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Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) : Droits, Procédures et Soutien
Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) : Droits, Procédures et Soutien
Mis à jour le 
30
.
04
.
2024
Article relu par la Direction Médicale de MédecinDirect
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La loi Française garantit le droit à toute femme, majeure ou mineure, de procéder à une interruption volontaire de grossesse. L’État a décidé de mettre en place un cadre légal afin que l’IVG se déroule dans des conditions sécurisées. Les femmes qui envisagent cette option ont besoin, avant de se décider, d’accéder à une information fiable notamment en termes de droits, de procédures et de soutien. Le point est fait sur la question dans cet article.

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Mieux comprendre l’IVG

L’Interruption Volontaire de Grossesse est accessible à toute femme en situation de détresse, du fait de sa grossesse. La femme reste donc la seule juge de la situation et est libre de sa décision. Que signifie réellement interrompre volontairement une grossesse ?

L’Interruption Volontaire de Grossesse en abrégé IVG est le processus par lequel une grossesse est intentionnellement interrompue avant que l’embryon ne soit considéré comme viable. La pratique de l’avortement est réglementée et certaines étapes doivent être respectées avant et après l’intervention.

La femme enceinte a le choix entre plusieurs méthodes abortives. Elle doit en être informée lors de la consultation chez le gynécologue, la sage-femme ou le médecin traitant. Le choix est ensuite fait en fonction du terme de sa grossesse.

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Droits et accès à l’IVG

L’Interruption volontaire de grossesse est autorisée en France depuis la loi du 17 janvier 1975, encore appelée loi Veil. Grâce à cette loi, toute femme enceinte peut demander à un médecin ou à une sage-femme d’interrompre sa grossesse, sans avoir à se justifier.  

Bref aperçu historique sur l’IVG

Il fut un temps où l’avortement n’était pas autorisé en France. Les femmes enceintes étaient obligées de risquer leurs vies en se tournant vers des solutions clandestines aux méthodes artisanales.

Dans les années 1970, les mouvements féministes et les plannings familiaux réclamaient le droit pour les femmes de disposer de leurs corps. Grâce au manifeste des 343 femmes avouant avoir avorté et au procès de Bobigny de 1972, l’opinion publique est de plus en plus sensibilisée sur le sujet. La loi relative à l’IVG est enfin adoptée à titre expérimental le 20 décembre 1974 et confirmée plus tard.

Les conditions d’accès à l’avortement

L’État français soumet l’accès à l’IVG à certaines conditions :

  • seule la femme enceinte peut en faire la demande ;
  • selon le choix d’IVG, un délai doit être respecté (jusqu’à 14 semaines pour l’IVG instrumentale et jusqu’à 7 semaines pour l’IVG médicamenteuse) ;
  • l’IVG est prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Les bénéficiaires de l’aide de l’État, les mineures et les assurées sociales sont dispensées totalement de l’avance de frais ;
  • une mineure n’a pas besoin de l’autorisation parentale pour avorter, mais doit être accompagnée par une personne majeure de son choix ;
  • l’anonymat total peut être envisagé pour cet acte ;
  • il n’est pas nécessaire d’avoir la nationalité française pour avorter en France

Tour du monde de l’IVG

Selon Amnesty International, 60 pays ont modifié leur législation ces trente dernières années pour faciliter l’accès à un avortement sûr et légal. Cependant, 22 millions d’avortements non sécurisés sont encore pratiqués chaque année. C’est la troisième cause de mortalité maternelle à travers le monde.

En tout dans le monde, ce sont :

  • 77 pays qui autorisent l’avortement sur demande ;
  • 47 pays qui l’autorisent pour des raisons de santé ;
  • 12 pays qui l’autorisent pour des raisons économiques ;
  • 22 pays qui l’interdisent totalement.

En Europe, 25 des 27 pays de l’Union européenne ont légalisé et dépénalisé l’IVG, sans besoin de justification de la part de la femme qui y a recours. Cette année 2024, la France est devenue le premier pays au monde à intégrer l’avortement dans sa Constitution, 49 ans après la promulgation de la loi Veil.

