Infertilité masculine : quelles causes ? Comment y remédier ?

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Infertilité masculine : quelles causes ? Comment y remédier ?

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Infertilité masculine : quelles causes ? Comment y remédier ?

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Vous y êtes. Au point de votre vie où vous ressentez l’envie de fonder votre famille. Un seul être vous manque pour que votre vie soit parfaitement comblée. Alors vous commencez, recommencez, réessayez... Mais l’enfant se fait attendre. Madame ? Monsieur ? Les deux ? D’où vient le dysfonctionnement ?

Quand parle t-on d'infertilité masculine ?

Ici, nous allons parler d'infertilité chez l'homme. Contrairement à la stérilité (considérée comme définitive et inaccessible à toute solution thérapeutique), l’infertilité est le fait, pour un couple, de temporairement ne pas parvenir à procréer. On parle d'infertilité après au moins 1 an de rapports non protégés.

L'infertilité est un problème fréquent, puisque près de 15 % des couples y font face. On estime que la cause est uniquement masculine dans 20 % des cas, et mixte dans 40 % des cas.

Quelles sont les différentes causes d'infertilité chez l'homme ?

On peut séparer grossièrement les causes de l’infertilité masculine en plusieurs catégories : les habitudes de vie, les pathologies infertilisantes,

Les habitudes de vie

C'est en discutant avec vous que le médecin détectera cela. Messieurs, vos testicules sont situés à l’extérieur de votre corps pour une raison tout à fait logique : la fabrication des spermatozoïdes ne peut se faire de manière correcte que si la température est d’environ 35°C. Certaines habitudes peuvent augmenter cette température. Parmi elles, on compte :

  • les bains chauds trop fréquents,
  • les vêtements trop serrés,
  • les ondes wifi (le portable dans la poche, l'ordinateur sur les genoux)
  • la pratique intensive de certains sports (notamment en raison de contraintes mécaniques comme le cyclisme), etc.

L’équilibre nécessaire à la bonne fabrication de spermatozoïdes peut ainsi être compromis.

Par ailleurs (et comme toutes les fonctions de notre corps) la fabrication des spermatozoïdes est très sensible à tous les "toxiques" (tabac, alcool, cannabis, pesticides...). On peut également citer la prise de certains médicaments, notamment les chimiothérapies. Dans ce cas, un recueil du sperme en vue d’une aide médicale à la procréation ultérieure est systématiquement proposé avant le début du traitement. Pour en savoir plus, découvrez notre article sur l'impact du cancer de la prostate et du testicule sur la fertilité.

La chimiothérapie est globalement la seule catégorie de traitement dont les effets sont irréversibles. Du reste :

  • les psychotropes (anti-dépresseurs, par exemple),
  • les stéroïdes hormonaux (y compris à visée dopante),
  • quelques anti-infectieux

pourront avoir un effet sur la fertilité, mais souvent réversible dès l’arrêt du traitement. Vous pouvez donc discuter avec votre médecin pour envisager l’arrêt ou la modification temporaire de votre traitement si vous avez pour projet de faire un enfant.

Les pathologies infertilisantes

Lorsqu'une anomalie relative à la fertilité de l'homme est détectée, celle-ci peut être situé à deux niveaux : la fabrication des spermatozoïdes ou l'expulsion du sperme.

Anomalies de fabrication des spermatozoïdes (spermatogénèse)

La fabrication des spermatozoïdes (spermatogénèse) nécessite l’intégrité de plusieurs zones du corps. De manière simplifiée, dans le cerveau on trouve l’hypophyse. Il s'agît d'une glande qui organise l’activité des testicules (lieu de production finale des gamètes) grâce à l’hormone qu’elle produit : la FSH.

Pour schématiser, le problème vient soit de l’interrupteur (hypophyse), soit du fil électrique (FSH), soit de la lampe (testicules).

