Typage des cancers et différentes chimios

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Typage des cancers et différentes chimios

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Typage des cancers et différentes chimios

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Les cancers de la prostate, du sein, du côlon et du poumon sont les cancers les plus fréquents en France. En 2018, en France, il y a eu un peu plus de 58000 cas de cancer du sein.

La majorité d'entre eux peuvent être détectés de plus en plus tôt et faire l'objet de traitements donnant de meilleures chances de guérison avec le moins de séquelles possibles. En effet, le dépistage joue un rôle clé dans la prévention de certains types de cancer, notamment le cancer du sein grâce à la mammographie.

Qu'est-ce qu’un cancer ?

Un cancer est une maladie de la cellule. La cellule est l’unité de base de la vie. Une cellule cancéreuse est une cellule qui s’est modifiée. Habituellement, ces modifications sont réparées spontanément par l’organisme. Lorsque la cellule devient cancéreuse, elle perd ses capacités de réparation et se met donc à se multiplier de façon autonome pour former une masse appelée tumeur maligne. Les cellules cancéreuses peuvent ensuite migrer dans d’autres parties du corps par les vaisseaux lymphatiques et les vaisseaux sanguins formant de nouvelles tumeurs « filles » appelées métastases.

Comment traiter un cancer ?

Chaque cancer est différent. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire d’envisager un traitement adapté à chaque type de cancer.

Traiter un cancer revient à éliminer la tumeur en supprimant les cellules cancéreuses. Les objectifs sont multiples : guérir le patient, diminuer le risque de rechute, augmenter la durée de vie, améliorer la qualité de vie.

Il existe différents types de traitements qui peuvent être utilisés seuls ou associés entre eux :

● La chirurgie permet d’enlever la tumeur et les éventuelles greffes cancéreuses (exemple : ganglions).

● La radiothérapie permet de détruire la tumeur grâce à des rayons X de haute énergie.

Chirurgie et radiothérapie sont des traitements locaux du cancer, c’est-à-dire qu’ils agissent localement sur les cellules cancéreuses de l’organe atteint ou dans les ganglions.

● La chimiothérapie est un traitement qui consiste à utiliser des médicaments contre toutes les cellules cancéreuses de l’organisme même sur celles qui n’ont pas été détectées par les examens d’imagerie. Les molécules utilisées vont s’attaquer directement à l’ADN des cellules tumorales en les empêchant de se multiplier. Les cellules vont donc finir par mourir. On parle d’action « cytotoxique ». Avec plus de 50 médicaments possibles, elle doit être indiquée en fonction du type de cancer.

● L’immunothérapie est un traitement visant à stimuler les défenses immunitaires de l’organisme contre les cellules cancéreuses, avec des résultats très prometteurs.

● Les thérapies ciblées  sont des nouveaux médicaments dont la façon d’agir est différente de la chimiothérapie puisqu’ils ne s’attaquent plus à l’ADN des cellules cancéreuses mais freinent ou stoppent leur développement.

Quand proposer une chimiothérapie ?

Le médecin propose une chimiothérapie généralement dans trois situations :

● Avant une chirurgie, il s’agit d’une chimiothérapie néoadjuvante.

L’objectif est de diminuer la taille de la tumeur et de faciliter ainsi l’opération.

● Après une chirurgie, il s’agit d’une chimiothérapie adjuvante.

L’objectif est de diminuer les risques de récidive ou la formation de métastase en éliminant les éventuelles cellules cancéreuses résiduelles.

● En même temps que la radiothérapie, il s’agit d’une radiochimiothérapie.

L’objectif est d’augmenter l’efficacité de la radiothérapie grâce au pouvoir sensibilisant de la chimiothérapie.

● Parfois, au stade métastatique, elle est utilisée pour améliorer la qualité de vie du patient en retardant la progression du cancer. L’objectif est donc de diminuer la taille tumorale ou le nombre de métastase en soulageant les symptômes qu’elles provoquent (exemple : douleur).

Comment est administrée la chimiothérapie ?

La majorité des chimiothérapies sont administrées par voie intraveineuse. A cet effet, un cathéter (chambre implantable ou PAC) est souvent mis en place dans un gros vaisseau sanguin afin de ne pas léser les vaisseaux des bras et de rendre les perfusions plus confortables.

Certaines chimiothérapies peuvent également être administrées par voie orale, ce qui évite les hospitalisations.

Plus rarement, elle peut être administrée directement dans la tumeur ou dans une cavité de l’organisme envahie par les cellules cancéreuses.

La façon d’administrer les molécules de chimiothérapie (choix du médicament, durée, fréquence…) varie en fonction du protocole utilisé pour traiter tel ou tel type de cancer.

Comment savoir quelle chimiothérapie utiliser ?

La décision d'administrer une chimiothérapie doit être prise de façon collégiale par les différents spécialistes qui s'occupent du patient. Le choix dépend du type de cancer et des caractéristiques histologiques (à l’échelle du microscope).

En effet, ces dernières années, le traitement est de plus en plus personnalisé en fonction du typage des cancers grâce aux avancées en biologie moléculaire. Pour un même cancer, les caractéristiques cellulaires peuvent varier : mutation de certains gènes, expression de récepteurs spécifiques,…

Les thérapies ciblées, contrairement aux chimiothérapies classiques, visent une cible bien particulière. Le principe de ces traitements est de priver la tumeur d’éléments indispensables à son développement. D’une part, la tumeur doit se nourrir. Pour cela, elle fabrique ses propres vaisseaux sanguins à l’aide de substances qu’elle produit elle-même. Ces substances sont des agents angiogènes. Si on empêche la tumeur de fabriquer ces vaisseaux sanguins, on l’empêche de se nourrir et donc de se développer. D’autre part, les cellules doivent se diviser pour que la tumeur grossisse grâce à des signaux appelés des facteurs de croissance. Si on bloque les signaux, elles ne se divisent plus.

Ainsi, différentes molécules (hormonothérapie, anticorps, inhibiteurs de molécule…) viennent compléter le panel de traitements disponibles en plus des chimiothérapies classiques, plus anciennes.

En effet, dans le cas du cancer sein, si une chimiothérapie est indiquée, celle-ci comprendra 6 à 8 cycles de chimiothérapie « classique ». Cependant, les patientes dont la tumeur est hormono-dépendante (expression des récepteurs hormonaux sur les cellules tumorales) auront en plus une hormonothérapie ; celles qui expriment le récepteur HER2 auront une injection d’anticorps ciblant cette molécule exprimée.

Cet exemple souligne l’importance du génotypage afin de proposer le traitement le plus adapté possible au type de cancer et ainsi optimiser les chances de guérison. Cette « médecine personnalisée » devient donc une préoccupation permanente en recherche clinique.


En savoir plus : Institut National du Cancer : https://www.e-cancer.fr/

Dr Victoire Molinier

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