La lésion psoriasique de base (la zone d’inflammation où ont lieu les éruptions) est relativement connue du grand public : une grande plaque rouge sur laquelle sont présentes des copeaux blancs et épais de peau (les squames). Les poussées ne sont généralement pas associées à de la fatigue ou une sensation de moins bonne forme. En revanche, elles peuvent, selon la zone atteinte, être douloureuses et entraîner des démangeaisons.
On le voit souvent sur les mêmes parties du corps, et pour cause : le psoriasis a ses préférences ! On observe généralement :
Le plus fréquemment, les lésions ne se situent pas sur le visage.
En dehors de la forme la plus courante du psoriasis (le psoriasis en plaques) avec des grandes plaques situées sur les localisations classiques, il existe des formes plus rares de la maladie :
Son nom - très imagé - est parfaitement adapté. Et pour cause : les lésions psoriasiques se déposent comme des gouttes sur la peau. Ce psoriasis (assez fréquent chez l’enfant) apparaît souvent à la suite d’une angine (rappelez-vous, certaines infections peuvent précipiter l’entrée dans la maladie !). Et puisqu’on parle des enfants, il n’est pas rare qu’ils présentent des atteintes au niveau du siège. Leur petit minois pourra également être touché.
Parfois, le psoriasis est grave. Chaque poussée entraîne d’importantes conséquences sur l’état de la personne qui en souffre : c’est le cas du psoriasis pustuleux.
Non, le psoriasis pustuleux ne génère pas l’apparition de milliers de pustules pleines de pus. Les pustules sont dans ce cas non infectées (c’est-à-dire vides de pus) et apparaissent sur de grandes plaques rouges qui recouvrent le corps. Elles peuvent parfois mettre en jeu le pronostic vital en raison de la large surface de peau atteinte. Par ailleurs, ces poussées sont très souvent associées à de la fièvre.
Le psoriasis sur les ongles (psoriasis unguéal) se manifeste sous la forme de petits points profonds, donnant à l’ongle un aspect que les médecins appellent de “dé à coudre”. Il peut également y avoir une destruction de l’ongle.
Attention à ne pas confondre le psoriasis avec d’autres maladies de peau ou déconvenues dermatologiques impliquant rougeurs, démangeaisons et/ou squames (l’urticaire, la dermatite séborrhéique, les dermatites, mycoses, hyperkératose, l’eczéma atopique, de contact, le pityriasis...)
Psoriasis, eczéma, dermatite… Comment faire la différence ?
Certes, le psoriasis donne une peau rouge (érythémateuse). Mais l’eczéma aura un aspect plutôt suintant, là où le psoriasis est sec. De plus, en cas de psoriasis :
La dermatite séborrhéique est une autre pathologie relativement fréquente. Elle présente des ressemblances avec le psoriasis, tel que la peau rouge avec présence de squames. Cependant, celle-ci atteint quasi exclusivement le visage (liseré avec le cuir chevelu - comme certaines formes de psoriasis - et de manière plus spécifique les plis entre le nez et la bouche).
Lorsque les plaques recouvrent plus de 90 % de la surface du corps, il s’agît d’une forme grave de psoriasis : le patient doit être hospitalisé. En effet, ce dernier court les mêmes risques qu’un grand brûlé : déshydratation massive, infections graves, risque d’hypothermie etc. Il doit donc être surveillé et recevoir des soins cutanés attentifs !
Dans la majorité des cas, le psoriasis peut être contrôlé et permet aux gens de mener des vies “normales”. Cependant, il est possible que la maladie génère d’autres symptômes associés, notamment quand une personne souffre de psoriasis chronique. Il est par exemple démontré que le psoriasis favorisait le développement d’autres maladies de comorbidités ou concomitantes (maladies et/ou divers troubles s’associant la maladie initiale). C’est pourquoi il est impératif de garder un œil sur l’évolution de la maladie et de prévenir son médecin traitant au moindre doute.
Parmi les principales évolutions et complications du psoriasis, on retrouve l’arthrite psoriasique aussi appelée rhumatisme inflammatoire chronique (ou rhumatisme psoriasique), qui n’est autre qu’une inflammation des articulations et de certains tissus. Environ 30 % des personnes souffrant du psoriasis sont concernées par le rhumatisme psoriasique. La combinaison de ces deux symptômes est souvent appelée “maladie psoriasique”. L’arthrite psoriasique peut fortement nuire à la mobilité des personnes qui en souffrent à cause des douleurs articulaires générées. Il est important de la détecter et de la traiter au plus vite afin de limiter les lésions sur les articulations.
Autre complication liée au psoriasis dans sa forme la plus sévère : les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Bien que de nombreuses maladies se cachent sous ce nom plutôt généraliste, le terme désigne toutes les inflammations de l’appareil digestif, dont la colite ulcéreuse ou encore la maladie de Crohn. En effet, le psoriasis multiplie par trois le risque de générer ce type de maladie en comparaison à une personne non atteinte.
Cette autre inflammation survient sur les yeux de certaines personnes atteintes de psoriasis. Les symptômes de l’uvéite sont les suivants : les yeux deviennent rouges, douloureux et la vision commence à se brouiller. Les signes doivent alerter, et la consultation d’un spécialiste est alors fortement recommandée.
Bien que le psoriasis ne génère pas de maladies cardiovasculaires en soi, il les aggrave si celles-ci existent déjà. Heureusement, un dépistage rapide permet d’adapter son mode de vie en fonction des besoins et d’obtenir d’excellents résultats. Parmi les principales maladies concernées, on trouve l’accident vasculaire cérébral (AVC), les thromboses veineuses, mais aussi les maladies coronariennes.
Bien que ce ne soit pas encore parfaitement prouvé, les personnes souffrant d’un surplus de cholestérol, d’hyperglycémie, d’hypertension ou d’une masse graisseuse trop importante sont en moyenne deux fois plus représentées parmi les personnes atteintes du psoriasis. Ces éléments augmentent également les risques de maladies cardiovasculaires.
Toujours lié aux problèmes précédents, le diabète apparaît également plus souvent chez les personnes atteintes de psoriasis. En effet, les états d’hyperglycémie étant plus fréquents, l’augmentation du nombre de personnes diabétique est inévitable. Cependant, il n’y a pas de lien direct avec le psoriasis.
Enfin, il est prouvé que les patients qui souffrent du psoriasis ont des risques accrus de souffrir de maladies mentales comme l’anxiété pour 30 % d’entre eux et la dépression pour 60 % d’entre eux. En effet, le psoriasis impacte directement le corps de manière visible. L’estime de soi est alors rapidement fragilisée pour bon nombre de patients : la qualité et l'hygiène de vie peuvent alors tomber en chute libre.
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