Fausse couche : premiers signes, symptômes et précautions

Fausse couche

Savoir que l’on est enceinte est un heureux événement dans la vie d’un couple, particulièrement marquant dans la vie de la femme. S’il est vrai que la plupart des grossesses vont à terme, il n’en demeure pas moins que certaines grossesses sont interrompues avant leur terme : on parle alors de fausse couche.

Faire une fausse couche est une triste réalité à laquelle personne n’aime faire face. Celle-ci est généralement annoncée par des saignements au cours de la grossesse. Mais au-delà des saignements, d’autres signes peuvent être annonciateurs d’une fausse couche.

Comment savoir si l’on fait une fausse couche ? Découvrons ensemble les signes et symptômes de la manifestation d’une fausse couche ainsi que les précautions à prendre pour éviter de devoir affronter cette épreuve.

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Qu’est-ce qu’une fausse couche spontanée ?

Lorsque la grossesse n’évolue plus et le que le fœtus est expulsé entre le premier et le cinquième mois de grossesse, on parle de fausse couche spontanée. Il est également important de différencier fausse couche spontanée précoce et la fausse couche tardive.

En effet, la fausse couche précoce est lorsqu’un l’arrêt de grossesse a lieu au cours des 3 premiers mois.

La fausse couche tardive (encore appelée avortement tardif) est une interruption non volontaire de la grossesse entre le troisième et le cinquième mois.

Toute interruption et expulsion de grossesse au-delà de cinq mois (22 semaines d’aménorrhée - c’est à dire 22 semaines après l’arrêt des dernières règles) est qualifiée de “mort fœtale”.

Ces précisions sont importantes à faire car la prise en charge et le traitement de chaque catégorie de fausse couche ne sont pas identiques.

Les causes et facteurs de risque d’une fausse couche

Une fausse couche peut être causée par plusieurs éléments. On compte notamment les causes internes et les causes externes :

Les causes internes

  • anomalies génétiques détectées au niveau de l’embryon (chromosomes mal répartis à l’issue de la fécondation)
  • anomalies pouvant ralentir le développement embryonnaire (notamment anomalies au niveau du cœur ou du système nerveux).
  • anomalies pathologiques (diabète non contrôlé, glande thyroïde, problèmes d’hormone, maladies immunitaires, cœliaque, coagulation sanguine, anomalies du col de l’utérus : fibromes, polypes, poly kyste ovariennes...) détectées au niveau du corps fragile de la mère.

On peut également observer de nombreuses fausses couches chez les femmes ayant souffert d’une des infections suivantes : la toxoplasmose, la rubéole, la listériose ou le cytomégalovirus. L’interruption de la grossesse peut avoir également lieu à la suite d’une longue série de forte fièvre, ou après avoir utilisé des produits chimiques.

Les causes externes

  • Celles-ci peuvent provoquer l’interruption d’une grossesse avant le 5e mois. Parmi elles, on compte notamment la consommation de certaines substances nocives (tabac, boissons alcoolisées, cocaïne, héroïne, amphétamine, excès du café, certaines plantes médicinales comme l’absinthe, l’armoise, le génépi, l’aloès, la cascara, la menthe pouliot, la sauge officinale...)
  • L’âge des parents constitue également un facteur de risque de fausse couche. En effet, plus la mère est âgée, plus le risque de fausse couche est élevé (20 % pour les femmes de 35 ans ; 40 % pour les femmes de 40 ans et 80 % pour les femmes au-delà de 45 ans). Chez les hommes dont l’âge est supérieur à 40 ans, il existe un risque de fausse couche car on constate une augmentation du nombre de spermatozoïde anormale.
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Quels sont les signes d’une fausse couche ?

La fausse couche se manifestera par les signes suivants : :

  • Saignements (abondants ou non) du vagin. Le sang est d’abord rouge clair puis devient rouge foncé.
  • Caillots de sang ou de tissus brunâtres.
  • Fortes douleurs au niveau du dos ou au niveau du bas ventre.
  • Absence brusque des symptômes et signes de grossesses (nausées, vomissements, tensions, douleurs des seins...)

En outre, certaines grossesses au début des 3 premiers mois peuvent être interrompues sans présenter de signes. Le fœtus est évacué au cours des premières menstruations. Pour une grossesse de plus de 3 mois, la fausse couche s’annonce généralement par une forte contraction (qui peut être comparée à une contraction d’accouchement).

Quand consulter un médecin ?

Il faut se rendre en consultation lorsque :

  • Vous constatez un saignement vaginal abondant (à titre d’exemple, si celui-ci vous contraint à utiliser au moins deux serviettes hygiéniques en 1 heure)
  • Lorsque vous ressentez de fortes douleurs au niveau du bas ventre, du dos ou de l’abdomen.
  • Lorsque vous avez été victime d’une perte de conscience.  

La téléconsultation n’est pas possible pour diagnostiquer les cas de fausses couches.

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Quels sont les traitements d’une fausse couche ?

Trois types de traitements sont possibles pour faire face à une fausse couche.

Traitements médicamenteux

Lorsqu’il s’agit d’une grossesse de moins de 10 semaines, l’interruption peut être traitée à l’aide du Misoprostol,  accompagné d’antidouleurs et de médicaments contre la nausée. Certains médecins peuvent ajouter du fer pour compenser la perte de sang.

Entre 12 heures et 24 heures après la prise de la dose recommandée par votre médecin, une menstruation abondante suivie de fortes douleurs est observée. Les jours suivants une menstruation normale sera également observée. Suivez les recommandations de votre médecin.