Les types d’IVG et leurs procédures

Après la réalisation des étapes d’information et de recueil du consentement en présentiel ou en téléconsultation, l’IVG peut être pratiquée. Il existe légalement deux méthodes d’Interruption volontaire de grossesse.

IVG : la méthode médicamenteuse

Il est possible d’avoir recours à cette méthode jusqu’à 7 semaines de grossesse, soit 9 semaines d’absence de règles ou aménorrhées. L’IVG médicamenteuse se pratique par un médecin ou une sage-femme dans un centre de santé ou de planification familiale, à l’hôpital, ou encore dans un cabinet de ville. Le centre de planning familial et le cabinet de ville doivent néanmoins avoir établi une convention avec un établissement de santé.

L’avortement se fait après l’absorption par voie orale de deux comprimés, de 24 à 48 heures d’intervalle. Le premier est un comprimé de mifépristone qui stoppe la grossesse. Le deuxième est un comprimé de misoprostol qui provoque les contractions et l’expulsion de l’embryon.

IVG : la méthode chirurgicale ou instrumentale

L’IVG instrumentale est possible jusqu’à la fin de la 14ème semaine de grossesse, soit au maximum à 16 SA (semaines d’aménorrhées). Elle se fait dans un hôpital ou une clinique autorisée à pratiquer l’avortement.

L’IVG instrumentale consiste à dilater le col, puis à évacuer le contenu utérin par aspiration. Pour ce faire, la femme soumise à cette méthode doit soit prendre par voie orale la mifépristone (36 à 48 heures avant l’aspiration) ou le misoprostol (3 à 4 heures avant l’aspiration), soit un ovule par voie vaginale (3 heures avant l’aspiration).

Une fois le col bien ouvert, le praticien introduit une canule dans l’utérus, afin d’aspirer le contenu utérin. Cette IVG se fait sous anesthésie locale. Elle peut être réalisée sous anesthésie générale, selon la situation médicale et le choix de la concerné. Dans ce cas, une consultation préanesthésique est obligatoire.

Même si l’intervention ne dure qu’une quinzaine de minutes, une surveillance de la patiente est nécessaire pendant quelques heures. Il est aussi recommandé que la femme soit accompagnée lors de sa sortie de l’hôpital.

Une consultation avec le médecin ou la sage-femme est ensuite nécessaire afin de s’assurer que tout s’est bien déroulé.

Quid des contre-indications ?

L’IVG médicamenteuse est contre-indiquée dans le cas où le diagnostic d’une grossesse extra-utérine a été posé. Elle est aussi contre-indiquée pour les femmes présentant une allergie ou de l’hypersensibilité à l’un des excipients de la mifépristone ou du misoprostol, aux femmes souffrant d’insuffisance rénale ou de porphyrie héréditaire.

Il n’existe pas de contre-indication en tant que tel pour l’IVG instrumentale, sauf si la femme est allergique aux produits d’anesthésie.

Le professionnel de santé qui est consulté avant l’IVG évaluera, lors de la première consultation, si la femme présente des contre-indications, et lui proposera la méthode d’IVG adaptée le cas échéant.

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Les avantages et inconvénients de chaque type d’IVG

L’IVG médicamenteuse et l’IVG chirurgicale ont chacune des avantages et des inconvénients.

Avantages

Pour ce qui est de l’IVG médicamenteuse, ses avantages sont les suivants :

  • elle évite la chirurgie et l’anesthésie ;
  • elle peut être réalisée dès le début de la grossesse ;
  • elle peut être pratiquée en cabinet de ville, voire à domicile.

La méthode chirurgicale a aussi ses avantages :

  • son taux de réussite est d’environ 99,7 %, elle échoue donc très rarement ;
  • elle se déroule en une fois ;
  • elle peut être réalisée jusqu’à 16 SA.

