La ligature des trompes : ce qu’il faut savoir

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La ligature des trompes est une méthode de stérilisation à visée contraceptive chez la femme. Cette contraception définitive doit être considérée comme irréversible, supprimant ainsi toute capacité pour une femme, de procréer.

Ligaturer ses trompes implique donc une réflexion importante : ne pas ou ne plus vouloir d’enfants. En dix ans, le nombre annuel de stérilisations féminines a été divisé par deux entre 2013 et 2023, passant de 45 138 à 20 325.

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La ligature des trompes : qu’est-ce que c’est ?

Rôle des trompes de fallope

Les trompes de Fallopes sont l’une des parties qui constituent l’appareil génital féminin. Ces tubes utérins sont semblables à des conduits de 10 à 14 cm environ et assurent la liaison entre les ovaires et l’utérus. Leurs rôles est essentiel dans la reproduction : accueillir l'ovocyte provenant de l'ovaire et le pousser jusqu'à l'utérus, aider au déplacement des spermatozoïdes, transporter l’ovocyte fécondé vers la cavité utérine.

Objectif de la ligature des trompes

L’objectif principal de cette méthode de stérilisation consiste à fermer le passage des tubes utérins, afin d’éviter que l’ovule ne soit fécondé par un spermatozoïde.

Prendre la décision de ligaturer ses trompes implique donc de mettre un terme définitif à ses capacités de procréation.

Je souhaite me ligaturer les trompes : quelles sont les démarches ?

Procédure administrative

La loi du 4 juillet 2001 a introduit le recours à la ligature des trompes.

Cette méthode de stérilisation à visée contraceptive a ensuite fait l’objet d’une circulaire, afin que les professionnels de santé connaissent la marche à suivre avant l’intervention de leurs patientes. La ligature des trompes étant irréversible, le corps médical doit s’assurer de bien respecter les étapes suivantes avant cette méthode définitive.

La première consultation préalable à l’intervention

Cette première consultation a un objectif double : le médecin s’assure que la personne intéressée par la stérilisation à visée contraceptive est bien majeure, consentante. Sa volonté doit être libre, motivée et délibérée. Pour cela, il lui transmet toutes les informations sur les techniques de stérilisation proposées, les modalités de l’intervention, ses conséquences, ainsi que ses risques éventuels via un dossier écrit.

Quant à la patiente, celle-ci doit soumettre sa demande de stérilisation et la justifier auprès du médecin. Une fois la consultation finie, une attestation de consultation médicale est remise à la patiente. Si le médecin ne souhaite pas pratiquer cet acte à visée contraceptive, l’intéressée est informée de son refus au cours de cette première consultation.

Le délai de réflexion

Le médecin ne peut procéder à une stérilisation à visée contraceptive qu’à l’issue d’un délai de quatre mois après la première consultation médicale préalable. Ce temps de réflexion est indispensable pour permettre à la personne concernée d’exercer un choix responsable.

La deuxième consultation préalable à l’intervention

Si la réflexion menée au cours de ce délai conduit la personne concernée à maintenir sa demande initiale de stérilisation, l’intéressée confirme par écrit sa volonté d’accéder à cette intervention.

Toutefois, un désistement de dernière minute peut très bien arriver. Dans ce cas, la loi autorise la future patiente à retirer son consentement à tout moment avant l’intervention.

Prise en charge par la sécurité sociale

La stérilisation à visée contraceptive est remboursée à 65 % par l'assurance-maladie. La part supplémentaire peut éventuellement être prise en charge par la mutuelle santé.

Comment se déroule l’intervention ?

La ligature des trompes est une intervention chirurgicale qui est réalisée sous anesthésie générale ou locale, par un médecin en établissement de santé (public ou privé). Cette opération nécessite une hospitalisation de 1 à 3 jours.