Le curetage

C’est le traitement recommandé pour les grossesses entre 10 et 13 semaines. Il s’agit d’un traitement visant à expulser entièrement le fœtus et le placenta du ventre de la mère. Le curage permet d’éviter toute infection et hémorragie.

Des médicaments de la catégorie des sédatifs et des antalgiques vous seront administrés pour vous permettre de supporter la douleur. Une observation de 24 heures à l’hôpital est exigée pour suivre l’évolution de l’état du patient.

Fausse couche naturelle

Vous pouvez aussi décider d’attendre que le fœtus s’expulse naturellement sans intervention médicamenteuse. Faites-vous guider par votre gynécologue. Pour ce type de traitement, il peut être effectué une fausse couche naturelle sans médicament. Il s’agît d’une méthode très douloureuse et assez stressante. Le saignement dure longtemps. Vous devez prendre régulièrement votre température et faire objet de suivi par prises de sang. Le suivi peut être réalisé par échographie.

Deuil à la suite d’une fausse couche

Vivre une fausse couche est un véritable traumatisme pour certaines personnes. C’est une situation très difficile à vivre ainsi qu’un véritable deuil. Hommes et femmes ressentent du vide, de la déception, de la tristesse et parfois un sentiment de culpabilité.

Le deuil à la suite d’une fausse couche doit se faire à deux. Le père et la mère doivent discuter, parler et se vider. Si l’émotion est trop forte et que le deuil tarde à partir, vous pouvez vous remettre à des professionnels ou des groupes de soutien qui vous aideront à surmonter cette situation.

Sur MédecinDirect, des psychothérapies sont proposées. Un psychopraticien (si besoin épaulé d’un psychiatre) vous écoute, vous oriente et vous conseille afin de vous guider vers la voie du deuil.

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Comment différencier saignements de fausse couche et règles ?

Pendant les règles, l’écoulement est normal et nécessite en moyenne l’usage d’une serviette hygiénique par heure. L saignement d’une fausse couche est abondant et exige plus de deux serviettes par heure. Néanmoins, une fausse couche précoce s’évacue normalement – tout comme des règles.

Comment éviter une fausse couche ?

Comment éviter une fausse couche après une fécondation in vitro (FIV)

S’il est constaté une forte augmentation des cas de fausses couches après FIV, cela peut être évité en appliquant les mesures préventives suivantes :

  • Réaliser l’hystérosalpingographie (HSG) pour connaître la forme et la situation de l’utérus.
  • Réaliser la thrombophilie pour permettre d’anticiper la formation des caillots de sang dans l’utérus.
  • Réaliser le test de réceptivité endométriale ER Map afin de confirmer la réceptivité de l’endomètre.  

Si tous ces examens cliniques sont concluants, vous avez de grandes chances d’éviter une fausse couche après FIV.

Comment éviter une fausse couche précoce ?

  • Faites-vous vacciner contre la rubéole et la grippe
  • Faites-vous dépister couramment de la toxoplasmose
  • Adoptez une alimentation saine et variée.

Comment éviter une fausse couche en début de grossesse ?  

  • Évitez la consommation de boissons alcoolisées
  • Évitez les boissons issues des plantes médicinales à risque sur la grossesse
  • Allez régulièrement aux contrôles et visites médicales de suivi.

Saignements, douleurs, doutes ?
Un professionnel peut vous aider à comprendre ce qu’il se passe et à savoir quoi faire.

L’avis des experts de MédecinDirect

La fausse couche entraîne beaucoup d’inquiétudes chez les patientes. Il est tout d’abord important de rappeler qu’une fausse couche est rarement liée à un geste, une activité ou une erreur de la future mère. Dans l’immense majorité des cas, elle résulte d’anomalies chromosomiques spontanées de l’embryon, impossibles à prévenir.

Les premiers signes qui doivent alerter sont généralement des saignements vaginaux inhabituels, des douleurs abdominales comparables à des crampes de règles ou une baisse brutale des symptômes de grossesse. Toutefois, il est important de préciser que des saignements légers ou des douleurs discrètes peuvent aussi être tout à fait compatibles avec une grossesse normale. Le rôle du médecin est alors de déterminer si ces symptômes nécessitent une surveillance ou une prise en charge.

Dans tous les cas, dès l’apparition d’un symptôme inquiétant, nous recommandons de contacter rapidement un professionnel de santé, en particulier si les douleurs deviennent intenses, si les saignements s’accentuent ou s’accompagnent de caillots. Une téléconsultation peut permettre une première orientation, mais un examen en présentiel pourra être nécessaire pour réaliser une échographie, seul moyen de confirmer la vitalité de la grossesse.

Nous insistons également sur l’importance de ne pas rester seule face à ses peurs ou à sa culpabilité. Une fausse couche est un événement physique, mais aussi émotionnel. Un accompagnement médical et psychologique doit être proposé autant que possible. En cas de fausse couche confirmée, un suivi médical est utile pour vérifier que l’expulsion est complète, mais aussi pour répondre aux questions, rassurer et préparer sereinement la suite.

Enfin, nous rappelons que la majorité des femmes ayant vécu une fausse couche auront ensuite une grossesse parfaitement normale. Un bilan médical n’est généralement nécessaire qu’après plusieurs pertes de grossesse successives.

Les équipes de MédecinDirect restent disponibles 24h/24 pour accompagner les patientes, répondre aux interrogations et orienter vers les soins adaptés en cas de symptômes évocateurs. Vous n’êtes jamais seule pour traverser ce moment difficile.

SOURCES :
  • Assurance maladie : le lien
  • Manuel MSD : le lien
  • National library of medicine : le lien
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