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Le vitiligo est une maladie dermatologique caractérisée par l’apparition de taches blanches sur la peau, principalement sur le visage, les pieds, les mains, les articulations et les parties génitales. Cette maladie auto-immune n’est ni contagieuse, ni infectieuse, encore moins douloureuse. Elle peut néanmoins avoir des répercussions psychologiques sur les personnes atteintes, d’où l’importance de l’acceptation sociale et du soutien. Quelles sont les causes du vitiligo ? Ses symptômes ? Existe-t-il des traitements ? Cet article détaille tout ce qu’il y a à savoir sur le vitiligo.
Bon à savoir : le vitiligo touche tout le monde, quels que soient le sexe, l’origine et la couleur de peau.
Le vitiligo est une affection cutanée qui se manifeste par l’apparition de taches blanches sur la peau. Ces taches de formes irrégulières ou ovales ont parfois des bordures foncées. Il s’agit d’une dépigmentation progressive qui s’explique par la disparition des mélanocytes, les cellules de l’épiderme qui synthétisent les mélanines qui, elles, sont les principaux pigments qui colorent la peau.
Le vitiligo n’est pas une infection, mais une affection affichante. Elle peut s’avérer difficile à supporter sur le plan esthétique, entrainant de ce fait des répercussions psychologiques chez la personne atteinte.
Le plus souvent, la maladie évolue à un rythme imprévisible et peut s’arrêter ou s’étendre sans aucune raison apparente. L’évolution imprévisible du vitiligo peut entrainer une forte altération de la qualité de vie, dans la relation aux autres et à soi-même.
Le vitiligo revêt deux formes : la forme segmentaire et la forme non segmentaire.
Dans la forme segmentaire du vitiligo, la dépigmentation est unilatérale, c’est-à-dire qu’elle ne touche qu’un seul côté du corps. Elle est aussi délimitée à une zone bien déterminée de la peau.
Cette forme se développe rapidement en quelque semaines ou mois, puis reste stable, sans aucune autre évolution par la suite.
Le vitiligo non segmentaire est la forme la plus généralisée. Elle peut toucher principalement les mains, les pieds et le visage (forme acro-faciale), plusieurs zones du corps (forme généralisée « vulgaris »), voire le corps tout entier (forme généralisée universelle ou « universalis »).
Le vitiligo non segmentaire débute généralement avec l’apparition d’une simple tache blanche qui évolue de façon très variable au fil du temps. Le visage, les mains et les pieds sont souvent les premières zones atteintes. Des démangeaisons (prurit) annoncent parfois l’apparition de nouvelles taches.
Il peut arriver que les mélanocytes des poils soient aussi touchés. Dans ce cas, les poils et les cheveux sont blancs : on parle de leucotrichie. Il existe également une forme rare de vitiligo, le vitiligo folliculaire. Ici, les dépigmentations sont localisées uniquement au niveau des muqueuses ou essentiellement sur les poils.
Le saviez-vous ? Le vitiligo touche environ 1 à 2 % de la population. Les hommes et les femmes sont atteints avec la même fréquence.
Le vitiligo est une maladie ayant une genèse multifactorielle, à la fois génétique et non génétique. Ses causes génétiques, environnementales et auto-immunes, sont certainement à l’origine du développement de cette dépigmentation.
La dépigmentation repose sur un mécanisme en partie auto-immun. En effet, le système immunitaire, qui assure la défense de l’organisme, répond exagérément contre les mélanocytes. Le vitiligo est donc une maladie à forte composante auto-immune.
C’est en tout cas la théorie la plus souvent évoquée, car une corrélation a pu être établie entre le vitiligo et d’autres maladies auto-immunes telles que les problèmes de thyroïde, le diabète, la polyarthrite rhumatoïde, les maladies inflammatoires de l’intestin.
Dans le cas de ce mécanisme auto-immun, les personnes atteintes de vitiligo produisent des anticorps anormaux qui s’attaquent à leurs mélanocytes et les détruisent. Cela provoque un blanchiment total de la peau, vu que les pigments ne sont plus produits.
Plus de 50 gènes de susceptibilité ont été associés au vitiligo (HTA, CTLA4, NLRP1, TYR, etc.). Les personnes qui portent un ou plusieurs de ces gènes ont plus de risque de développer le vitiligo. Toutefois, elles ne seront pas systématiquement atteintes.