Plusieurs techniques de stérilisation féminine permettent de parvenir à l’occlusion des trompes, empêchant ainsi la rencontre des spermatozoïdes et de l’ovules :

  • soit en les ligaturant et en les sectionnant ;
  • soit en les électro-coagulant ;
  • soit en les pinçant avec un anneau ou un « clip ».

Les voies d’accès pour ces méthodespeuvent être les suivantes :

  • Coelioscopie ;
  • Ouverture de l’abdomen (par exemple lors d’une césarienne) ;
  • Incision réalisée au-dessus du pubis ou au fond du vagin.

Il existe notamment une autre technique de stérilisation : l’insertion d’un micro implant dans chacune des trompes.

Cette technique est réalisée par les voies naturelles, par hystéroscopie (introduction d’un hystéroscope dans la cavité utérine). Toutefois, la personne intéressée par la pose de ce dispositif intratubaire doit être mise en garde contre ses effets : l’occlusion des trompes est progressive, et les effets définitifs ne sont obtenus qu’au bout de trois mois.

Il est donc indispensable de recourir à un autre moyen de contraception durant cette période. Au terme de ce délai, un contrôle de l’occlusion est réalisé.

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Quelles sont les éventuelles complications liées à l’intervention ?

Les complications post-opératoires sont rares et généralement bénignes. Il s'agit le plus souvent de douleurs abdominales ou de petits saignements passagers.

Néanmoins, il convient de consulter en urgence, si certains symptômes apparaissent après l’opération :

  • Douleurs abdominales plus ou moins intenses et brusques (souvent latérales) ;
  • Des saignements vaginaux (surtout en cas de retard de règles ou si elles ne sont pas survenues) ;
  • De la fatigue, des vertiges, de la fièvre.

L’échec des techniques de stérilisation féminine est très rare. Néanmoins, lorsque l’opération échoue, cela implique une potentielle grossesse chez la patiente. Dans ce cas de figure, l’opération peut laisser d’importantes séquelles sur les trompes, et notamment causer une grossesse extra-utérine. Tout retard de règles doit donc amener à consulter un médecin.

Quels sont les avantages et inconvénients de la stérilisation définitive ?

Avantages : efficacité, risques post-opératoires faibles, absence d’impact hormonal

La ligature des trompes est reconnue par sa grande efficacité. En effet, cette technique est d’une fiabilité rassurante pour toute personne s’intéressant à cette méthode de contraception définitive. Le taux de réussite de cette intervention est de 99,5% et augmente après la première année.

De plus, la simplicité de l’intervention est également un avantage supplémentaire. Cette opération ne nécessite pas une prise en charge très longue ce qui permet à la patiente de rentrer chez elle par la suite sans avoir à rester à l’hôpital plus de quelques heures.

Enfin, se ligaturer les trompes n’affecte en rien la fonction ovarienne ou utérine. Le cycle menstruel est maintenu et la période continue.

Inconvénients : Irréversibilité et effet non protecteur contre les infections sexuellement transmissibles

La réversibilité d’une telle intervention est complexe et pas toujours efficace. C’est pourquoi, les médecins se doivent de présenter la ligature des trompes comme une méthode définitive, lors de la procédure administrative.

La réversibilité dépend surtout du degré de destruction tubaire et des caractéristiques des patientes opérées (notamment âge, technique utilisée…). Mais il faut garder en tête que les opérations restauratrices sont lourdes et les résultats sont aléatoires.

En effet, les grossesses après reperméabilisation tubaire ne sont obtenues que dans une minorité de cas. Dans certaines situations, le recours à la fécondation in vitro est possible.

Enfin, la ligature des trompes ne protège pas contre les maladies sexuellement transmissibles. Or, la prévention des infections sexuellement transmissibles est primordiale et passe principalement par l’utilisation du préservatif masculin ou féminin pour éviter la transmission des germes par voie sexuelle.

Quelles sont les alternatives à la ligature des trompes ?