Le médecin s’orientera assez facilement sur une de ces origines grâce aux dosages hormonaux. Les pathologies d’origine hypophysaire sont assez rares et se recherchent par des imageries du cerveau. Le traitement est celui de la pathologie causale (on répare l’interrupteur). On apporte également sous forme de médicaments des hormones que l’hypophyse doit normalement produire (la FSH).

Plus fréquemment, le souci vient des testicules : infections testiculaires, malformations ou malpositions des testicules non descendus dans les bourses, cancer des testicules, atrophie ou torsion testiculaire, ou cause génétique (exemple : Syndrome de Klinefelter - hommes possédants 2 chromosomes X et un chromosome Y)

Anomalies d'expulsion du sperme

Le sperme peut-être correctement produit, mais ne pas sortir des testicules. Les tuyaux sont inefficaces parce que ceux-ci :

  • n’existent pas (malformation congénitale associée à la mucoviscidose)
  • sont bouchés (conséquence potentielle d’une infection sexuellement transmissible).

Le traitement consiste, dans ce deuxième cas, en une intervention micro-chirurgicale afin de «restaurer le tuyau ». Les résultats peuvent cependant être parfois décevants.

Lorsque les premières mesures citées ci-dessus ont été inefficaces, on peut proposer des techniques de procréation médicalement assistée (PMA).

Comment établir le diagnostic de l'infertilité masculine ?

En plus d’un examen clinique, plusieurs tests seront réalisés pour détecter une pathologie potentiellement infertilisante (dosages d’hormones reproductives - notamment la testostérone - et spermogramme).

L'examen du spermogramme

Examen aussi simple que contributif, le spermogramme est proposé à tout homme dont le couple est infertile. Il s’agit d’un recueil du sperme avec analyse de paramètres généraux comme le volume ou la viscosité, et d’autres plus précis comme le nombre, la vitalité, la mobilité ou encore la forme des spermatozoïdes. En fonction des résultats, le médecin sera en mesure de :

  • s’orienter vers la probable cause de l’infertilité
  • conclure à l’absence d’anomalie qualitative et quantitative du sperme.

Quelles solutions envisager en cas d'infertilité ?

La procréation médicalement assistées (PMA)

Il en existe trois, dont le choix dépendra du mécanisme à l’origine de l’infertilité.

  • Si les spermatozoïdes apparaissent en quantité relativement bonne et assez mobiles, on pratique une insémination artificielle (on recueille le sperme total que l’on « pousse » directement dans l’utérus).
  • Lorsque ces conditions ne sont pas présente, on recueille le sperme au sein duquel on choisit quelques spermatozoïdes que l’on met en contact avec un ovocyte (préalablement ponctionné), dans une éprouvette. C’est la Fécondation In Vitro. Après la fécondation, l’embryon est implanté dans l’utérus.
  • Enfin la technique la plus poussée est l’injection intracytoplasmique * de spermatozoïde.

* L'injection intracytoplasmique de spermatozoïde : cette technique est utilisable quand les spermatozoïdes sont présents en très faible nombre ou sont non mobiles (donc incapables de pénétrer seuls la membrane de l’ovocyte). Il s’agit d’introduire directement un spermatozoïde dans l’ovocyte (préalablement ponctionné), et d’inséminer par la suite l’embryon dans l’utérus. En fait, seule cette dernière technique est possible quand il faut recueillir chirurgicalement les spermatozoïdes dans les testicules (car il existe un problème de production ou qu’il est impossible de « déboucher les tuyaux »).


Parfois, aucun spermatozoïde n'est produit et il n'y a pas toujours de traitement à cela. Dans ce cas, la seule prise en charge possible de l'infertilité est l'utilisation de sperme de donneur ou l'adoption.


Auteur : Joséphine THOMAS-LACROIX - Relu par le Dr Adam VARDI (chirurgien urologue et andrologue)

Sources :

- Données numériques et scientifiques : Collège Français des Urologues 4eme édition

- Elsevier Masson, Chapitre 2 item 37. Stérilité du couple, conduite de la première consultation

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