrage alcoolique : abstinence totale d'alcool pour stopper la progression de la cirrhose et effectuer une prise en charge spécialisée près d’un addictologique ;
  • antiviraux : pour traiter l'hépatite B ou C et ralentir la progression de la maladie ;
  • gestion du diabète et de l'obésité : régime alimentaire, exercice, et médicaments pour traiter la stéatose hépatique non alcoolique ;
  • traitements immunosuppresseurs : pour les maladies auto-immunes ;
  • traitement diurétique sur avis médical, en cas d’ascite et d’œdèmes des jambes ;
  • bêta-bloquants : pour prévenir les saignements des varices œsophagiennes ;
  • évitement de l’automédication et prendre l’avis de son médecin traitant pour tout nouveau traitement.

En cas d’encéphalopathie hépatique, la prise de médicaments qui décontaminent l’intestin peuvent aider à traiter ou à prévenir la maladie.

En cas de cirrhose fortement évoluée avec une faible espérance de vie, le seul traitement possible sera une transplantation hépatique (greffe du foie).

Une bonne prise en charge de la cirrhose consiste également à traiter les complications au fur et à mesure qu’elles se développent.

Les complications de la cirrhose

Plusieurs complications surviennent lors de la décompensation d’une cirrhose du foie :

  • l’ascite : un liquide clair s’accumule progressivement dans le péritoine, puis le ventre augmente de volume ;
  • l’ictère : la peau et le blanc des yeux deviennent jaunes et les urines sont foncées ;
  • les varices œsophagiennes : elles se développent lorsque la pression dans les veines situées près du foie augmente (hypertension portale) ;
  • les infections bactériennes qui surviennent du fait d’une déficience du système immunitaire ;
  • l’insuffisance rénale aiguë ;
  • des troubles neurologiques ;
  • le cancer du foie

Prévention de la cirrhose

  • limiter ou arrêter la consommation d'alcool : l'une des principales causes de la cirrhose est l'alcoolisme chronique. Réduire ou éliminer la consommation d'alcool permet de prévenir les dommages hépatiques à long terme ;
  • se faire vacciner contre l'hépatite B : l'hépatite B est une infection virale qui peut provoquer une inflammation chronique du foie, conduisant à la cirrhose. Le vaccin permet de réaliser une réponse immunitaire rapide s’il y a infection. Cela freine donc le développement de la maladie ;
  • détection et traitement de l'hépatite C : même s’il n'existe pas encore de vaccin contre l'hépatite C, il est nécessaire de suivre un traitement antiviral qui peut guérir l'infection et prévenir les dommages hépatiques ;
  • adopter une alimentation saine : un régime équilibré et pauvre en graisses peut prévenir la stéatose hépatique (accumulation de graisse dans le foie), qui est un facteur de risque de cirrhose ;
  • maintenir un poids santé : l'obésité est un facteur de risque de stéatose hépatique non alcoolique, qui peut évoluer vers la cirrhose. Maintenir un poids santé grâce à une alimentation équilibrée et une activité physique régulière (30 minutes de marche ou d'exercice modéré par jour) peut aider à protéger le foie.
  • éviter la consommation excessive de médicaments et de substances toxique : certains médicaments, lorsqu'ils sont pris à long terme ou à fortes doses, peuvent endommager le foie. Il est important de s’assurer de respecter les doses prescrites par le médecin et d’éviter l'automédication. Une vigilance doit également vigilant être de mise sur les produits toxiques comme les solvants, les insecticides et les produits chimiques industriels.
  • effectuer un suivi médical régulier : un suivi médical régulier permet aux personnes ayant des facteurs de risque pour les maladies hépatiques de détecter les signes précoces de dommages au foie et d'intervenir avant que la cirrhose ne se développe ;
  • éviter les infections : les personnes souffrant de cirrhose sont plus vulnérables aux infections. Se faire vacciner contre les maladies comme la grippe, le pneumocoque et l'hépatite A peut aider à réduire le risque de complications liées à la cirrhose.
L’avis des experts de MédecinDirect sur la cirrhose : La cirrhose est généralement permanente et peut évoluer si la cause n'est pas traitée. L'évolution de la maladie est difficile à prévoir et dépend de plusieurs facteurs : la cause, la gravité, la présence de symptômes ou de troubles associés, et l'efficacité du traitement. L'arrêt complet de l'alcool permet d’éviter la progression de la fibrose du foie. Cependant, si la personne continue de boire, même modérément, cela peut aggraver la cirrhose et entraîner des complications graves. Le pronostic devient défavorable si des complications sévères comme un vomissement de sang, une accumulation de liquide dans la cavité abdominale ou une dégradation de la fonction cérébrale surviennent. Il est impératif de consulter un médecin dès l’apparition des premiers symptômes de la cirrhose.

SOURCES :

  • Assurance maladie : le lien
  • Société française d’hépatologie : le lien
  • Manuel MSD : le lien

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