Si vous hésitez encore à passer le cap de la ligature des trompes, d’autres méthodes de contraception, autre que la stérilisation,  permettent d’éviter de façon réversible la grossesse et concerne aussi bien les hommes que les femmes.

La pilule, l’anneau contraceptif ou le timbre contraceptif bloquent l’ovulation. Le stérilet, quant à lui, empêche l’implantation de l'œuf, et le préservatif fait barrage à la fécondation.

La pilule

Différentes pilules existent. Certaines contiennent deux hormones : oestrogène et progestérone. D’autres n’en contiennent qu’une seule. Elle se présente sous forme de plaquettes contenant le plus souvent 21 comprimés (prise d’un comprimé chaque jour pendant 3 semaines, arrêt pendant une semaine).

Certaines plaquettes peuvent également contenir 28 comprimés, ce qui implique une prise en continu tous les jours de l’année.  Ce type de contraception permet d’éviter les préoccupations dues aux oublis des prises de comprimés.

La pilule est un mode de contraception très efficace et son taux d’efficacité est de l’ordre de 99 %. Mais il faut savoir qu’un seul oubli peut permettre une grossesse.

L’anneau contraceptif

Il s’agit un anneau flexible et transparent qui est placé par la femme dans le vagin et qui reste en place 3 semaines. Il délivre des hormones (œstrogène et progestérone). À l’issue de ces 3 semaines, il est retiré. Cette forme de contraception est donc très utile lorsque vous recherchez une protection temporaire. De plus, l’anneau contraceptif permet de diminuer les crampes et les menstruations tout en régularisant le cycle menstruel.

Le timbre contraceptif (ou patch contraceptif)

Il s’agit d’un patch qui se colle sur la peau et délivre des hormones (œstrogène et progestérone) pendant 1 semaine. Il est renouvelé chaque semaine pendant 3 semaines, puis arrêté pendant 7 jours. À l’issue de cette semaine, un nouveau timbre est posé. Il est aussi efficace que la pilule, sauf en cas d’obésité.

Le stérilet

Le stérilet est un petit objet de 3 cm environ, en plastique souple, qui est placé par un médecin ou une sage femme dans l’utérus.

Il existe différents types de stérilets (recouvert de cuivre ou délivrant une hormone). Le stérilet se termine par 1 ou 2 fils de nylon qui permettent de vérifier qu’il est correctement placé et qui permettent également de le retirer. Il peut être oublié par un médecin ou une sage-femme à tout moment.

L’avantage, c’est qu’un stérilet bien toléré est aussi bien oublié par la femme. Certains d’entre eux peuvent entraîner des règles plus abondantes ou plus douloureuses, d’autres peuvent les diminuer, voire les faire disparaître.

Le préservatif féminin ou masculin

Le préservatif féminin assure une protection contre le SIDA et la plupart des autres maladies sexuellement transmissibles (MST). Il s’agit d’une fine gaine souple en polyuréthane ou en nitrile synthétique, à usage unique, munie d’un anneau souple aux deux extrémités.

Il s’introduit à l’intérieur du vagin en recouvrant entièrement la paroi vaginale. L’anneau interne fermé s’adapte au col de l’utérus, entourant les parois vaginales et l’anneau externe recouvre les organes génitaux externes. Il empêche donc tout contact entre le sperme et les muqueuses.

Le préservatif masculin

C’est le seul contraceptif mécanique, avec le préservatif féminin, qui permet de prévenir les infections sexuellement transmissibles dont le VIH.

Le préservatif ne doit jamais être mis au contact d’un lubrifiant huileux (vaseline, crème…) au risque de détériorer le latex. Un gel aqueux est à privilégier. Son efficacité dépend principalement de ses conditions d’utilisation et de la motivation des couples qui l’utilisent. Il est à usage unique.

Il est déconseillé de l’utiliser avec un préservatif féminin, car le frottement des deux plastiques risque de faire expulser le préservatif féminin.