Les symptômes, conséquences et évolution du burn out
Les symptômes du burn out
Le diagnostic du burn out est complexe. Ses manifestations sont propres à chacun d'entre nous (stress, tristesse ou absence totale d'émotion), et peuvent se rapprocher d'autres troubles psychiques ou maladies. Les symptômes s'installent progressivement, souvent de manière insidieuse.
Les principaux symptômes sont d'ordre :
- Émotionnels : anxiété, hypersensibilité, tristesse, émotions absentes...
- Cognitifs : troubles de la concentration, difficultés à mémoriser, inattention...
- Comportementaux : isolement, agressivité, manque d'empathie, addictions...
- Physiques : sommeil, répercussions gastro-intestinales, troubles musculosquelettiques...
Les conséquences d’un burn out
Les conséquences d’un burn out sont chez l'employé :
- Un sentiment d'inutilité
- La réduction de l'accomplissement personnel
- Une attitude détachée
- La dépersonnalisation
- Un sentiment d''avoir perdu son autonomie
- Une incompréhension quant aux tâches que l'on effectue et par voie de fait un conflit de valeurs
- Un questionnement qui nous dépasse
- Une fatigue insurmontable chronique et intense
- Des lésions à tout l'organisme.
Le burn out a un impact sur la vie familiale et sociale de la personne touchée. Être en arrêt de travail pour burn Out induit aussi la dégradation de la situation financière (coût de certains traitements et perte de salaire). Il est donc essentiel comme le rappelle la Haute Autorité de Santé (HAS) de "faire le bon diagnostic et de proposer une prise en charge personnalisée".
Le burn out a également des conséquences indirectes tel qu’un sérieux impact sur l'entreprise : la baisse de productivité ou l'absentéisme qui en découlent sont généralement de longue durée et coûtent cher à l’entreprise. Dans le pire des scenarii, le burn-out peut conduire jusqu'à l'incapacité totale de travail voire jusqu'à un changement radical d'orientation professionnelle (et donc la perte d'un employé). Il s'agit donc d'un véritable enjeu économique pour les entreprises et le système social, puisque d'après l'INRS : « le coût social du stress professionnel est estimé entre 2 et 3 milliards d’euros ».
Évolution et complication possible
Bien que son diagnostic soit compliqué, le burn out suit et s'inscrit dans un schéma bien particulier que l'on retrouve chez tous les sujets atteints du syndrome : ce sont des personnes très enthousiastes qui font preuve d'un grand engagement, d'une forte implication au travail, très consciencieuses et qui ont des attentes professionnelles très importantes voire parfois irréalistes.
Le burn out résulte d’une anomalie dans le rapport du sujet avec son travail : ne s'accordant pas suffisamment de régénération ni de tranquillité, le travailleur ultra perfectionniste et bien souvent ultra empathique s'identifie presque exclusivement avec son travail et lui confère une priorité de premier rang. Il attend de lui-même une performance optimale et se tient sous contrôle permanent pour atteindre ses objectifs.
Attention toutefois à ne pas oublier que les conditions de travail modernes (la culture du résultat, la surcharge de travail, l'individualisme de nos sociétés...) ont aussi de lourdes conséquences et favorisent le risque de Burn out.
Première étape du burn out
Engagement, enthousiasme et grandes attentes professionnelles bercées d'idéalisme. Sans limites, le sujet se donne pleinement, persuadé qu'il va facilement atteindre les objectifs qu'il s'est personnellement fixés.
Seconde étape du burn out
Apparition des premiers signes de fatigue auxquels aucune attention n'est apportée. Peu à peu, la fatigue s'accumule jusqu'à atteindre un point de non-retour. Il en va de même pour les désillusions, les déceptions et la frustration de voir ses (grandes) attentes insatisfaites. Ainsi, tout doucement, et de manière presque imperceptible, la personne renonce à ses besoins personnels ou les reporte inlassablement au lendemain.
Troisième étape du burn out
Le retrait émotionnel fait suite à l'épuisement toujours plus important. On observe chez le sujet atteint des attitudes distancées, pensées et sentiments cyniques, dégoût et repli sur soi... À ce stade, peu de collègues comprennent ce changement d'attitude.
Quatrième et dernière étape du burn-out
Le sujet n'est plus en mesure de se percevoir lui-même car il a perdu ses repères. S'enchaînent alors sentiments d'angoisse, de détresse, un désintérêt face à sa mission, certaines formes d'apathie mais également des symptômes corporels comme (entre autres) des troubles musculosquelettiques, des troubles du sommeil ou du système digestif, des affections cutanées...
Le désengagement social fait ainsi suite au retrait émotionnel. Le burn out est fréquemment accompagné du déni. Il agit par rebonds ou sursauts ce qui induit en erreur le sujet atteint. Celui-ci est souvent perçu comme un "coup de mou" (et c'est en cela qu'il est extrêmement dangereux). Ce syndrome est un cercle infernal et facilement qualifiable de vicieux qui peut entraîner dépression, stress post-traumatique et comporte un risque suicidaire important chez les patients les plus atteints.
Le bore -out : quand l’ennui rend malade
Travail chronophage, mauvaise répartition des tâches, missions peu stimulantes... Voici des exemples de cas conduisant au bore out ! Être véritablement "payé à ne rien faire" (et plutôt bien payé la plupart du temps) peut devenir un réel supplice. En effet, le manque de stimulation intellectuelle dévalorise et - paradoxe - stresse.
En grandissant, cette souffrance nous entraine à développer des habitudes palliatives, telles que le grignotage, l'excès de tabac ou encore le recours à l'alcool. Une étude nommée "Bored to death" (2010) a d'ailleurs mis en évidence qu'un salarié qui s'ennuie dans sa vie professionnelle présente un risque 2 à 3x plus élevé d'accidents cardiovasculaires qu'un salarié dont l'emploi est stimulant.
Le brown out : s'enliser dans l'absurdité
En 2016, l'institut Gallup dévoilait des chiffres alarmants dans son article "Do employees really know what's expected for them?" (Les employés savent-ils vraiment ce que l'on attend d'eux ?). En effet, seulement 33 % des salariés américains se sentent engagés dans leur travail. À l'échelle mondiale, nous ne serions que 13 %. La cause numéro un invoquée est le manque de sens au travail. En 2013 déjà, David Graeber (anthropologue américain) dénonçait l'inquiétante propagation des "bullshit jobs", qui se caractérisent par des tâches aussi chronophages que perçues comme inutiles.