Par ailleurs, il peut arriver que plusieurs membres d’une même famille soient atteints de vitiligo. Des études sont aussi en cours, en vue d’établir de possibles anomalies mélanocytaires au cours du développement embryonnaire. Cela expliquerait une fragilité plus importante de ces cellules chez les personnes atteintes de vitiligo.
D’après certaines études scientifiques, les mélanocytes des personnes atteintes de vitiligo accumuleraient anormalement les radicaux libres. Il s’agit de déchets d’oxydation produits naturellement par l’organisme qui vont entrainer un dérèglement du fonctionnement cellulaire, détruisant de ce fait les mélanocytes.
Outre les personnes atteintes d’une autre maladie auto-immune (pelade, maladie d’Addison, anémie pernicieuse, etc.) et celles ayant des antécédents familiaux de vitiligo, certains facteurs peuvent déclencher la maladie :
Le phénomène de Koebner est un facteur favorisant reconnu. Ici, de nouvelles lésions apparaissent à la faveur d’anciennes lésions comme des cicatrices, des coupures, des frottements répétés.
Les symptômes du vitiligo se résument à l’apparition sur la peau, de zones dépigmentées. Elles sont très nettement délimitées et, très souvent, symétriques. La dépigmentation peut impliquer 1 ou 2 taches, de grands segments ou encore la plupart de la surface cutanée.
Le vitiligo se localise plus souvent sur :
Le diagnostic du vitiligo est clinique. Généralement, la peau dépigmentée est bien visible, en particulier chez les personnes à la peau foncée. Pour établir le diagnostic avec certitude, les lésions dépigmentées subtiles sont accentuées par la lumière de Wood (une lampe émettrice d’UVA long et de lumière bleu violette) qui permet de ressortir l’aspect blanc de la peau dépigmentée.
La lampe de Wood aide ainsi à distinguer le vitiligo d’autres pathologies qui peuvent être à l’origine de la dépigmentation (dartres, psoriasis, eczémas, etc.).
La prise en charge du vitiligo peut s’avérer difficile, car la repigmentation initiale est souvent imprévisible.
Le premier traitement traditionnel souvent envisagé repose sur des corticostéroïdes locaux. Ces derniers peuvent cependant entrainer une hypopigmentation ou une atrophie de la peau normale qui entoure la zone atteinte. Toutefois d’autres alternatives de traitement de repigmentation peuvent être envisagées :
Afin d’obtenir une couleur de peau homogène, il est possible de procéder à une dépigmentation cutanée grâce à du monobenzyl éther d’hydroquinone à 20 %, appliqué deux fois par jour. Cette option thérapeutique radicale n’est envisagée que dans le cas où le vitiligo recouvre la plus grande partie du corps.
Par ailleurs, le patient doit être informé et préparé à perdre de façon permanente les pigments. Ce traitement peut être très irritant et nécessiter une application pendant plus d’un an. Une fois terminé, le patient doit le plus possible éviter l’exposition au soleil, puisque la peau y devient très sensible.
La chirurgie est envisagée uniquement chez les patients stables, chez qui la maladie est limitée, en cas d’échec du traitement médical. Les thérapies chirurgicales comprennent :
L’application de cosmétiques sur les régions dépigmentées peut permettre de camoufler les zones blanchies de la peau, sans toutefois traiter la maladie. Il peut s’agir de fonds de teint spécialisés (Couvrance, Unifiance, Covermark) ou de crèmes auto-bronzantes.
Lorsque le vitiligo touche des zones visibles telles que le visage, le cou ou les mains, cela peut causer un mal être et une gêne face au regard des autres. Cette atteinte esthétique est la cause d’une détresse psychologique non négligeable.
Les personnes dans cette situation peuvent rejoindre des groupes de soutien où ils pourront échanger avec des personnes traversant les mêmes difficultés. Grâce à cela, ils se sentiront moins seuls face à la maladie et aux regards stigmatisants.
L’avis des experts de MédecinDirect sur le vitiligo : pour toute prise en charge du vitiligo, les médecins doivent être conscients des sensibilités individuelles et surtout ethniques (en ce qui concerne la couleur de peau uniforme) de chaque patient, car la maladie peut s’avérer psychologiquement dévastatrice.
Quel que soit le traitement, il est important de ne pas dépasser le nombre d’applications prescrites, car cela peut entrainer une atrophie de la peau. Reconnaître rapidement les symptômes du vitiligo permet de consulter un médecin qui saura adapter le traitement et, ainsi, améliorer la qualité de vie des personnes atteintes.
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