Mon enfant est-il hyperactif ?

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Mon enfant est-il hyperactif ?

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Mon enfant est-il hyperactif ?

trigger

Cet enfant est épuisant, trop remuant, trop agité…hyperactif ?

hyperactif

Combien de fois avons-nous entendu cette réflexion de la part de parents ou enseignants exaspérés par le comportement de certain enfants qu'ils qualifient d'hyperactifs ?

  • Mais s'agit-il vraiment du syndrome de l'hyperactivité ?
  • Comment détecter cette maladie qui touche près de 5 % d'enfants scolarisés ?
  • Finalement être hyperactif c’est quoi ?

Le terme officiel employé pour désigner cette pathologie est TDAH (Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité). Non dépistée, elle peut entrainer des difficultés d'adaptation tant sur le plan scolaire que social pour l’enfant qui en souffre. D’origine, fort probablement génétique, elle se caractérise par de grosses difficultés de concentration et donc d’apprentissage, qui s’accompagnent, surtout chez les garçons, d’impulsivité et d’agitation. Mais chez les filles, l’aspect « tranquille » la fait souvent passer inaperçu. Pour poser le diagnostic, il faut que les symptômes soient apparus avant l’âge de 6 ans et qu’ils génèrent des troubles significatifs dans au moins deux milieux différents (généralement l’école et la maison).

Qualifiés par la famille ou les professeurs de « bougeants », « instables » et « inattentifs » ils sont souvent mis de côté, considérés comme des perturbateurs ou des « cancres » et développent peu à peu une aversion pour tout ce qui nécessite de la concentration et des efforts intellectuels.

D’où le risque important de démotivation puis de rejet du milieu scolaire avec le cortège de difficultés que cela peut amener dans la vie. Lié à un dérèglement des hormones cérébrales, au niveau de certains réseaux de neurones, ce trouble peut maintenant bénéficier d’un traitement efficace qui soulage l’enfant et ses proches.

Mais ce trouble a-t-il un lien avec d’autres pathologies ?

En effet, il s’accompagne souvent de trouble de la lecture (dyslexie) mais aussi d’autres troubles d’apprentissage. Imaginez que vous ayez 3 à 4 fois plus de difficultés que les autres à maintenir votre attention sur les cours de l’enseignant, que vous ayez du mal à planifier une tâche, que votre mémoire de fixation soit perturbée et que le moindre bruit vous fasse quitter le fil de vos idées. Vous comprendrez que l’école et les devoirs deviennent synonymes de calvaire !!

Il y a, alors, le risque que des troubles d’opposition se développent et que l’éducation devienne très difficile pour les parents et les enseignants. Le rejet qu’ils vivent ainsi que le sentiment d’être incompris et « mauvais » (parfois relayé par les adultes) peuvent, aussi, être la cause d’une réelle dépression qui vient se surajouter au problème. Qui peut le diagnostiquer ?

Les pédopsychiatres sont formés pour repérer et diagnostiquer ce trouble. Nous n’avons aucun test sanguin ou neurologique pour affirmer le diagnostic de TDAH, mais des questionnaires (CONNERS, DU PAUL, etc..) et parfois des tests neuropsychologiques nous permettent de proposer une approche multimodale qui doit intégrer les aspects éducatifs, psychologiques et pédagogiques au traitement médicamenteux.

Comment traiter l’hyperactivité ?

C’est en agissant sur tous ces facteurs qu’on peut avoir de véritables résultats.

  • L’approche éducative : il est important de définir avec l’enfant des règles bien précises et de l’aider à les respecter. Les bon-points sont, par exemple, d’excellents moyens pour aider à maintenir la motivation et donc l’attention. Mais surtout les cris et les fessées ne servent à rien et aggravent la situation.
  • L’approche psychologique : Elle peut être indiquée si l’enfant développe une perte d’estime de soi, mais n’est pas efficace sur la cause du trouble.
  • L’approche pédagogique : A l’école, mettre l’enfant au premier rang et vérifier que le contact visuel soit maintenu et que les consignes soient bien comprises. Il ne faut pas hésiter à dessiner le problème posé pour le visualiser. L’intérêt c’est de limiter les stimulations extérieures lors des devoirs. Il faut respecter des temps de travail très courts (15 minutes maximum) et faire de petites pauses en changeant de matière très souvent.
  • L’approche médicale : le traitement médicamenteux de référence de par le monde est la méthylphénidate (RITALINE , CONCERTA , QUASYM). C’est un stimulant qui agit sur la concentration de l’enfant et lui apporte rapidement un net apaisement. La prescription ne peut être initiée que par un spécialiste hospitalier (neurologue, pédiatre, pédopsychiatre) et doit être réévaluée périodiquement, en particulier, pour surveiller les effets secondaires principalement liés à une diminution de l’appétit.

Existe-t-il des structures spécialisées pour ce traitement ?

Les centres médico-psychologiques sont souvent sous-équipés en neuropsychologues pour pouvoir permettre une détection précoce ainsi qu’un suivi adapté à chaque cas, mais il existe des centres spécialisés et aussi des neuropédiatres qui s’impliquent dans le dépistage et le suivi.

La France est en retard dans ce domaine du fait de positions doctrinales inadaptées, ce qui est bien dommage car de grosses économies sont à faire en termes de souffrance humaine de l’enfant et de ses proches, mais aussi financières. Le coût social et sociétal de cette pathologie est, en effet, énorme. Il existe cependant du support associatif par exemple le site tdah.fr qui est une bonne référence.

Auteurs : Dr Gleide Diallo et Dr Eric Billon

Conflits d’intérêts : L’auteur n’a pas transmis de conflits d’intérêts concernant les données diffusées dans cette interview ou publiées dans la référence citée. Cet article est issu d’une expérience de terrain, il existe d’autres produits, et d’autres protocoles de prise en charge.

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