Éjaculation précoce : causes, traitements et définition ⏱️
L’éjaculation précoce est une pathologie qui affecterait entre 20 et 30 % des hommes, tandis que 60 % d'entre eux "aimeraient éjaculer plus tard". L’éjaculation précoce peut avoir un impact négatif sur la sexualité du couple, générant gêne, frustration, voire un évitement de l’intimité sexuelle. Mais des solutions existent ! Elles permettent dans la majorité des cas de guérir de cette affection.
Éjaculation : que se passe t-il dans le corps ?
Se déroulant généralement au cours de l’orgasme masculin, l’éjaculation consiste en une émission d’un liquide biologique : le sperme. Cela se déroule en deux temps :
- Le sperme est émis par les différents organes sexuels (prostate, vésicules séminales). L’entrée de la vessie va alors se fermer, pour éviter qu’il se produise une éjaculation rétrograde (lorsque le sperme va dans la vessie et non pas dans le pénis).
- Il va y avoir l’expulsion saccadée du sperme (émission par jet) au sortir de la verge.
En ce qui concerne la durée entre le début du rapport sexuel (avec pénétration) et l’éjaculation, celle-ci est d’en moyenne 5 à 6 minutes chez la majorité des personnes. En temps normal, une éjaculation intervient donc après une stimulation sexuelle de plusieurs minutes, et a pour volume environ 5 mL (soit une petite cuillère à café).
Quand parle t-on d'éjaculation précoce ?
L’éjaculation précoce répond à une définition précise. Cela permet de catégoriser les patients qui pourraient bénéficier d’une prise en charge. Cette dysfonction sexuelle se caractérise par :
- une éjaculation qui survient tout le temps ou presque en moins d’une minute après la pénétration depuis le 1er rapport sexuel
ou
- une diminution significative du temps avant l'éjaculation et une incapacité à retarder celle-ci entrainant des répercussions personnelles négatives (souffrance, frustration).
Ces deux types d’éjaculations précoces sont respectivement appelées « éjaculation précoce primaire » et « éjaculation précoce secondaire ». On retrouve donc la notion de temps (qui est faible / diminué) mais aussi la notion d’absence de contrôle de l’éjaculation, qui est un critère important.
Les causes de l’éjaculation précoce
Comme tous les autres mammifères, l’homme est programmé pour éjaculer de manière rapide : il s'agit d'un réflexe de reproduction. Ce qui le différencie des autres mammifères, c’est sa capacité à contrôler le moment de l’éjaculation afin de faire durer les ébats. Ainsi, une éjaculation précoce n’est pas le témoin d’un dysfonctionnement physiologique (il est normal d’éjaculer rapidement). Les causes en sont plus complexes.
Dans la majorité des cas, cette pathologie retrouve une cause psychologique :
- Anxiété de performance
- Problèmes relationnels conjugaux
- Manque de confiance en soi
- Événements de vie traumatisants
Chez certaines personnes, il peut exister des facteurs favorisants :
- Dysfonction érectile
- Infection de la prostate
- Hyperthyroïdie
Il est intéressant de savoir que le pourcentage d’hommes affectés (20 à 30 %) ne varie pas en fonction de l’âge, contrairement à la plupart des maladies !
Existe t-il des traitements pour l'éjaculation précoce ?
Les solutions médicales ne manquent pas pour aider les hommes souffrant d’éjaculation précoce. Les deux principaux types de traitements sont les thérapies comportementales et les thérapies par médicaments. Pour de meilleurs résultats, il est conseillé d’associer les deux.
Les thérapies comportementales
Au niveau des thérapies comportementales, on retrouve deux techniques :
- Le stop and go, qui consiste à cesser tout mouvement intra-vaginal lorsque l’on sent l’éjaculation arriver, afin de diminuer l’excitation, puis à reprendre lorsque celle-ci a suffisamment baissé.
- Le squeeze, technique dans laquelle il faut comprimer le gland du partenaire lorsque l’éjaculation se fait ressentir, afin de la bloquer. Cependant, cette technique a pour inconvénient de faire beaucoup baisser l’excitation, tout en n’étant pas infaillible.
Ces deux alternatives sont efficaces à court terme, mais demandent une forte implication du / de la partenaire et ne traitent pas le fond du problème (il y a donc un risque de rechute à l’arrêt des exercices).
Les thérapies par médicaments
En ce qui concerne les thérapies médicamenteuses, la principale molécule indiquée est la Dapoxetine. Celle-ci va directement agir au niveau du cerveau afin de retarder l’éjaculation de manière efficace. Elle est à prendre avant le rapport sexuel. Son efficacité est prouvée, mais elle nécessite une prescription médicale. Il est également possible d’utiliser un anesthésiant local (la lidocaïne), à appliquer sur le gland 30 minutes avant le rapport.
Une grande partie de la prise en charge va aussi consister en une éducation psycho-sexuelle, un apprentissage des sensations pré-orgasmiques et la recherche d’une cause psychologique au problème.
L’éjaculation est un problème de santé affectant une partie significative de la population masculine. Elle peut-être handicapante dans la vie sexuelle de l’homme et du couple, d’autant plus qu’il peut être difficile de s’en débarrasser seul. Heureusement, il existe aujourd’hui des solutions efficaces afin de traiter cette maladie. Il ne faut ainsi pas hésiter à en parler à un médecin ! Sur MédecinDirect, des médecins généralistes et spécialistes (dont des sexologues et urologues) vous répondent 24/7 par écrit, téléphone ou vidéo. Comme des millions de français, ce service est peut-être pris en charge par votre complémentaire santé ou votre entreprise : testez votre éligibilité !
Auteur : Pierre MALHERBE, relu par le Dr Thierry MANTEAU