Inconvénients

Les inconvénients de l’IVG médicamenteuse :

  • elle peut échouer dans 5 % des cas. Il faut par la suite recourir à un avortement chirurgical ;
  • elle se déroule sur plusieurs jours ;
  • elle peut causer des saignements importants ;
  • elle peut entrainer des douleurs, des nausées, des vomissements et des diarrhées.

Les inconvénients de l’IVG instrumentale :

  • elle nécessite une anesthésie locale ou générale, et une brève hospitalisation ;
  • elle est faite chirurgicalement ;
  • elle peut entrainer des complications, même si elles sont rares (infection, lésion de l’utérus, hémorragie).

Soutien et prévention

Le vécu d’une IVG est personnel et varie d’une femme à une autre. La plupart du temps, c’est le contexte dans lequel l’intervention est pratiquée et l’accompagnement autour de l’IVG qui peuvent provoquer un impact psychologique.

Bien que la consultation psycho-sociale soit obligatoire pour les mineures qui veulent avorter, elle reste une option pour toutes les femmes qui peuvent demander à en bénéficier.

Le recours à un psychologue, à des associations ou au Planning familial est envisageable pour avoir un soutien important. Par ailleurs, l’État a mis en place un numéro vert national, le 0 800 08 11 11, pour apporter une écoute bienveillante et sans jugement aux femmes qui en ressentent le besoin.

Pour prévenir le recours à l’IVG, il est important de sensibiliser la population jeune surtout, sur le danger des rapports sexuels précoces. Cela permet entre autres d’éviter les grossesses non désirées et les infections sexuellement transmissibles (IST), telles que le VIH.

L’éducation reste donc la clé pour promouvoir une santé reproductive responsable et pour informer.

IVG : les idées reçues

Bon nombreuses d’idées reçues et de fausses informations circulent sur l’IVG. Voici un top 5 des fausses rumeurs répandues sur la question.

L’IVG rend stérile

Réalisé dans de bonnes conditions, l’avortement n’a aucun impact sur la fertilité de la femme. Celle-ci est très vite de nouveau féconde après une IVG, raison pour laquelle la mise en place d’un contraceptif doit être envisagée dès le premier jour de l’interruption de la grossesse.

L’IVG provoque des troubles psychiques

Cette assertion est, selon la Haute Autorité de santé, totalement fausse. Il n’existe aucune pathologie psychologique spécifique à la suite d'une IVG. L’impact psychologique de l’avortement reste difficile à évaluer, vu que ce moment est vécu différemment par chaque femme.

L’IVG, c’est pour les femmes qui n’ont pas de moyen de contraception

Selon la DREES, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, un peu plus de deux femmes sur trois qui ont avorté utilisaient un moyen de contraception.

Les mineurs ont besoin de l’accord de leurs parents

En France, la personne concernée, c’est-à-dire la mineure enceinte, est la seule à décider de l’interruption de sa grossesse, sans aucune justification. Elle va simplement demander une IVG à un médecin ou à une sage-femme.

L’IVG médicamenteuse est meilleure que l’IVG chirurgicale

Chacune des méthodes a ses avantages et ses inconvénients. Le choix de la méthode est fait en fonction du terme de la grossesse. Les femmes peuvent avoir une information détaillée sur la question en se rapprochant d’un professionnel de santé qui les aidera à faire un choix éclairé.

L'Interruption volontaire de grossesse est un choix important et personnel pour les femmes, majeures ou mineures. Il est nécessaire pour elles de savoir qu’elles ne sont pas seules lorsqu’elles décident d’avorter. De nombreuses ressources sont disponibles pour leur apporter l’aide dont elles ont besoin, et pour les informer sur les étapes du processus.

Il est essentiel d'avoir accès à des informations précises et aux bonnes ressources pour prendre une décision éclairée. Celles qui envisagent une IVG ne devraient pas hésiter à parler à un professionnel de la santé pour obtenir des conseils et un soutien approprié.

SOURCES :